Pandore s'endort sous les bombes. ___ END.

Blabla Date d'inscription : 24/02/2008 Nombre de messages : 754

___ UC.

« Et toi, pourquoi te retrouves-tu ici ? »

La jeune fille posa son regard d'un bleu paradoxalement envoûtant et transcendant - qui révélait admirablement bien son caractère déroutant, - sur le garçon à l'origine de la question. Un silence seulement brisé par les chuchotements apaisant des discrètes vagues que produisaient les mouvements réguliers des rames s'installa en guise de réponse, tandis que tous les regards, quatre en tout, se tournaient vers elle, qui fixait à présent une branche morte arrachée de son arbre et flottant au milieu des eaux noires comme un cadavre à la mer. L'écho de la voix du blond résonnait encore dans son esprit.

« Pourquoi ? »

« PANDORE ! »

La porte s'ouvrit à la volée, laissant apparaître un homme d'une quarantaine d'années dont le visage abîmé par toute une vie mais encore magnifique affichait une expression de panique bien mal contenue.

« PANDORE DEBOUT ! »

Mais la concernée, déroutée de voir son père dans un tel état, était déjà levée, le coeur battant.

« Ces saletés de moldus ont encerclé le manoir avec l'aide de quelques traitres, nous devons partir avant qu'ils ne parviennent à entrer. »

La jolie sorcière sentit son coeur se serrer à la perspective d'abandonner la demeure de son enfance heureuse et insouciante, en totale contradiction avec la présente situation déplorable.
Les « crétins de Révolutionnaires », comme se délectait à les nommer Charles Harfield, comte britannique - de Buckingham plus précisemment - descendant d'une longue lignée de prestigieux sorciers qui avaient réussi durant des décennies à cammoufler leur véritable nature, avaient quelques mois plus tôt incendié leur palais où la famille uniquement composée de Charles et de sa fille Pandore résidait depuis plus de neuf ans, forçant les deux sorciers à se réfugier dans l'une de leurs dernières possessions, un manoir moins gigantesque que plein de charme, où Pandore était née puis avait grandi jusqu'à l'âge de 9 ans. Cette idée venait directement de Lewis, frère ainé de Charles qui avait subi les mêmes pressions et épreuves depuis que la guerre batait son plein.

« Mais Papa, nous ne pouvons pas abandonner le manoir aux mains de ces sales rapaces sans cervelle ! Il représente tout pour nous et nous n'avons nul part où nous réfugier sans nous faire débusquer dans les jours qui suivent. Oncle 'Wis a assuré que nous ne pourrions trouver d'endroit plus sûr que celui-ci.
- Eh bien considérons qu'il ait eu tort, car jusqu'à preuve du contraire nous n'avons aucun moyen de lutter contre cette armée de fous furieux. » répliqua l'homme qui aidait sa fille à entasser à la hâte ses effets personnels dans une vieille valise en cuir poli par les années.

La clameur des hommes aveuglés par une colère empreinte de peur et de répugnance envers le monde sorcier s'intensifiait de minutes en minutes, probablement avivée sous l'impulsion de « leaders » parmis lesquels se trouvaient sans nul doute quelques sorciers opportunistes alléchés par la promesse d'un poste haut gradé dans ce nouveau monde chaotique qui se profilait de jour en jour, assombrissant de son ombre violente les tendres souvenirs d'un passé définitivement perdu. Des coups de feu résonnèrent, signe du paroxysme de l'échauffement de la population au dehors, qui eurent l'effet d'une douche froide aux deux Harfield réunis dans cette chambre qui avait été de nombreuses fois témoin de leur affection intense, et qui se jetèrent un coup d'oeil inquiet.

« Nous ne sommes pas encore invincibles aux balles, n'est-ce pas ? » déclara Pandore qui finissait de boucler son paquetage.

Charles sourit, ne pouvant s'empêcher d'admirer la beauté de sa fille malgré la situation critique, et l'attira contre lui pour une étreinte de désespoir.

« Allez, ne trainons pas. Lewis et les autres nous attendent dans le grenier. »

La jeune fille acquieça, comprenant instantément la stratégie de fuite adoptée par les Harfield. Biensur les sorciers à présent ennemis seraient là pour les attendre mais les chances étaient meilleures d'échapper à une dizaine de sorciers par la voie des airs que de tenter la route avec des centaines de moldus à leurs trousses.
Une pierre fracassa le verre de la fenêtre qui explosa en milliers d'étoiles tranchantes, incitant le père et la fille à quitter la chambre couleur framboise et lin, si chère à la jeune fille qui abandonnait à cet instant une partie de son âme, la pleurant comme une mère qui abandonne son enfant.

Une secousse annonçant le débarquement imminent extirpa Pandore de ses pensées et le rameur, un grand balèze voué à une carrière de videur de boîte de nuit moldue s'exclama : « Terminus, tout le monde descend ! » Dès lors, la petite embarcation tangua sous les masses des cinq corps en mouvement qui s'apprêtaient à poser pied à terre, impatients mais aussi inquiets de découvrir le sort du château de leur scolarité, car tous étaient conscients qu'un règne d'enfant roi n'étaient pas le mieux en matière de gestion, d'autorité et de respect, qui ne s'acquièrent que par une maturité et un encadrement adulte. Mais la guerre avait coupé court aux doux rêves innocents de nombreux d'entre eux, devenus adultes bien avant l'heure. « Alors c'était cela grandir ? Accumuler les désillusions ? »
Pandore, la même vieille valise qui sentait bon le passé en main, contempla en plissant les yeux la cime des tours du splendide bâtiment aujourd'hui déchu, qu'elle n'avait pas vu depuis le début de la guerre en 2076. Un soupir échappé d'entre ses lèvres vint fendre l'air glacial de la nuit en un petite lame vaporeuse qui s'envola aussi furtivement qu'elle était née. Les plus excités entamaient déjà l'ascension jusqu'aux portes principales, tandis que restaient absorbés dans leur contemplation nostalgique la jeune fille et le garçon aux boucles blondes. Ce dernier renchérit :

« Tu n'as pas répondu tout à l'heure. »

Harfield tourna lentement vers lui son regard du même bleu que le ciel étoilé et dénué de nuages.

« Es-tu vraiment certain de vouloir savoir ? Crois-moi, mieux vaut renoncer. »

Sur ce, elle emboîta le pas aux autres, agacée par ce garçon qui lui renvoyait au visage les visions qui la réveillaient la nuit.

« Endoloris. »

L'homme se tordit de douleur tandis qu'un râle bestial et désespéré s'échappait de sa bouche déformée par la souffrance. Pandore le fixait de son regard sombre et lointain, avec une indifférence inhumaine et une satisfaction vicieuse.

« Je t'en supplie, arrête ! Je ferai tout ce que tu veux, je t'en prie... »

Un sourire se dessina sur les lèvres pincées de la jeune fille lorsqu'elle s'aperçut que l'homme avait fait dans son pantalon.

« Pauvre petit bonhomme, tu es terrifié ? »

L'homme acquieça tandis que des larmes chaudes dégoulinaient, mêlées à la sueur, sur ses joues en feu.

« Une partie de moi me conseille d'abréger tes souffrances, mais je me sens d'humeur massacrante, et pour cause. »

Pandore détacha son regard du corps animé de secousses infernales pour le poser sur celui inanimé et disloqué de l'être qu'elle avait aimé plus qu'elle même, et pour lequel elle aurait vendu son âme ou donné sa vie. Mais à défaut de pouvoir encore le faire, elle avait décidé d'en sacrifier une autre, celle de l'immonde assassin de son père. Celui-ci gémissait et suppliait, implorait et hurlait, mais la jeune fille n'en avait plus vraiment conscience, et si elle entendait ses plaintes, elles lui semblaient si loin et si peu intéressantes que son esprit les balaya d'un revers de main. Pandore se laissa tomber aux pieds de son père, la fureur laissant place à la tristesse à son paroxysme, si bien qu'elle explosa en sanglot qui vint recouvrir les cris du meurtrier au bord de l'épuisement. Elle caressa en tremblant la fleur écarlate qu'avait causée la maudite balle échappée du fusil du moldu, et posa son visage brûlé par les larmes contre celui de son père, de son ami, de son amant, dont la chute du haut de son balais avait achevé, et brisé les os.

« Tu n'aurais pas du mourir ainsi. Pas en fuyant. Tu n'aurais pas du mourir, ne me laisse pas. Ne me laisse pas, papa. Tu ne peux pas mourir, tu ne peux pas m'abandonner, ne me laisse pas. Je t'en prie, aide moi. »

Mais le silence fut l'unique réponse de l'être disparu, un silence de mort, puisque le moldu avait également rendu l'âme.

« Pandore ? »

La jeune fille se retourna brusquement, reconnaissant cette voix familière.

« Pandore, qu'as-tu fait ? »

Son oncle Lewis contemplait le cadavre du moldu avec une expression de panique, sa femme Margaret était restée en retrait, mais son regard effrayé était de mauvaises augures.

« Je. »

Tout défila très vite dans son esprit, la peine qu'elle encourait, la lâcheté de son oncle qui la trainerait devant la justice, afin en prime d'écoper de tout l'héritage de Charles, son avenir souillé, et la nécessité de fuir.
Alors c'est ce qu'elle fit après avoir attrapé sa valise, tantôt par le biais des airs, tantôt à travers bois et marécages, se reposant dans un terrier grâce à son talent d'animagus qui lui permettait de revêtir l'apparence d'un renard arctique, tâche éclatante dans ce décor de verdure. Son but ? Rejoindre Poudlard, son foyer adoptif.

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Questions de Hors-Jeu
Prénom - Miew
Age - 16 balais
Comment avez-vous trouvé le forum ? - Inscrite depuis un bail. ^^
Commentaires sur le design, l'intrigue, ect. - Pour l'instant, je n'ai pas encore fait le deuil de l'ancienne intrigue mais celle-ci s'annonce géniale. ^^
Présence sur le forum - Je vais faire le maximum, mais avec les cours ce n'est pas forcément évident.
Avatar désiré - Emma Maclaren
Code du réglement - Validé!

Blabla Date d'inscription : 24/02/2008 Nombre de messages : 754

J'ai fini. Enfin. Smilee

Ps : Je sais que dans ma fiche on a l'impression que Pandore est une grosse bourin qui n'aime pas les moldus mais en fait elle est gentille, si, si, et du moment que les moldus ne tuent pas son père elle les aime bien... mais dans le monde non sorcier.
Veela, please ? Smilee

Welcome à la nouvelle Pandore!

J'espère que tu t'amuseras bien et bien entendu Veela!

Bonne continuation <3

Blabla