PREMIER REPAS, PREMIER AMI ? ELIAS

Et voilà, le grand jour était enfin arrivé. Son premier jour à l'université de Chudley. Elle était déjà venue il y a deux mois de ça pour un entretien avec la directrice. Elle avait été impressionnée par les lieux, par les plafonds immenses et les salles magnifiques mais ça ne signifiait encore rien pour elle. Ça n'était qu'un simple décor dont elle appréciait la beauté mais elle n'avait pas réalisé que ça serait bientôt sa future université et qu'elle arpenterait tous les jours ces couloirs somptueux. Il y a mois, alors qu'elle bouquinait dans son appartement à Bristol, son hibou lui avait apporté une lettre de Chudley qu'elle s'était empressée d'ouvrir. Sans grande surprise, elle avait appris qu'elle était reçue. Et il y a trois jours, elle avait refait ses valises, comme la collégienne qu'elle était il y a quelques années plus tôt. Elle avait cette étrange impression d'avoir perdu 4 ans et de retourner à Poudlard avec tout ses amis. Le jour de la rentrée était le premier Septembre également et il fallait prendre le train de Londres. Une fois toutes ces affaires prêtes, la jeune femme s'était rendue à Londres, Gare King Cross, prête à traverser le mur pour se rendre voie 9 3/4. Mais cette fois-ci, elle avait du prendre un train on ne peut plus ordinaire. Un soupçon nostalgique, elle était restée à contempler les enfants qui s'apprêtaient à monter à bord du Poudlard Express. Puis, elle était montée dans son train, malgré tout contente de démarrer une nouvelle page de sa vie.

Claire était arrivée ce matin à l'université. Après qu'on l'ai réparti dans sa confrérie, Ansuz et qu'on lui ai montré sa chambre, elle s'était longuement promenée dans le parc et dans les jardins, savourant l'air tiède du mois de Septembre et observant les élèves qui arrivaient peu à peu. C'était tous ses nouveaux camarades. Elle ne connaissait personne, certes mais à la fin de l'année, lorsqu'elle reprendrait le train pour rentrer, elle serait sans doute la première malheureuse de devoir dire au revoir à ses amis. Elle se sentait surexcitée et pleine d'entrain. Les questions se bousculaient dans sa tête : Comment allaient être les professeurs ? Et les gens de sa classe ? Qui partagerait son dortoir ? Les cours seraient-ils difficile ? Elle n'avait qu'une hâte : avoir des réponses à toutes ses questions, tout découvrir et entamer l'année le plus vite possible. Elle allait bientôt avoir son emploi du temps ... Affamée par sa ballade et par toute cette adrénaline, elle décida de se rendre à la cafétéria pour se restaurer un peu. Avec un peu de chance, elle ferait de nouvelles rencontres. Claire passa la porte de la cafétéria et jeta un rapide coup d'œil : il y avait pas mal de monde, il était midi. Étonnamment, les gens étaient principalement assis tout seul. C'était étrange à voir. Il y avait plein de monde mais ils semblaient tous vouloir garder une distance de sécurité entre eux. La jeune femme haussa les épaules et s'avança avec sa grâce naturelle. C'est vrai qu'elle était plutôt jolie : elle avait de long cheveux blonds et de grands yeux verts. Elle était plutôt fine et pas très grande mais elle avait une allure élégante et une démarche gracieuse. Mais ce qui faisait tout son charme c'était surtout son sourire ... Son sourire franc et charmeur qui faisait pétiller ses yeux.

En s'avançant un peu, Claire crut reconnaître un garçon qu'elle connaissait à Poudlard. Un garçon qui s'appelait Elias. Il avait un an de plus qu'elle et il était à Serpentard tandis qu'elle était à Poufsouffle. Électrique on pourrait croire ? Non en fait, ils avaient fini par s'apprécier. Enfin par se tolérer du moins ... Elle l'aimait bien parce qu'elle le trouvait différent et qu'inconsciemment il la poussait à se bouger un peu et il lui apprenait à être un peu plus agressive. De son côté, elle ne savait pas si l'appréciait vraiment ou non ... Mais après tout c'était l'occasion de le savoir puisqu'il mangeait seul. Et puis en 3 ans, Claire s'était un peu endurcie et elle n'était pas prête à se laisser faire comme avant ... Elle s'approcha avec son sandwich et se mit en face de lui :

CLAIRE - Salut Elias ... Je peux ?

Elle désigna la chaise d'un geste et lui sourit.

Je sortais du train. En ce premier septembre, une belle journée débutait. Tous mes confrères et mes consœurs de l'université descendaient avec moi, l'air aussi enthousiasme. Il me tardait de déambulait dans les couloirs de la somptueuse institution. Parmi les nombreuses têtes qu'il me fut donné d'apercevoir, quelques connaissances. Avec un peu plus de liberté, mais dans la même optique que Poudlard, nous suivirent unanimes le gardien des clefs de l'université. Il nous amena à l'entrée du bâtiment, il nous intima l'ordre de nous taire, puis les uns après les autres, nous avons pénétré dans le hall d'entrée, puis nous nous sommes dirigés vers la salle des fêtes, dans laquelle devait se tenir la désignation des confréries, par tirage au sort. Des tables étaient dressées, quatre tables dressées en carré, une pour chaque confrérie, et, celle des professeurs. Seuls eux étaient attablés. Ils attendaient patiemment que chacun des étudiants soient répartis dans la confrérie qu'il aura tiré au sort. La directrice se leva, se plaça devant les élèves et expliqua la marche à suivre pour se faire répartir. « Mesdemoiselles, Messieurs, je suis ravie de vous revoir! Nous allons procédé à la désignation de votre confréries. Celle-ci sera fait simplement. Je tiens dans mes mains un sac. Un sac de bille. L'un après l'autre quand je vous appellerais, vous glisserez votre main à l'intérieur et vous en sortirez une bille. Dans le sac se trouvent trois billes différentes: la bille jaune pour la confrérie Anduz, la bille bleue pour la confrérie Kaunan et rose pour la confrérie Wunjo. A vous de jouer! » Par ordre alphabétique chacun passa, les confréries fusèrent. La liste arriva au « L ». Deux personnes passèrent, puis j'entendis: « Liesberg, Elias! » Je m'avançai, conquérant, je fis un léger sourire à la directrice, puis je glissai ma main dans le sac de toile. Je touillai longuement, puis, je saisis une bille, je la sortis. Rose. Je faisais partie de la confrérie Wunjo. Si le destin avait désigné cette confrérie comme étant la mienne, cela voulait certainement dire que c'était la meilleure. Assis à la table de ma confrérie, j'attendis les derniers élèves se faire répartir arbitrairement. J'eus beaucoup de chance, Jenstel, mon cousin, fut lui aussi envoyé chez les Wunjo. Nous nous amuserions. Malencontreusement, Rainbow, elle, arriva chez les Kaunan. Cela aurait été tellement plus simple si nous avions été dans la même confrérie. Le sort en a décidé autrement. Maintenant, il était l'heure de manger. Comme à Poudlard, en cette matinée, le déjeuner apparut sur les tables.

Puis, en cette première journée à l'université nous pûmes vaquer à nos occupations. Avec Jenstel, nous restâmes ensemble, nous nous promenâmes et discutâmes beaucoup. Nous déambulâmes dans la myriade de couloirs de Chudley. Nous devions, à présent, retrouver nos marques. Nous n'étions plus à Poudlard. Puis, aux alentours de midi, nous nous séparâmes. Il me dit qu'il avait quelque chose à accomplir, qu'il me retrouverait à la cafétéria pour manger. Je lui fis un clin d'œil, et prestement je me dirigeai vers la cafétéria. J'avais hâte de voir ce qu'il servait de bon. Je montai au premier étage et entrai dans la salle. Elle était composée de petites tables rondes. Un fond sonore, de la musique sorcière, rendait les lieux accueillants. Sans attendre une seconde de plus, je m'installai à l'une de ses tables, posai mes affaires et allai me chercher quelque chose pour me sustenter. Je revins quelques minutes plus tard avec quelques mets. Je m'installai et attendit l'arrivée de mon cousin. Les minutes passèrent, longues, interminables. Jenstel n'arrivait toujours pas. Je fus sorti de ma torpeur par une voix cristalline: « Salut Elias... Je peux? » Je me tournai vers l'inconnue. Ce n'était pas une inconnue. C'était Claire. Mon visage s'illumina un tantinet. Et d'un geste courtois je l'invitai à se joindre à moi. « Bien sûr! » Elle était vraiment belle, ravissante, gracieuse. Cela faisait un petit moment que nous ne nous étions pas vu. Tant mieux, nous pourrions discuter en toute tranquillité. « Comment vas-tu? Pas trop frustrée de ne pas être dans la meilleure des confréries avec moi? » dis-je sur un air de rigolade.

Claire se savait pas détester les gens. Elle ne connaissait pas la haine et ne savait qu'aimer. Ça pouvait paraître idiot ou même impossible mais chez elle ça ne l'était pas. Elle n'avait jamais haïe quelqu'un. Elle n'en voyait pas l'intérêt et avez la sale manie de penser qu'il y avait de bonnes choses chez tout le monde. Ce n'était malheureusement pas le cas et malgré toutes les preuves de haine, tous les coups bas qu'elle avait vécu, elle restait une éternelle optimiste. Et pourtant, des attaques elle en avait subit ! 1m38, blonde, un air de poupée sortie d'un conte de fée, douée à l'école et à Poufsouffle. Elle avait en quelques sortes toutes les qualités nécessaires pour se faire lyncher dès que l'occasion se présentait. Les mauvaises blagues, elle les ignorait et les farceurs finissaient toujours par se lasser de son calme et de sa patience légendaires. Et bien entendu, les premiers à trouver ce genre de plaisanteries amusantes étaient les Serpentards. Si elle ne les avait jamais franchement détestés, elle ne les portait pas non plus dans son cœur. Elle s'était cependant toujours appliquée à ne pas les juger sans les connaître. Soyons franc, la plupart du temps, elle aurait pu s'éviter les présentations. Mais la preuve, elle avait malgré tout rencontré un Serpentard pas trop désagréable avec elle et même plutôt sympa. Et coup de chance, c'était lui qu'elle rencontrait aujourd'hui. Décidément, le destin la remerciait d'avoir été aussi clémente : « Bien sûr! » ... Elle crut voir une esquisse de sourire ou du moins un air un peu plus chaleureux. Était-elle dans une autre galaxie ? Elle répondit par un sourire comme à son habitude et s'assit sans un mot. Elle attendait qu'il entame la discussion.

« Comment vas-tu ? Pas trop frustrée de ne pas être dans la meilleure des confréries avec moi ? » Une autre remarque l'aurait étonnée. Il avait toujours eu cette tendance à ne jamais poser des questions simples. Tant mieux, on sortait un peu des clichés. Mais chacune de ses phrases avait toujours cet accent légèrement ironique et provocateur qu'il chérissait tant. Et puis cette idée comme quoi il appartenait "aux meilleurs" n'était pas nouvelle. Il ne fallait pas oublier qu'elle parlait à un ex-Serpentard et malgré les quelques années qui s'étaient écoulées, cela jouait quand même beaucoup. Avant de répondre Claire s'interrogea une seconde : ils étaient répartis de façon aléatoire, c'était bien ça ? Elle se demandait quel était l'intérêt de cette répartition. La diversité ? Il est vrai qu'au moins on pouvait trouver des gens de n'importe quelle origine, n'importe quelle formation et n'importe quel caractère dans sa confrérie. Mais cela contribuait-il vraiment à former un esprit de solidarité qui justement était le principe même des confréries. Chudley venait d'ouvrir, c'était sa première année ... On verrait bien. Elle adopta le même ton humoristique que le sien :

CLAIRE « Pourquoi es-tu toujours persuadé que tu appartiens au meilleur ? »

Elle eut un petit sourire sarcastique. Si elle réfléchissait bien, elle n'aurait jamais dit ça il y a 4 ans ... Mais elle avait bien changé depuis la fin de Poudlard. Elle avait voyagé et vu de nouvelles choses ... Même si son fond restait le même, elle s'était endurcie et commencait à perdre progressivement cette naïveté qui l'habitait. Enfin ... très progressivement.

CLAIRE « Alors, qu'est-ce que tu racontes ? Tu as fait quoi durant toutes ces années ? »

Blabla