« Justus,… Justus, putain ! Tu vas m’ouvrir, oui ? » plusieurs coups se firent entendre. « Va t’faire foutre, vieux con. » « Justus ! T’es encore en train d’boire, c’est ça hein ? Putain, même à travers la porte j’arrive à sentir ton haleine de sale alcoolique de merde - » lorsque Randy était lancé, personne ne pouvait plus l’arrêter. Il débita des conneries, plus grosses les unes que les autres. Le dos adossé à la porte d’entrée, J. avala une nouvelle rasade de whisky, écoutant patiemment son cousin qui s’égosillait joyeusement sur le palier. Il allait finir par réveiller les voisins, quoi qu’assez bien endormis grâce à leur musique soporifico-classique. Une photo, sagement posée sur le buffet près de la porte d'entrée, attira son regard et ses lèvres fines s'étirent en un sourire tremblotant. Sa défunte femme - accompagnée de son mari, de sa fille toute juste mariée et de son époux - saluait celui qui prenait la photo. Justus passait un bras affectueux autour de la taille de celle qui partageait sa vie depuis plus d'une quinzaine d'années. Un mariage arrangé. Les mariages d'amour se font très rarement chez les sorcier de sang pur, voulant justement préserver cette pureté. Cette fois-ci, entre Elle et Lui, l'amour avait été véritable. J. grinça des dents en saisissant cette foutue photographie. La joie ne dure qu'un temps. Veuf depuis un an, l'alcool avait été un substitut agréable. Autant vous dire que la vie était beaucoup plus rose lorsqu'il avait quelques verres dans le nez, c'est-à-dire constamment. Lui ? Un problème avec l'alcool ? Diantre que non ! Il avait juste besoin de compenser cette mort avec quelque chose de plus délicat qu'une femme et qui ne risque pas de vous faire chier lorsque vous rentrez à la maison, un peu pompette dirons-nous.
Parlons-en de maison, d'ailleurs. Justus jeta un regard critique aux murs crèmes qui l'entouraient. Quels goûts, mon Dieu, quels goûts. Des goûts parfaits de parfaites petites moules tétraplégiques. Ce n'était pas sa maison, celle dans laquelle il avait vécu de nombreuses années, là où il avait élevé sa fille et regardé mourir sa femme. Non, non, non. Ce n'était pas ça. Après ce tragique drame, Alice O'Larry dit - graou - Cart-machin-truc-de-con, avait lourdement insisté pour que son père vienne vivre avec eux. Autant vous dire que J. avait passé l'âge de se faire materner. Et puis épier les ébats de sa fille et de son gendre, ce n'était pas franchement son truc - quoi que, dans leur genre, ils étaient assez discrets... avaient-ils seulement eu une relation sexuelle depuis leur mariage ? telle était la grande interrogation de Justus lorsqu'il avait encore une certaine lucidité pour se poser ce genre de questions existentielles -.

Tandis que Justus s'égarait dans un univers bien éloigné de celui du commun des mortels, l'autre continuait à s'exciter « JUSTUUUUUUS. Je défonce cette porte, tu m'entends ? TU M'ENTENDS ? » oui, il le recevait cinq sur cinq. En étouffant un bref grognement, J. posa le cadre et ouvrit à contre-coeur la porte. Son cousin débarqua comme en territoire conquis sous l'oeil médusé de notre ami l'alcoolique, il ne manquait plus que les trompettes et le tapis rouge et pof ! il devenait le Premier Ministre de la Magie. C'était parti pour un quart d'heure de pur délire. Entre les insultes qui n'allaient pas tarder à fuser - ils arrivaient généralement à retenir les coups de poings - et les remontrances de Randy, J. allait certainement en prendre pour son grade. C'était certain. Mais personne n'était assez fou pour dire à R. de se calmer. Non, personne. Sauf si, en tant que grand sado-masochiste, vous aimeriez vous faire lyncher sur la place publique devant une foule de badauds avides de vous voir les fesses à l'air. (pour les fessées)

Bienvenue ! Cependant, cela fait plus d'une semaine que tu as posté ta fiche et elle en est toujours au même point... si d'ici une semaine elle n'est pas terminée et que tu n'as pas prévenu d'absence, nous nous verrons obligés de mettre ta fiche à la corbeille.

Merci de ta compréhension !

(double-compte de Melody)