cemeteries of my mind.

CHAPTERone. a day unlike the others - my birth.

MAMAN KIRSTEN

Ma vie avait débutée de manière assez ironique. Un dimanche, soit le pire jour de la semaine. Dans une chambre d’hôtel, soit très loin de l’hôpital. Evidemment, ce n’était pas la naissance dont la majorité des personnes rêvaient. Pour quelle raison ? Vous comprendrez bientôt.

« Maman ? S’il te plait, maman, j’ai besoin de ton aide […] je sais que tu étais contre [...] maman […] s’il te plait, je ne te le demanderai pas si je n’avais pas besoin de ton aide. Je suis seule, il arrive […] merci maman […] oui, à tout de suite. »

Kirsten appuya sur le petit téléphone rouge de son portable afin de mettre fin à la conversation. Soupirant, elle chercha à tâtons la serviette mouillée sur la table de chevet, la plaçant ensuite sur son front. Son visage était tendu, crispé, même. Les contractions étaient de plus en plus fortes. La souffrance était palpable. Son regard entouré de cernes se dirigea vers son ventre, arrondit par la grossesse. Elle n’avait que dix-huit ans, était seule, sans ressources après avoir quitté le cocoon familial, trop pesant. Après que son père ait clairement affiché son mécontentement et la honte qu’il éprouvait d’avoir une fille enceinte à seulement dix-huit ans et qui, de surcroît, refusait d’avorter. Kirsten avait alors prit une chambre dans un des hôtels les plus miteux de la capitale londonienne. Son petit ami l’avait quitté quand il avait apprit la nouvelle de la grossesse, et elle était plus seule que jamais. Et quand le travail avait commencé, elle n’avait pu que téléphoner à sa mère, car elle n’avait personne d’autre.
Tandis que la transpiration perlait à grosses gouttes sur son front, et tout le reste de son visage rouge de souffrante, les minutes passèrent. Elle se sentait de plus en plus faible, sentait également l’agitation de son enfant. Fille ? Garçon ? A vrai dire, elle n’en savait rien. Quand elle avait été faire ses échographies, elle avait refusé d’apprendre le sexe du futur enfant. Une fille, espérait-elle.

La porte s’ouvrit à la volée. Reese, bien sûr. La mère de Kirsten, toujours aussi bien habillée, ne fit pas de son entrée une discrétion. Malgré sa répugnance à voir sa fille dans un tel état, et le fait qu’elle avait été résolue à garder l’enfant, l’inquiétude se lisait sur ses traits. Elle aimait sa fille, bien sûr, c’était indéniable et même quand son orgueil lui ordonnait de faire comme si son enfant l’énervait, elle ne pouvait s’empêcher d’être aimante. Et avant même que Kirsten n’ait pu ouvrir la bouche pour la remercier, elle s’affairait déjà autour du lit en marmonnant des paroles telles que : « un endroit pareil… pour ma fille… jamais rien vu d’aussi honteux ». Et les commentaires continuaient. Malgré la souffrance due à la toute proche arrivée de son bébé, Kirsten ne pu s’empêcher d’esquisser un maigre sourire. Sa mère, telle qu’elle avait toujours été. Celle-ci finit par s’arrêter, vint s’asseoir sur le lit, après avoir bien sûr pesté contre les couvertures trouées.

« Alors, on le fait sortir, ce bébé ? »

Oui, Reese Culligan était égale à elle-même. Kirsten sourit, acquiesça qu’un hochement de la tête. Et le travail reprit.

Quelques minutes plus tard, Reese Culligan tenait entre ses mains un tout petit être. Le nouveau né. Elle venait d’être grand-mère pour la première fois de sa vie et son regard eu du mal à ne pas se diriger vers l’enfant, malgré ses réticences. L’accouchement s’était déroulé à merveille, et pour cause : Reese était une sage femme retraitée. Pratique, n’est-ce pas ? Sous les cris de l’enfant, Kirsten demanda alors, d’une voix faible :

« C’est une fille ? »

Rayonnante, sa mère acquiesça, avant de lui tendre le bambin. La petite fille. Accueillant son bébé avec un sourire jusqu’aux oreilles, Kirsten murmura :

« Leah. Ma Leah. Leah Reese Culligan. »

CHAPTERtwo. wizard's blood in my veins.

TATIE GENNA__

La suite de ma vie fut plus surprenante. Ainsi, sept années s’écoulèrent. Sept années durant lesquelles j’avais été chérie par ma mère. J’étais devenue son ange, son oxygène, sa raison de vivre. Non, je ne suis pas de nature à me vanter : c’est juste une réalité. Chaque jour, elle murmure ces doux mots dans le creux de mon oreille. Grand-mère Reese venait également souvent à l’appartement, malgré les réticences soutenues de son mari, Henry. Lui, je ne le considérerai jamais comme mon grand père, savez-vous pourquoi ? Il est orgueilleux, fier et ne m’aime pas. Pourquoi donc, je l’aimerai ?
Aussi, après sept années d’existence remplies durant lesquels ma mère avait trouvé un appartement et un job dans les ressources humaines, l’incident se produit. Un incident important dans ma vie, qui plus que tous, changerait le cours de ma vie.

« Non, Leah, tu vas te faire mal si tu continues ! »

La petite fille eut un grand sourire. Angélique. Celui auquel peu savaient résister. Sourire innocent doublé de malice enfantine. Genna soupira et le sourire de la petite s’agrandit. Encore gagné ! Alors, elle se remit à faire la roue, l’équilibre et des pirouettes dans le parc. Pendant ce temps, Genna, qui était la nourrice de Leah depuis tellement longtemps que cette dernière avait prit l’habitude de l’appeler Tatie, bouquinait un livre. Il était de rigueur que la nourrice prenne un livre pendant que la petite fille faisait ses pirouettes dans le parc de la capitale anglaise. Cependant, elle faisait attention à la petite comme si elle était la sienne et ne manquait jamais de lui jeter un coup d’œil maternel à chaque page tournée.
Leah avait grandit. Elle était d’une taille raisonnable et était toute mince, alors qu’autrefois elle avait été un bébé bien en chair. Elle avait des cheveux mi longs châtains et de grands yeux bruns plein de curiosité : le portrait même de Kirsten : de nature calme, elle affichait une détermination qui même à son jeune âge, se faisait ressentir. Elle était également très têtue et rares étaient les fois où elle n’obtenait pas ce qu’elle voulait.

« Tatie, tatie ! Regarde ma roue !! »

Genna sourit et détourna le regard de l’ouvrage tandis que la petite exécutait une roue. Malgré sa détermination, elle ne parvint pas bien à se réceptionner correctement et tomba dans l’herbe humide. Ouïe. Genna, qui avait l’habitude des maladresses de la petite, ne s’inquiéta pas beaucoup. Et elle avait raison : deux minutes seulement suffirent à Leah pour se relever, une moue déterminée affichée sur ses traits. Elle essaya à nouveau, obtenant un meilleur résultat. Rassurée, le sourire lui revint.

« Leah ! LEAH ! LEAAAAAAAAAAH ! »

La petite détourna la tête, et vit la petite Mallory courir vers elle. Cette dernière avait son âge et elle ressemblait beaucoup à Leah. Celle-ci réagit immédiatement et alla retrouver sa copine.

« Tu as vu, maman m’a acheté de nouvelles chaussures pour courir ? On fait la course ? Cette fois je gagnerai ! »

Leah ne se fit pas prier. Elle gagnait toujours les courses, cela n’allait pas être de nouvelles chaussures qui changeraient la donne. A vos marques, prêt, partez. Leah sentit ses cheveux voler autour de son visage tandis qu’elle courrait le plus vite possible. Elle avait une très légère avance sur Mallory quand cette dernière finit par la rattraper, un grand sourire sur les lèvres quand elle observa Leah, derrière elle. La jeune fille, plus déterminée que jamais, tenta de la rattraper même si elle était déjà à court de souffle. Elles traversèrent le parc de cette manière et ne mirent pas longtemps à arriver au bout. Leah avait alors quasiment rattrapé sa copine quand elle arrivèrent tout près de la route. Mallory s’arrêta net, un sourire victorieux aux lèvres, tandis que Leah, prise dans son élan, ne parvint pas à s’arrêter. Quand elle arriva enfin à s’arrêter, elle était au milieu de la route. Une petite route où, d’ordinaire, peu passaient. Elle reprit son souffle doucement, mécontente de sa défaite. C’est alors qu’une voiture débarqua à toute allure. Au début, Leah ne réagit pas et ce fut en l’entendant qu’elle se retourna. Aussitôt, son visage fut marqué par la terreur. La voiture ne parviendrait pas à s’arrêter à temps.

« LEAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! »

Mallory et Genna, qui était enfin arrivée après avoir eu du mal à courir après les deux enfants, avaient crié à l’unisson. C’est alors que l’incident se produisit. Avant que Genna n’ait pu seulement bouger d’un cil, et que la voiture allait la percuter, Leah se recroquevilla sur elle-même. Et quand la voiture arriva, elle disparu soudainement. La voiture passa même si, ayant vu la petite fille, elle avait tenté de ralentir. Quand elle s’arrêta enfin, un peu plus loin, Leah réapparut, toujours recroquevillée, mais saine et sauve.
Genna observa Leah, pétrifiée.
Mallory observa Leah, horrifiée.
Leah ouvrit les yeux, émerveillée. Son tout premier acte magique.

CHAPTERthree. when the war begins.

SHAWN & PETER

La découverte de mes pouvoirs magiques en interloqua plus d’un. La première concernée fut ma mère. Dès lors qu’elle eut comprit ma nouvelle nature, elle contacta mon père biologique. Celui-ci daigna lui parler et il lui apprit qu’il était sorcier. Maman eut beaucoup de mal à digérer le morceau, mais finalement se fit une raison. D’autant plus que désormais, elle savait pourquoi mon géniteur nous avait abandonnés, elle et moi, quand elle avait été enceinte de moi. Parce que si je me révélais être également une sorcière, il lui devrait des explications. Quoiqu’il en soit, son plan avait échoué. Il avait quand même du lui parler de ses pouvoirs. De sa réelle identité.
Le temps fit son œuvre, et je grandis normalement – si l’on considère que la magie en moi fut normale. Quand j’atteignis l’âge de onze ans et que je reçu ma lettre d’admission à Poudlard, ma mère fut des plus anxieuses. En réalité, elle avait prévu pour moi un collège privé de Londres qui me pourrait me permettre, par la suite, de faire partie de l’élite. Hélas, seule la magie comptait à mes yeux, et comme ma mère avait toujours cédé à mes moindres caprices, elle se résigna et m’envoya à Poudlard.
En cinq ans, de nombreuses choses avaient changés à la maison. Ainsi, maman ne serait pas seule si je quittais le petit cottage où nous vivions désormais. Elle avait rencontré Peter, un trentenaire exerçant le métier d’avocat. Il était tout ce dont elle avait toujours voulu chez un homme. Elle eu d’ailleurs si confiance en moi qu’elle lui dévoila notre secret – la part de moi qui étais sorcière. Et, réaction plutôt surprenante venant d’un moldu, il se fit à cette idée. Aussi, quand je quittai la maison pour Poudlard, maman venait de se fiancer.
A Poudlard, je fus envoyée à Serdaigle après une très brève hésitation du Choixpeau. La maison des érudits de Poudlard me prit sous son aile et je fis peu à peu mes preuves. Et surprise, quand je revins à la maison pour Noël, maman était enceinte. Peter et elle se marièrent en février et le bébé arriva en juillet. J’avais désormais un demi frère nommé Shawn. Il était merveilleux et je le couvrais comme s’il n’était pas seulement mon demi frère, mais mon frère tout court.
Trois années passèrent encore. Avril 2074 arriva et je rentrai pour les vacances de Pâques à la maison familiale de Londres. Ce jour-là, je m’en souviendrai toute ma vie. Et pour cause, il ne bouleversa pas seulement mon existence. Juste le Monde entier.

« Shawn, dans mes bras ! »

Le petit garçon de presque trois ans couru jusque Leah, et celle-ci le souleva dans ses bras, riant aux éclats. Le petit garçon avait toujours aimé sa « soeu-sœur » comme il aimait l’appeler. Il était dix-neuf heures trente passées et l’adolescente de quatorze ans jouait encore dans le jardin avec le petit. Ces dernières années, Leah avait prit plusieurs centimètres si bien que sa taille s’allongea encore. Elle était devenue une jeune fille plutôt jolie, aux sempiternels grands yeux bruns pétillants. Le petit garçon lui ressemblait un peu, arborant quant à lui d’adorables boucles blond foncée et aux mêmes yeux que Leah, marron chocolat. Il était plutôt grand pour son âge et aurait pu paraître quatre ans sans problème.
Leah le reposa par terre tandis que Shawn la réclamait toujours. Elle consentit donc à le reprendre à bras. La patience ne faisait pas franchement partie de son vocabulaire mais quand il était question de son frère, elle savait reléguer le problème au second plan. Elle continua à jouer avec lui, s’amusant à lui envoyer la balle, lui faire de petites passes. Le petit garçon avait un rire cristallin qu’elle adorait entendre et dont elle ne se lassait jamais. Soudain, la voix de Kirsten s’éleva depuis le salon :

« Leah, viens s’il te plait. »
« Je joue avec Shawn, maman. Ca ne peut pas attendre ? »
« J’ai bien peur que non. »

Le ton angoissé de sa mère fit hausser les sourcils à Leah. Elle n’avait pas l’habitude d’entendre son timbre de voix tremblant. Elle soupira, prit Shawn à bras, et alla jusqu’au salon. Elle y vit Peter et Kirsten, alertes.

« Hum, maman que se passe-t-il ? »
« Chut ! Ecoute. »

Leah soupira et son regard se dirigea vers l’écran de la télévision. C’était le journal télévisé et un reporter parlait précipitamment.

« …Un groupe de jeunes personnes, sans doutes ivres, agitant de longues baguettes taillées dans le bois en prononçant des formules incompréhensibles. Des pluies d’étoiles filantes ont alors apparu dans le ciel. Oui, je dis bien des pluies. Un balai a alors traversé le ciel, et un jeune homme est monté dessus. Comme dans les contes que l’on raconte aux enfants quand ils sont petits. Il a alors traversé le ciel, à cheval sur ce vieux balai qui à nos yeux, n’était rien d’autre qu’un balai. Cet incident s’est produit il y a une heure seulement. Nos équipes étant déjà sur place dans le cadre de l’affaire Marshall, nous n’avons en rien loupé l’événement. Voici donc quelques images… »

Leah leva un regard affolé vers sa mère, qui l’était tout autant. Alors comme ça, des sorciers avaient commit l’irréparable ? Ils avaient dévoilés leurs pouvoirs magiques au grand jour ?

« Je… »
« Oui. »

Kirsten avait répondu, automatiquement. Peter, qui était lui aussi moldu, déclara alors :

« Je doute que cette révélation passe inaperçue. Le monde va être bouleversé par cette nouvelle. C’est inévitable. Je crains même que ça pourrait de plus grands soucis encore. Leah, es-tu sûre de vouloir retourner à Poudlard ? »

L’intéressée fit les gros yeux :

« Quoi ? Bien sûr que oui ! Poudlard est ma maison… enfin ma deuxième maison. Et puis, ça tombe, cela ne changera rien ! »

Kirsten jeta un regard à son mari, l’air de dire « tu vois ? je te l’avais bien dis ! ». Telle mère, telle fille.

« Leah, Leah ! Veux calin »

Leah jeta un regard au petit Shawn avant de le prendre dans ses bras. Vu la réaction de ses proches, le petit avait soudain eut peur. Tout en le berçant doucement, la jeune fille ne pu s’empêcher de remettre son existence en question.
Et si Peter avait raison ? Et si cette révélation avait des conséquences néfastes ?
Et si ? Et si ? Tant de questions se bousculaient dans sa tête. Des questions qui restaient, pour le moment, sans réponse.

CHAPTERfour. The kiss i will never forget.

HADRIEN___

La guerre avait ainsi commencée. Une simple démonstration de pouvoir qui vire au cauchemar. Le monde entier apprenant la connaissance de cette magie à la fois admirée et redoutée. Une ère nouvelle débute sans que je ne m’en rende bien compte. Des partis se forment, et je ne sais auquel répondre. Etre de ceux qui pensent que les moldus ont droit à l’accès à la magie ou être parmi les réfractaires à cette première idée – ceux dont l’idée que des moldus puissent atteindre le privilège d’être sorcier répugne ? J’avoue que je ne savais pas vraiment où me placer.
Dès la rentrée des vacances, je retournai à Poudlard, avec cet étrange interrogation : Poudlard résisterait-il à la guerre ? La réponse est différente si on la considère sur du court ou du long terme. Car la fin de ma quatrième année se déroula sans grand problème. L’été 2074 apporta son lot de surprises : de nouvelles attaques, de nouvelles confrontations entre moldus et sorciers. Bien sûr. Pourtant quand je repris la route de Poudlard en septembre, tout avait changé. En deux mois, le château s’était imposé comme l’un des plus grands refuges. Alors, les clans commencèrent à se former. Et entre les deux grandes idées dominantes, je décidai de former mon propre clan, celui des neutres. Ceux qui ne voulaient pas de la guerre et ne savaient pas réellement où se placer dans le contexte actuel. Ni des lâches ni des peureux, seulement les érudits n’ayant pas trouvé leur place dans les quatre autres clans. C’est ainsi que le clan des Kneazle naquit, et contre toute attente, remporta même une approbation inattendue, si bien que nombreux furent ceux qui me rejoignirent.
Ainsi, j’avais trouvé ma place dans le Château, celle de chef de clan. Entre Evie, Angélique, Gillian et Hadrien.
Hadrien. Ce prénom résonnait d’une drôle de manière dans ma tête. Il s’agissait du chef des Basilisk, ceux qui étaient contre l’obtention du pouvoir par les moldus. Ceux qui étaient prêts à utiliser la magie noire sans état d’âme. Les plus répugnants.
J’avais rencontré Hadrien pour la première fois lors de ma quatrième année. Une rencontre intéressante bien que fort désobligeante. Il a ce quelque chose qui me met hors de moi. Il me fait sortir de mes gonds avec une facilité déconcertante. Une simple parole me fait tressaillir. Une simple parole et je sors les crocs. Je le considère comme mon rival. Ou plutôt, je le considérais comme mon rival jusqu’à ce jour particulier…

« Tiens, tiens. Une âme solitaire. »

Leah sursauta avant de se retourner. Elle était assise sous un chêne, profitant du calme et de la quiétude du coucher du soleil pour poursuivre ses lectures sous la lumière magique de sa baguette. Le parc était désert, le reste des Kneazle résidants certainement au quartier général du deuxième étage. Les autres, elle ne savait pas et n’en avait pas grand-chose à faire.
La jeune fille découvrit le visage blafard et arrogant du Basilisk. Hadrien, bien sûr. Et sa mine satisfaite, comme toujours. Leah adopta une expression renfrognée à la seule vue du garçon de dix-neuf ans.

« Hm, toi. J’aurai du me douter que cette belle soirée comprendrait certains éléments perturbateurs. »
« Un élément perturbateur, moi ? »

Leah acquiesça. Ces dialogues cinglants avec Hadrien provoquaient en elle deux sentiments différents. La lassitude et l’amusement. Le premier l’emportant pourtant largement sur le second, pour la plupart du temps. Elle fit la moue. Il avait un don bien à lui. Un don exaspérant, celui qui la mettait hors d’elle. D’ailleurs le souvenir de leur première rencontre résumait bien leur relation. Une soirée ordinaire où il avait carrément poussée celle qui à l’époque était une Serdaigle, dans un placard à balais pour échapper au regard vigilant du concierge qui rodait. Un étrange dialogue s’était installé et elle avait comprit son caractère en très peu de temps. Il était arrogant, fier, trop sûr de lui et d’une égocentricité sans limites. Un caractère plus qu’exaspérant avec lequel elle devait faire puisqu’il s’acharnait sur elle depuis quatre ans, maintenant. Un soupir. Une lueur amusée dansait dans les prunelles de l’autre. Elle le toisa. Il sourit.

« Tu es tellement irrésistible quand tu me regardes comme ça ! »

Le ton empreinté avait été ironique, bien sûr.

« Tu es tellement exaspérant quand tu fais ça. »
« Fais quoi ? »
« Tu sais très bien. »
« Non je ne sais pas. »
« Alors tu es encore plus débile que je ne le pensais. »

Il s’avoua vaincu puisqu’il ne répondit pas, sans pour autant que son sourire ne disparaisse. Exaspérant était le mot. Encore, et toujours. A l’apogée de sa fierté. Alors, elle posa son livre et se leva d’un bond, lui faisant face avec détermination.

« Qu’est ce que tu veux, à la fin ? Surgir à l’improvise ne te suffit donc pas ? »

Il se rapprocha, elle se méfia. Les deux mains sur la taille, elle tentait de s’imposer malgré l’imposante carrure du Basilisk. Nul doute qu’elle ne faisait pas le poids physiquement. Qu’importait, tant qu’elle le toisait avec toute la majesté dont elle était capable. Son regard lançait des éclairs.

« Tu devrais pourtant le savoir. »
« Savoir quoi ? »
« Tu sais très bien. »
« Non je ne… »

Elle s’interrompit en découvrant son sourire plus que jamais satisfait. Elle était en train d’entrer dans son jeu. Grave erreur. Leah sentit ses joues lui brûler. La colère commençait à prendre de l’ampleur en elle. Et quand un léger rire s’échappa de la bouche du garçon, ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase.

« Hadrien, tu es exaspérant ! La personne la plus hautaine et satisfaite que je n’ai jamais rencontré de ma vie ! Comment tu fais pour avoir des amis, franchement ? Tu es insupportable ! Arrogant ! Fier ! Egoïste ! Narcissique ! Egocentrique ! Odieux ! Et encore, ces mots ne sont que de faibles euphémismes ! Tu me dégoûtes ! Tu ne vaux pas mieux qu’un foutu scroutt à pétard ! Qu’un bordel de bandimon ! La pire espèce jamais rencontrée ! Et t’es là, avec ton satané sourire à trois mornilles, à faire le beau ! Non mais vraiment ! Vraiment !! »
« C’est bon, tu as terminé ? »
« LA FERME ! »

Ses mains tremblaient de rage, son visage d’ordinaire pale était d’un rouge éclatant de fureur. Et tout ça, sous le regard toujours amusé du Basilisk. Elle avait envie de le frapper, de lui cracher dessus. De crier au monde entier sa rage. Mais elle se retint et tourna les talons, prête à se réfugier dans le château pour évacuer. Elle sentit un bras l’en empêcher. Elle se débattit, sortant les ongles mais ne parvint pas à se détacher de l’emprise du garçon, trop fort pour elle. Elle y mit toute sa volonté et pourtant n’avança pas d’un seul pas. Un regard à Hadrien l’avertit qu’elle ne pourrait rien contre les gros muscles.

« Arrête ça tout de suite ! »
« Non. »
« Laisse-moi ! »
« Non. »
« LAISSE-MOI ! »
« Non. »

Alors elle ne pu s’en empêcher. Sa main claqua contre la joue du garçon devenue rouge quand elle la retira. Hadrien la regarda un moment, yeux écarquillés de surprise, tandis qu’elle abordait un sourire victorieux. C’est à ce moment précis que les choses prirent une drôle de tournure. Il s’avança vers elle, déterminé, posa une première main dans son dos, plongea son regard dans les pupilles de la jeune fille, approcha ses lèvres, l’embrassa. Figée de stupeur, Leah ne réagit pas tout de suite. Elle laissa les lèvres du garçon parcourir les siennes. Et quand il se retira, sa première réaction fut de le gifler à nouveau. Plusieurs secondes passèrent, silencieuses. Et la seconde surprise arriva. De la part de Leah. Elle entoura la nuque d’Hadrien de ses longs bras fins, enlaçant sa silhouette, et vint poser ses lèvres tout contre les siennes. La danse d’un nouveau baiser débuta, sous de meilleurs augures. Il se poursuivit un long moment, embrasé par la passion des deux adolescents. Une relation qui avait évoluée, qui s’épanouissait dans le silence. Une infime brèche qui s’était ouverte. Celle de l’espoir. De la folie. Peut-être bientôt accompagnée d’amour. Qui sait ?

Ce soir-là, quand le garçon raccompagna la fille, les baisers ne furent pas dispensés des aux revoir, pourvu que personne ne les voit.

petit topo

moi, c'est gwn.
j'ai dix-sept ans.
j'ai découvert ce forum il y a trop longtemps pour que je me souvienne encore du 'comment'.
le design est juste WOW. mais j'ai envie de dire : normal, puisque c'est du j'ai choisi Kristen Stewart.
et je connais le code du règlement puisque je l'ai inspiré héhé !

Blabla