By a 'sweet' morning, Erin & Matheson

By a 'sweet' morning,

05h et 6 min
« Une ombre s'est jetée sur le petit matin.
Sereine, Dame brume serpente jusqu'à l'horizon.
Elle sait que l'Astre du jour ne viendra pas.
Sieur l'orage l'aurait retenu... »

Erin sursauta. Dehors, un terrible grondement se heurta à l'atmosphère tranquille de l'aube. Le râle, s'il ne dura que quelques secondes, fut effrayant, assourdissant. L'instant qui suivit, un éclat lumineux embrasa le dortoir des Centaur. Erin se retourna nerveusement dans son lit, la pénombre se réappropriant aussitôt la pièce. De nouveau, un mugissement résonna, tel un fracas, et panacha l'air de notes coléreuses. Erin avait l'orage pour horreur, et ce depuis toujours. Petite, elle filait se planquer au fond de son lit, terrifiée à l'idée d'entendre ces grognements retentissants. Aujourd'hui encore, elle ne s'avouait pas rassurée - À chaque grondement, son coeur effectuait un magnifique soubresaut.
Le silence fut de mise un instant. Erin en profita pour émerger des draps et jeter un coup d'oeil à sa montre : cinq heures du matin. Si tôt ? La jeune fille étouffa un baillement, une main plaquée sur la bouche. Ses yeux, soulignés de cernes, ballayèrent progressivement le dortoir. Dans le clair-obscur, Erin distingua les silhouettes endormies des Centaur. Visiblement, aucun d'eux n'était dérangé par l'orage. La pièce fut soudainement illuminée, et Erin se prépara. Son coeur tressauta cependant lorsque l'orage se manifesta. Vincue, la jeune fille décida de se hisser hors des draps, attrapa sa baguette (« Lumos! »), et quitta le dortoir sur la pointe des pieds. La fatigue lui engourdissant l'esprit, une douche s'avéra nécéssaire. Erin prit la direction de la salle d'eau.
Une demi-heure plus tard, elle était prête. Prête et éveillée. Eveillée, mais oppressée.

06h et 14 min
« C'est là,
par les plus improbables moments,
que les rencontres se font... »

Ses prunelles azuréennes glissèrent sur la ligne d'horizon. D'étranges lueurs s'exhibaient, s'élançaient sur la voûte celeste à partir de ce point. Des courbes rubanées, aux tons carnés se pavanaient devant d'autres étendues flavescentes ou ondes écarlates. L'astre du jour tentait de se frayer un chemin, par de-là la couche nuageuse. Mais c'était irréalisable – tant de nébulosités... Le ciel lui-même n'était plus qu'un espace mâtiné de grisaille. Ce climat orageux imprégnait Poudlard d'une ambiance sinistre. Le Parc était rongé par de nombreuses ombres ; la Forêt n'était plus qu'une masse obscure. Dehors, un petit vent déambulait à sa guise, sifflant par-ci par-là, frappant parfois les carreaux d'une force insoupsonnée. Dire que l'aube était lugure ce jour-là, était une vérité à laquelle Erin s'accordait parfaitement. Cette dernière avait finalement trouvé refuge dans une salle de classe abandonnée. Après avoir traîné un moment dans les couloirs silencieux ; déserts à cette heure matinale, la Centaur avait décidé de s'isoler à l'abri de toute rencontre. Pensive, elle avait besoin de se retrouver avec elle-même. Seule. Non parcequ'elle était d'humeur acariâtre, mais parcequ'elle se sentait anxieuxe. Quelque chose la tournentait, en plus de cet orage bien sûr.
Alors elle s'était retrouvée là, dans cette petit pièce. L'endroit était infréquenté, apparament oublié. D'innombrables toiles de soie, ouvrages d'araignées certainement grosses et velues, étaient installées ci et là – dans un coin de mur, sous une chaise... Erin avait tâcher de s'assurer que la table était « sûre » lorsqu'elle s'installa dessus, ses jambes suspendues à quelques centimètres au-dessus du sol. Un tableau en ardoise était installé dans un coin de la salle ; des mots y étaient lisibles, écrits à la craie blanche. Erin n'était pas la seule à avoir eut l'idée de se réfugier ici. Celui ou celle qui avait laissé ces messages avait appuyé si fort sur la craie que le tableau portait à certains endroits des marques d'éclats ou de cassures. Les messages étaient en rapport avec la guerre, et il n'était pas difficile de deviner qu'un Basilisk en était l'auteur : tant de critiques à propos des moldus. Tant de haine à leur égard. Erin se hérissa et ses yeux de saphir ne furent plus que deux fentes. Elle détourna la tête, furibonde. Son attention fut alors captée par un objet qu'elle n'avait jusque là pas remarqué . Harmonieusement, pourrait-on dire, se tenait, dans un coin voilé de la pièce, un vase. Un vase haut, fin. Sûrement fragile. Un vase de verre, dont la paroie attirait les quelques rares rayons de soleil, ceux-là formant autour de lui une sorte de halo...
Irrésistiblement attirée par l'objet, Erin leva sa baguette.

« Locomotor Barda! »

Délicatement, mais sûrement, le vase s'éleva dans les airs et se mit à glisser au travers de la salle, à la guise d'Erin. Cette dernière, bien que ses yeux ne surveille l'objet minutieusement - le suivant dans ses moindres mouvements, se fit pensive. Envoyant le vase voleter vers une fenêtre, elle tomba de nouveau sur le tableau et ses sourcils se fronçèrent automatiquement. Erin songeait sérieusement à faire disparaître les messages, lorsque, brusquement, une porte claqua dans son dos. Surprise, la jeune fille sursauta. Un sentiment d'effroie replaça la surprise lorsqu'un bruit cristallin résonna dans la salle : le vase, libéré du sortilège, s'était élancé vers le sol. Là, il avait explosé, projetant une multitude de fragments hyalins alentour. Un son argenté, clair, perdura quelques secondes, tel l'ultime gémissement du vase, puis le silence retomba. Epouvantée, Erin ballaya du regard les restes de l'objet.

« Oh... »

La jeune fille étouffa un juron et plaqua une main contre sa bouche. Comment cela avait-il pu arriver? Elle l'avait pourtant bien garder à l'oeil. Du moins jusqu'à ce que... Oh! Réalisant soudainement, Erin se tourna vers la porte. Le ton qu'elle emprunta fut acide ; bien sûr, la fatigue, plus l'anxiété du jour, ça ne donne quelque chose de super amical.

« Alors, content ? Franchement, la délicatesse, c'est si compliqué que ça ? Bon, viens m'aider à nettoyer ça au moins ! »

« I dare you to tell me to walk through the fire wear my soul and call me a liar
I dare you to tell me to walk through the fire
I dare you to tell me
I dare you to. »

En rentrant dans la chambre des Veela, on aurait pu se demander ce qu'était la chose qui, dans la pénombre, sous un monticule de couverture, produisait une faible lueur vacillante. On aurait pu se le demander si ce n'était pas chose courrant que cet ô combien étrange phénomène se produise dans la nuit, souvent à des heures bien tardives. Comme, en l'occurence, 6h du matin, comme présentemment. Je vais vous donner la réponse : cette chose, c'est simplement Matheson Hewitt. Ce jeune gamin de 19ans était légèrement porté sur les courtes nuits de sommeil - c'est ça d'avoir vécu quatre ans dans la nature et de s'être contenter de nuits très courtes pendant si longtemps -, Matty était donc le genre à passer peu de temps à dormir en général, du coup il se planquait sous ses couvertures pour bouquiner tranquillement ou parfois même écrire. (Cela faisait beaucoup rire Sean d'ailleurs qui lui demandait souvent "mais pourquoi tu ne vas pas dans la salle commune ou la bibliothèque?" quand celui-ci lui répondait qu'il était plus inspiré dans son petit recoin à lui...)
Le fait était que ce soir, Matheson n'avait plus rien à lire et la flemme de faire tenir en équilibre son encrier sur son lit par ce doux soir d'hiver. De plus, le vent qui hurlait dehors, accompagné par les bruits déchirants du tonnerre de la tempête qui se déchaînait dehors n'étaient pas environnement propice pour réfléchir ni se concentrer. Et même si le bruit n'était pour lui pas un problème pour trouver le sommeil, il décida de s'extirper de ses couvertures. Le soleil allait bientôt se lever, de toute façon.

A pas de loup, le jeune homme sortit du quartier général des Veela, sans idée précise en tête. Il avait juste envie de se poster devant une fenêtre et de regarder la nature faire son oeuvre. Matty respectait les éléments et admirait leur force souverraine, leur puissance qui dominait depuis des millénaires le monde qui les entourait tous. Indomptables, somptueuses, imprévisibles, ces forces de la nature sous les yeux de Matheson n'avaient sûrement pas le même sens qu'aux yeux des autres. Lui avait vécu quatre ans en totale symbiose avec elles, s'en remettant chaque jour à lui clémence, survivant grâce à elles... Et à la magie. Il se rappelait combien cela lui avait fait bizarre de retrouver un semblant de civilisation en rencontrant Sean ; puis en arrivant ici ! Il resta un moment immobile devant les grandes fenêtres sur rez-de-chaussée, les yeux se promenant parmi le parc qui se donnait à eux, puis finalement reprit une marche tranquille à travers l'édifice. Il venait d'avoir une envie : une vue plongeante sur la fôret interdite, comme les adolescents de ce château l'appelait. Il aimait tellement ce lieu qu'il n'était pas rare de l'y trouver ; d'ailleurs, il allait souvent s'y promener sous sa forme animale. Il adorait cet endroit, ses odeurs, les drôles de rencontres qu'on pouvait y faire aussi, ainsi que les magnifiques variétés de plantes en tout genre qui s'y trouvait. Elle le fascinait littéralement. Il grimpa les marches sans bruit et traversa d'un pas léger le premier étage : les salles de classe vides qui occupaient cet étage seraient parfaites pour ce qu'il souhaitait. Il se souvenait que la dernière au bout avait une grande fenêtre qui donnait directement sur elle, flan nord. Ses yeux habitués à la pénombre, il n'alluma même pas sa baguette pour se diriger jusqu'à elle ; le château était silencieux, comme d'habitude. Il ouvrit la porte sans réfléchir et entra en la referment d'un petit geste sec, avant de s'immobilser net et d'ouvrir de grand yeux alors qu'un son cristallin désagréable emplissait la pièce qui aurait dû être vide.

« Hello, let me introduce you to
The characters in the show
One says yes, one says no
Decide - which voice in your head you can keep alive ... »

Zut, se maudit-il, il n'avait pas pensé qu'avec le bruit des éléments déchainés dehors, il n'aurait sûrement entendu personne à cet étage. Il n'avait pas pensé à vérifier en entrebaillement la porte. Et maintenant, il se trouvait face à une jeune fille qui devait avoir environ le même âge que lui, peut être un peu moins. Quand son regard épouvanté se porta sur le sol, celui bleu glacier de Matty le suivit et remarqua alors les débris fins d'un verre transparent éparpillés sur le sol qu'il n'avait pas vu jusque là. Son attention s'était focalisée sur la fille, mais maintenant il comprenait la provenance du son qu'il avait entendu en entrant, et s'avisa qu'elle l'avait sûrement fait tombé à cause de son arrivée. Il allait s'excuser quand un gémissement le laissa la bouche ouverte. Un « Oh... » qui s'échappa de la bouche de la demoiselle brune avant qu'elle ne poussa un juron et plaque ses mains sur sa bouche. Puis, son visage se braqua sur lui, et il dévisagea un peu mieux la jeune fille dont les sourcils indiquaient clairement qu'elle n'avait pas apprécié l'intrusion : jolie comme tout, il ne se rappelait pas son visage, du moins autant qu'il s'en souvienne il ne s'était jamais retrouvé en sa présence avant. Il ne savait donc ni son clan, ni son nom. Il la regardait encore quand elle se posa doucement sur le sol et l'interpella d'une voix ardente d'où perçait son énervement :

« Alors, content ? Franchement, la délicatesse, c'est si compliqué que ça ? Bon, viens m'aider à nettoyer ça au moins ! »

Les sourcils de Matheson se levèrent en une expression surprise. Il ne s'était pas attendu à entendre une telle voix sortir de la bouche de cette jeune fille à l'apparence fragile et... Douce. Mais il savait d'expérience qu'il ne fallait pas se fier aux apparences ; évidemment, la remarque ne lui plut guère, surtout qu'il n'avait biensûr pas fait exprès de la déranger. Alors il répondit d'un ton volontairement désinvolte en s'approchant :

« Evidemment, j'aurais dû deviner qu'à cette heure, quelqu'un occupait forcément la salle où je voulais moi même me rendre. »

« Mais à ce que je sache, il n'y avait aucunement un panneau "ne pas déranger" sur cette porte, et elle n'était pas non plus vérouillée. Alors, tu n'avais qu'à avoir la délicatesse de faire un peu plus attention, et ton... Je-sais-pas-quoi-en-verre ne serait pas dans cet état. »

Il se baissa et à l'aide se sa baguette, commença à essayer de mettre en tas ce qu'il restait du vase. Il y avait trop de morceau pour tenter de le réparer magiquement, se dit-il pour lui même, sans prêter attention à la jeune fille qui était restée coite après son intervention. Il se risqua à lever les yeux vers elle qui le regardait aussi, une moue sarcastique au visage :

« Bon alors, tu m'aides à réparer tes bétises ou tu vas rester là à me regarder faire ? »

( Shinedown - I Dare you. )