tu sais, j'ai pas toujours été comme ca. à tout briser, à briser la vie des autres avec la mienne, à jouer à la fille brisée. j'aime bien ce mot, briser. je trouve qu'il sonne comme la vie, comme la dure et amer réalité. j'ai toujours eu tout ce que je désirais, j'ai toujours préferé prada à proust. j'ai été la pétasse rousse superficielle, incomprise et sans réel amis, exceptés esteban bien entendu. mais tu sais déjà tout cela rogue, n'est-ce pas ? pourquoi nico ? j'ai toujours détesté ce prénom, Henrie. nan mais vraiment, qui appellerait sa gamine Henrie ? ce n'est pas commun certes, mais ce n'est pas très esthetique non plus. mes parents sont vraiment étranges. et, qui plus est, je n'ai pas eu d'autres prénoms à échanger en douce avec le mien et ce fameux H. qui revient sans cesse. les profs s'attendaient toujours à voir un mec derrière ma crinière rousse, mais il n'y avait que moi. Alors j'ai choisi Nico, parce que les velvet underground m'ont vu grandir. Classique me diriez-vous. meme mes très chers géniteurs se sont mis à me surnommer de la sorte ; j'ai fait une overdose du H. ils n'y ont pas opposé de réelles objections, j'ai toujours fait ce qu'il me plaisait et quand cela me chantait. j'étais le centre de mon monde de moldu depuis ma naissance de fille unique, dans les pleurs atroces de ma mère. et, en plus de ce prénom désastreux, tu sais ce que j'ai hérité d'autre rogue ? des cheveux roux, roux comme les flammes de l'enfer ; comme les sorcières du moyen-age. je devais etre prédestinée si ca se trouve puisqu'à l'age de mes onze piges, je vis cette chouette bizarre se poser sur le rebord de la fenêtre de ma chambre. je n'en croyais pas mes yeux. et mes parents non plus. Gina, ma mère n'est que banquiere et mon pere, Stanislas est un pianiste reconnu par ses pairs. les gingerwood me donnèrent tout ce dont j'avais besoin et cédèrent à mes moindres caprices de gamine superficielle. ouais rogue, si je ne t'avais pas rencontré, je crois que j'y serais encore dans cette superficialité malsaine. j'ai visité quelques trucs, parcouru un peu le monde mais ce que je préferais depuis gamine était de m'enfermer dans les musées alors qu'il faisait grand beau dehors. j'ai toujours ce tic d'avoir mes lunettes de soleil n'importe quand. mais voila...qu'aurais-je fait sans toi mon amie ? que dalle je pense. dès ma première année, je me suis réfugiée dans la peinture et dans l'art, parce que je n'avais rien d'autre. ils me faisaient tous chier, les autres cons de ma maison. franchement, je les haissais tous. et puis, toi, à l'époque, avec tes cheveux ailes de corbeau, ca a été une révelation. et ta-dam, me voici ! j'ai toujours été aussi colérique, evidemment. et mes toiles termineront toujours dans une poubelle, achevées à coups de pieds. maintenant, coiffée ou non, maquillée ou pas, je m'en fous. je serais toujours nico. la tienne. comment ca je te fais chier ? t'es gonflée quand meme, pour une fois que je déballe ma vie ! moi, égocentrique ? c'est du foutage de gueule pardis ! d'accord, d'accord, je me calme ; inspire, expire, nico tu es zen, a la mer dans une ile du sud. et nous revoici à l'université ! plus de este-banni, plus rien, simplement toi, moi et des clopes et ca me suffira à jamais ! et peut-être quelques paires de chaussures... quoi ? on ne perd pas ses bonnes vieilles habitudes, et tu sais que les chaussures, c'est sacré contrairement a mes toiles immondes. ouais, je sais, y'en a encore une dans la poubelle et alors ? je m'emporte, je m'emporte bien facilement. cigarettes ? oui, je suis obligée de bouger. tu vois, je me lève de ce maudit canapé, parce que j'en ai besoin. non, je ne peux pas cesser de trépigner d'un pied sur l'autre. quoi ? mais nan j'ai pas envie d'aller aux chiottes. je suis hyperactive, au sens médicale du terme darling. je suis quand meme un peu exuberante bon dieu. okay, un peu beaucoup. arrête de m'engueuler, je mets pas des cendres partout ! putain, c'est pas vrai que ca recommence encore ! très bien, tu veux la guerre ? tu vas l'avoir. et je te préviens, y'a pas que les chaises qui vont y passer. mais non je ne joue pas la comédie. moi, théatrale ? c'est de la publicité mensongère ca bon dieu ! j'aurais du faire actrice à hollyfuckingwood, je le savais. mais non rogue, je viens pas de jeter deux verres sur le sol, t'as du rêver ou alors était-ce un mirage ; et non je ne joue pas à la conne. mais bordel, tu m'emmerdes là. c'est bon, j'me tire mais pas avant d'avoir démoli la moitié de cet appartement. tu fais Napoléon, je fais Guillaume le conquérant. a l'attaque.