Desperation. [Sacha]

&

La panique. L’horreur. L’abomination. La répulsion. La détestation.

Divers états d’esprits qui traversaient l’esprit d’Ivy James, alors qu’elle reposait une lettre dont elle venait de terminer la lecture. À l’âge qu’elle avait, elle avait crut, très naïvement sans doute, qu’elle était maître de sa vie, de son avenir. Qu’elle pourrait exercer le métier qu’elle voudrait, et si elle trouvait un gentil garçon qui l’aimait, fonder une famille comme bon lui semblerait. Vivre dans une coquette maison qu’elle aurait choisit et décoré… Mais non. Sa charmante mère en avait certainement décidé autrement. Oui, elle aurait certainement pu envoyer sa mère voir ailleurs si elle y était, couper les ponts, devenir indépendante d’elle-même. Mais comme on dit, les amis on choisit, la famille on subit. Peu importe les idéologies de sa mère si différents des siennes, elle l’aimait. Après tout, c’était cette qui l’avait mise au monde, et qui l’avait élevée. La cassure s’était faite plus tard, lors du début de cette guerre. Néanmoins, malgré l’énorme gouffre qui s’était creusé entre elles, elle l’aimait toujours.

Ivy ne faisait que relire les grandes lignes de cette longue lettre qui remplissait plus de deux pages. Sacha Cole. Ce nom ne lui évoquait rien, pas un visage, ni une rumeur. Aucun souvenir. Si ce n’est que du sentiment haineux qui habiterait désormais la jeune Ivy dès que quelqu’un prononcerait ce nom en sa présence. Un prétendant hein? N’importe quoi. Comme si elle allait se faire dicter sa propre vie. Elle était majeure, en tout cas dans le monde des sorciers elle l’était, et elle n’allait certainement pas abandonner les rênes de sa vie à une femme cruelle comme sa mère. Furieuse, elle chiffonna la lettre et la lança le plus loin qu’elle pouvait, dans un coin de la salle commune de son quartier général. Elle hésita à aller retrouver Angélique, afin de vider sa frustration de la vie sur son amie, puis ensuite de rire du ridicule de la chose. Mais quelque chose lui disait que ce n’était pas la chose à faire.

De toute façon, elle aurait beau en rire, en pleurer et en rager, elle savait qu’elle n’avait pas vraiment le choix. Tout aussi détestable que pouvait être sa famille toujours vivante, elle en aimait chacun des membres. Elle ne pourrait jamais totalement couper les ponts, et si elle refusait ce supposé mariage, elle était certaine que ce serait chose finie. Alors aussi bien affronter le problème, en commençant par les racines. Sacha Cole, hein. Elle n’aurait qu’à s’arranger pour qu’il la déteste, ainsi elle pourrait le pousser à bout jusqu’à ce que ce soit lui qui veuille annuler le mariage. Voilà.

Filant comme une flèche, Ivy sortit de son quartier général, dévala les nombreux escaliers qui la séparait de la volière, et entra dans celle-ci. Elle envoya un bref mot à Sacha, l’informant que s’il tenait à sa survie, il devait, au cours de la soirée, se présenter dans le couloir principal de l’aile Ouest, du quatrième étage. Elle opta, pour délivrer son message, une chouette qui autrefois avait appartenu à l’école, et qui maintenant ne faisait que rester ici, certainement par habitude.

Plus tard dans la journée, beaucoup plus tard, Ivy attendait ce Sacha dans le couloir proposé. Elle savait bien où elle voulait aller lui parler. Dans la salle sur demande, où ils seraient à l’abri des oreilles indiscrètes. Elle voulait comprendre, savoir s’il se trouvait dans la même situation qu’elle, où s’il croyait vraiment à la pureté du sang et à la continuation de celle-ci. Un Basilik. Ça voulait tout dire. Mais, secrètement, la jeune femme espérait qu’il ne serait pas si pire, qu’il y aurait un minimum d’espoir… Comme la naïveté peut être attendrissante, non?

Impatiente, Ivy attendait les bras croisés, en tapant du pied. Comme chaque fois qu’elle était angoissée, elle se mordait l’intérieur de la joue.

Sacha n’était pas d’excellente humeur. Un accrochage particulièrement violente dans les couloirs avec quelqu’un qui ne s’était même pas excusez l’avait directement envoyé dans le mur et là, dans un moment de panique purement humain pour son visage, il avait mis les bras en avant. Résultat des courses, non seulement son gant droit était déchiré mais en plus, sa main s’était ouverte sous le choc. Une douleur intense l’avait envahi, lui faisait ouvrir la bouche pour lâcher un cri silencieux. Il avait sa main droite dans la gauche et sans attendre avait courut jusqu'à son dortoir où il s’avait qu’il possédait encore quelques bandelettes de tissus qui lui permettrait d’arrêter l’hémorragie. De plus, il avait souvenir d’une petite fiole d’antidouleur qu’il avait caché au fin fond de son armoire, dans les temps qui courait, une potion de cette qualité valait son pesant d’or. Il avait toujours été connu pour son habilité avec ses mains, le destin en avait décidé autrement. Il savait, oui il savait que s’il voulait, il n’avait qu’a transplaner à Ste Mangouste et là, on lui rendrait ses mains d’autrefois, mais… il ne pouvait pas s’y résoudre, pas encore. Il avait besoin de ses mains pour se rappeler qu’il avait encore a accomplir, qu’il avait une vengeance à prendre. Mais maintenant qu’il ne pouvait plus faire ses propres potions, il était obliger d’en acheter et cela devenait dangereux. Il atteignit enfin son dortoir et courut vers la salle de bain où il vida sa trousse de toilette dans l’évier et soupira de soulagement en constatant que ses bandelettes étaient toujours là. Il en prit une courte et après avoir nettoyé la plaie en se retenant de hurler mais sans pouvoir empêcher les larmes de douleur de sortir il pansa parfaitement sa main. C’était triste à dire, mais il avait l’habitude de ses choses là. Heureusement que guérisseur avait été l’une des carrières qui l’avait intéressé autrefois et qu’il s’était renseigné et avait même pris quelques cours au préalable. Tout ça pour sa mère et il n’avait servi à rien. Il s’était contenté de la regarder brûler vive. Il aurait dût tout faire ! Non ! Il aurait dû mourir dans l’incendie auprès d’elle… mais dans ce cas, il n’y aurait personne pour faire payer ce village impie. Il se demanda avec satisfaction comment Samantha trouvait son nouveau visage…. Vu sa famille, il n’y avait aucune chance qu’ils puissent un jour lui payer une chirurgie esthétique et il était bien certain que si quelqu’un aurait autrefois peut-être voulu d’elle en raison de sa légère beauté maintenant qu’elle n’avait plus ni beauté et sachant qu’elle n’avait jamais eu une once d’intelligence… cette fille était finie. Sacha éclata de rire. O par Merlin comme il espérait qu’elle souffrait.
Il leva sa main à la hauteur de son visage et soupira, cela ferait l’affaire. Il remballa sa trousse de toilette, faisant attention à ménager ses mains et sortit enfin de la salle de bain. Dans le dortoir réduit, deux de ses compagnons de dortoir – à vrai dire il ne connaissait même pas leurs noms- se mirent à le regarder intensément, et il sût qu’ils avaient entendu sa petite crise de délire et devaient s’imaginer un tas de choses qui étaient surement vrai. Juste pour s’amuser il les regarda et leur offrit un sourire de prédateur qui les fit frémir et détaler en dehors du dortoir. Il n’aimait pas agir comme cela contre des sorciers, ils étaient comme lui… mais ils ne comprenaient pas ! Il ne comprenait pas qu’il fallait a tout prix éliminer tout les moldus, que ceux ci n’étaient que des vermines…

Il n’y avait que Hadrian, le chef de son clan qui le comprenait complètement. C’est pour cela que tant que celui ci ne changeait pas ses idéaux, il le suivrait jusqu’au bout et assumerait tous ses actes. Il n’était pas un lâche. Si par horreur ils devaient perdre cette guerre. Il mourrait sans un mot. En fait, il n’avait pas vraiment l’intention de survivre non plus après la destruction du village par sa main. Il avait déjà tout prévu dans sa tête : alors qu’en bas le village brulerait et hurlerai, lui il montera sur la colline où s’était autrefois tenue sa maison – si jamais ils avaient osé construire autre chose à cet endroit, il ne me manquerait pas de le détruire- il se rendrai ensuite à l’endroit où il s’avait s’était autrefois trouver la chambre de sa mère et il y déposerait un bouquet de fleur. Là… il mourrait sans nul doute.
Il dénicha une autre paire de gant et par précaution la renforça avec un sort de son invention et créer pour s’adapter à sa situation délicate. Le froid du cuir lui fit pousser un soupir de bonheur. Il y avait parfois des petites choses comme ça dans la vie qu’il fallait apprendre à apprécier.

Il se dirigeait vers le parc lorsqu’une ancienne chouette de l’école se posa sur son épaule, le faisant violement sursauter. A peine fut-il remis de ses émotions qu’elle avait déjà déposé une lettre sur sa tête et s’était envolée, comme si elle prévoyait sa mort imminente. Sacha ouvrit rageusement la lettre et ses yeux s’écarquillèrent devant ce qui était écrit.

Citation:Est-ce que le nom d'Ivy James évoque quelque chose en toi? Si tu tiens à ta survie, rejoins-moi dans le couloir principal de l'aile Ouest, au quatrième étage. J'ai quelques mots à te dire.

Après avoir éclater de rire devant la menace ridicule, il se mit à réfléchir. Effectivement, le nom d’Ivy James lui disait vaguement quelque chose… Cela lui revint rapidement. Il s’agissait sans nul doute de la fille de la famille James qui avait été très proche de son père avant même sa naissance. Il se rappelait vaguement son père lui parler d’un éventuel mariage. Il devait sans doute s’agir de cela. Néanmoins, il ne comprenait pas pourquoi toute cette agitation… le mariage n’était pas si horrible que ça n’est ce pas ? D’accord il n’y avait pas d’amour et n’en aurait peut- être jamais mais il y avait pire dans la vie. Il secoua la tête et rangea la lettre dans son sa poche de manteau.

L’après-midi passa extrêmement vite. Plus tard dans la journée il décida d’aller voir qu’est ce qui se passerai si il se rendait au couloir du quatrième étage. Il s’était habillé à la va vite, une chemise blanche, un jean et une veste marron clair qui lui tiendrait chaud dans ce château à moitié en ruine.

Spoiler:

Il fallait vraiment envisager de restaurer les sorts de conservation du château. Il se promit d’y penser aussitôt son petit rendez vous terminer.
Il l’aperçut très vite, elle se tenait droite comme un i, une expression farouche sur le visage, les bras croisés, le pied frappant nerveusement le sol. Sacha retint un frisson d’horreur en se rendant compte qu’il ne s’agissait de nul autre que du bras droit de son ancienne amie Angélique… une Unicorn.
Pourtant, il laissa s’afficher un sourire sarcastique et carnassier sur son visage avant de déclarer d’une voix sensuelle :

« La petite Unicorn n’a donc pas peur du grand méchant Basilisk ? »

Et la dessus, il croisa les bras et la regarda droit dans les yeux.

Possédée par sa rage, Ivy n’avait pas entendu le jeune homme approcher. Pourtant, il n’avait pas été particulièrement silencieux. Seulement, elle était tellement frustrée qu’elle s’était créé une bulle de colère, la fermant du monde extérieur.

« La petite Unicorn n’a donc pas peur du grand méchant Basilisk ? »

Malgré elle, Ivy sursauta à cette réplique. Le ton de voix, sensuel, la laissa perplexe alors qu’elle tournait son visage haineux vers le nouveau venu. Apparemment, il s’agissait de Sacha. Cet homme, qui jusqu’à nouvel ordre, allait brimer ses droits de liberté, et probablement gâcher ses beaux jours. Car à moins qu’il ne soit dans la même situation qu’elle, c’est-à-dire contraint à ce mariage, elle n’aurait pas le choix de terminer ses jours avec lui. L’horreur. En silence, elle l’observa longuement, des pieds à la tête. Il avait fière allure, mais semblait un peu hautain. Il fallait s’y attendre, après tout il s’agissait d’un Basilisk. De tous les groupes, celui-ci était le pire selon elle. Elle pouvait comprendre les Veela, qui voulaient fermer la porte d’accès à la Magie aux moldus, sans pour autant les exterminer. Quant aux autres groupes, les Kneazle et les Centaurs, elle les approuvait totalement. Mais les Basilisk… Sans commentaire.

« Je ne vois vraiment pas pourquoi j’aurais peur de toi, et si c’était le cas, ce ne serait pas à cause de nos clans. »

La jeune femme se mit à marcher en rond, au milieu du couloir. Elle avait découvert la salle sur demande plusieurs années auparavant, parce qu’un élève de Serdaigle lui en avait parlé. En effet, le secret de cette salle avait été percé à jour depuis fort bien longtemps, et rares étaient ceux qui ignoraient l’existence de cette salle. En marchant, la jeune femme ne demandait qu’une seule chose : une pièce où ils pourraient être à l’abris des oreilles indiscrètes, et d’où Sacha ne pourrait s’échapper avant qu’elle le veuille bien. Pas question qu’il fiche le camp au milieu de cette conversation. Lorsqu’une porte apparut enfin, Ivy jeta un regard à Sacha.

« Mais après toi! »

Elle attendit que le jeune homme pénètre dans la pièce pour y entrer à son tour. Lorsqu’elle referma la porte, elle s’appuya contre le dos de cette dernière et planta son regard directement dans celui du jeune homme. Au moins, il était beau garçon. Ce n’était certes qu’une très légère compensation, mais au moins, dans le pire des cas, elle n’aurait pas à passer sa vie avec un laideron. Elle fut un peu surprise que ce genre de pensée surgisse dans son esprit, car Ivy n’était pas du tout superficielle. Un sourire voulu naître sur ses lèvres, mais elle le réprima. L’instant n’était pas à la blague, aucunement.

« Tu pourrais me dire c’est quoi cette connerie? En lisant mon courrier ce matin disons que j’ai eut une, comment dire, désagréable surprise. Apparemment, nos familles ont décidé de notre avenir? »

Elle ne voulait pas immédiatement cracher tout ce qu’elle avait sur le cœur, avant, elle voulait vérifier si Sacha était au courant de tout. C’était probablement le cas, sinon il aurait probablement exigé des explications sur son mot en arrivant, mais on ne savait jamais.

Les bras croisés, elle ne lâchait pas Sacha des yeux une seule seconde. Maintenant qu’elle y pensait, son nom lui évoquait vaguement des événements antérieurs, un truc qu’elle avait lu dans la gazette. Si elle ne se trompait pas, sa famille avait été attaquée par des moldus, peu de temps après les événements qui avaient révélé l’existence de la sorcellerie au monde entier. De ses souvenirs, sa mère avait succombé à cette attaque, mais les autres membres de la famille s’étaient sauvés pour venir trouver refuge en Angleterre. Mais bon, si ça se trouvait, il n’y avait aucun lien entre cette histoire et ce type.

Blabla