Felix Felicis
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
Accueil  Rechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment : -35%
Philips Hue Kit de démarrage : 3 Ampoules Hue ...
Voir le deal
64.99 €

 

you just broke into my heart. - pv.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Tommy J. Pittsburgh
......
Tommy J. Pittsburgh


Blabla

Date d'inscription   : 31/12/2008
Nombre de messages  : 88

you just broke into my heart.  - pv. Vide
MessageSujet: you just broke into my heart. - pv.   you just broke into my heart.  - pv. EmptyVen 2 Jan - 21:28



    La nuit était tombée. Le couvre-feu était passé. Les règles n'avaient plus vraiment de sens depuis que la guerre avait commencé, depuis que Hogwarts était devenu un refuge. Comme l'orphelinat. Rien n'était comme avant. Tommy détestait le changement ; il en avait peur. Il réalisait que, qu'il le veuille ou non, le manège ralentissait lentement, et les illusions avec lui. Soudain, la réalité sautait à la gorge, partout, sur les journaux disposés sur les tables, le matin, dans les discussions, à côté de lui, dans les regards, dans les cicatrices, dans toutes les larmes de tous ces réfugiés. Il ne voulait pas de cette tristesse. Il voulait qu'on le laisse être heureux. Pourquoi n'aurais-je pas le droit au bonheur ? J'ai trop souffert pendant les premières années pour ne pas pouvoir profiter de mon adolescence. J'ai tout sacrifié à mon adolescence, tout sacrifié à mon présent. La boule dans la gorge, vous la connaissez ? Elle allait en grossissant. Tommy se laissait rarement aller mais quand il le faisait, il s'assurait d'être seul. Il avait trouvé le meilleur endroit pour cela dans le château, la salle de classe vide du premier étage ; il la fréquentait de plus en plus souvent, s'y retranchait, pour s'y recroqueviller dans un coin ou tout simplement, comme ce soir-là, s'asseoir sur une chaise et garder les yeux fixés sur le tableau. Comme s'il y avait un cours. Comme si on était revenu au passé. Le bon vieux temps, avec ses repères et ses facilités.

    La souffrance est souvent plus difficile à porter encore lorsqu'elle vient avec la solitude. Mais ce n'est pas pour autant que des arrivées imprévues sont bons signes, surtout lors de l'adolescence, surtout pour Tommy. Lui qui passait sa vie à cacher ses émotions, il n'aurait jamais imaginé que quelqu'un puisse ouvrir la porte à cette instant, alors que ses yeux brillaient et que ses poings se serraient sous la table – seulement parce que devant lui, là, sur l'estrade, un professeur n'apparaissait pas pour faire cours, vite, bien, comme avant. Mais ce fut le cas. La porte s'ouvrit et il sursauta, se retournant immédiatement. Encore plongé dans l'illusion, il crut que c'était un professeur, il se leva immédiatement, la chaise tombant à la renverse derrière lui dans un espèce de fracas. « Je suis désolé. Je sais que je ne devrais pas être là à cette heure-là mais – » Il s'arrêta aussi brusquement qu'il avait commencé. C'est lui qui faillit tomber à la renverse, cette fois. Cet adulte n'était pas un professeur. Cet adulte était un inconnu, une source probable de problèmes, un objet impossible de confiance. Qui était-il, d'ailleurs ? « Qui êtes-vous ? » La voix de Tommy était cassée. En s'en rendant compte, il s'empressa de feindre une quinte de toux – meilleure manière de se reprendre, disent certains – avant de relever les yeux vers l'inconnu, avec colère cette fois. « Mais on s'en fout de qui vous êtes, qu'est-ce que vous faites là ? De quel droit vous v'nez troubler mon seul moment ? J'en demande pas beaucoup, des moments, et faut qu'un pouilleux d'adulte vienne me le retirer. Bien évidemment. Tout le monde sait que les adultes font ça. Qu'ils croient avoir tous les droits. J'sais même pas pourquoi vous existez. » Non, Tommy ne prenait pas en compte qu'il allait devenir un adulte, un jour, lui aussi. Ca n'était pas une perspective qui lui plaisait beaucoup, comme vous avez pu le comprendre. Le dialogue est lancé, et il promet d'être agité.
Revenir en haut Aller en bas
Gregory Asselta
......
Gregory Asselta

♦ Administrateur ♦

Blabla

Date d'inscription   : 22/12/2008
Nombre de messages  : 207
Pseudo  : little suzy/elow (piew)
Crédit Avatar   : jack spirit (c)

Informations
Cursus :
Confrérie :
Année :

you just broke into my heart.  - pv. Vide
MessageSujet: Re: you just broke into my heart. - pv.   you just broke into my heart.  - pv. EmptySam 3 Jan - 1:36

    Waw. C'était le mot : waw.

    Il avait lu trop longtemps, ses yeux étaient fatigués et son dos endoloris. Puis, il n'avait pas non plus croisé Mary Jane, en faisant sa première ronde dans le château. En somme, la nuit commençait à peine son deuxième tiers, et déjà il avait besoin de sortir. Le froid hivernal ne l'arrêterait pas, il aimait bien trop le vent sur sa peau, glacial ou non, et l'atmosphère douce et fraiche de la nuit pour se refuser une petite balade. Il fallait qu'il se désengourdisse, il avait besoin de bouger. C'est pour ça qu'il avait laissé son livre en travers de la table dans la bibliothèque et quitté la moiteur de la pièce et le confort de son fauteuil, et qu'il vadrouillait à présent dans l'aile ouest du château, au première étage. Il promenait ses doigts sur les pierres, appréciant les sinuosités et la froideur qui s'en dégageait, tout en laissant ses yeux se déplacer de fenêtre en fenêtre vers ce dehors si attrayant, et sa peau se repêtre de la douce caresse de la clarté de la lune. Il aimait ça, se balader dans le château, comme une ombre qui se faufile parmis les couloirs et corridors, sans qu'il n'y ait jamais rien pour l'arrêter. Il avait l'habitude de faire ça, quand il était jeune, déjà, car la nuit était son jour à lui. Il lui arrivait souvent, d'ailleurs, de se faufiler dans une salle de classe, et de recouvrir les tableaux noirs d'inscriptions diverses qui lui passaient par la tête, qu'ensuite il contemplait d'un sourire satisfait. Son petit quart d'heure de gloire quand, le lendemain, les élèves les découvriraient et jamais ne le soupçonnerait puisque qu'il était toujours "invisible", "absent", et que personne ne penserait à lui. Non, personne. Intrigué par ce souvenir, il se décida à emprunter un couloir qui menait à ses salles de classe, désormais vides. Il choisit la première et entra. A peine eut-il enclenché la poignée qu'un fracas retentit de l'autre côté. Il entra, sur le qui-vive, avant d'apercevoir un élève. Il se décrispa et l'observa. Il semblait s'être assis à une des tables et l'arrivée de Greg semblait l'avoir dérangé. Celui-ci allait s'excuser de l'intrusion, mais le jeune amorça en premier des excuses, quand tout à coup... Waw. C'était bien le mot : waw.
      « Qui êtes-vous ? ... Mais on s'en fout de qui vous êtes, qu'est-ce que vous faites là ? De quel droit vous v'nez troubler mon seul moment ? J'en demande pas beaucoup, des moments, et faut qu'un pouilleux d'adulte vienne me le retirer. Bien évidemment. Tout le monde sait que les adultes font ça. Qu'ils croient avoir tous les droits. J'sais même pas pourquoi vous existez. »
    Gregory ne s'était jamais fait agresser comme ça, sans raison. Et encore moins on ne lui avait laissé entendre que le problème majeur qu'il provoquait était celui de simplement exister.
      « Okayyy, et bien même si tu t'en fous, autant faire les présentations maintenant qu'on va se retrouver à être obligé de causer tous les deux. Je suis Gregory Asselta. Et toi, t'es qui ? »
    Durant sa tirade, il avait arqué un sourcil. A n'en pas douter, ce gamin était un Centaur, il ne fallait pas être devin pour deviner ça. Les trois étroites fenêtres laissaient passer assez de clarté pour que, dans la mi-pénombre, il puisse voir les traits du garçon. Tiré, probablement qu'il n'avait pas réussi à dormir, et ses yeux brillaient étrangement, peut être même qu'il avait pleuré. Gregory fit un pas en avant, rentrant totalement dans la pièce, et posa une main sur la table devant lui avant d'attendre que le courage revienne au gamin de parler maintenant qu'il le voyait entièrement - c'est à dire, du haut de ses 1m90, et forgé comme une "armoire-à-glace" - et plus seulement dans l'entrebaillement de la porte.
Revenir en haut Aller en bas
Tommy J. Pittsburgh
......
Tommy J. Pittsburgh


Blabla

Date d'inscription   : 31/12/2008
Nombre de messages  : 88

you just broke into my heart.  - pv. Vide
MessageSujet: Re: you just broke into my heart. - pv.   you just broke into my heart.  - pv. EmptySam 3 Jan - 18:42




    Tommy ne pouvait pas se le permettre. S'il commençait à parler avec cet inconnu, ça irait soit dans la direction « on s'insulte, se crie dessus et se déteste pour l'éternité », soit dans celle, pas plus souhaitable à ses yeux, « on s'énerve, on se pardonne, on se confie, on pleure dans les bruns l'un de l'autre et puis on s'aime pour l'éternité ». Tommy s'était promis de ne raconter ses histoires à personne. Il avait cédé, parfois, livré des détails sur lui, des faiblesses, des souvenirs ; il savait que plus il faisait cela, plus sa forteresse se fissurait, plus sa carapace se délabrait. Il ne pouvait pas se le permettre, vous comprenez ? Et pourtant.

    Et pourtant. < Okay. Et bien même si tu t'en fous, autant faire les présentations maintenant qu'on va se retrouver à être obligé de causer tous les deux. > Je ne suis pas obligé de discuter avec toi. Ne prétends pas. Ce n'est pas parce que tu es un adulte que tu as des droits sur moi, bon sang ; pourquoi tu ne comprends pas cela ? Il n'interrompit cependant pas l'autre, attendant qu'il termine. < Je suis Gregory Asselta. Et toi, t'es qui ? > Tommy resta encore quelques minutes muet, pas parce qu'il rechignait à répondre à la question mais parce qu'il était envahi de surprise. D'abord par la réponse que lui avait fait Gregory : n'importe quel autre aurait soit claqué la porte, soit commencé à hurler. Il s'attendait presque à se faire tabasser – était-ce ce qu'il cherchait, au fond ? la preuve que tous les adultes étaient des barbares incapables de se contrôler ? Aucune idée. Mais le fait est que Gregory l'avait surpris. Et cela alla en s'accentuant lorsqu'il avança. Il était immense. C'est du moins l'impression qu'il fit à Tommy. La conséquence était qu'effectivement, s'il en avait envie, il pouvait l'empêcher de sortir de la pièce et l'obliger à parler. Mais ce n'était pas son genre, ça se voyait, il voulait juste que Tommy se présente. Comme il se doit. Alors l'adolescente prit une grande bouffée d'oxygène.

    < Tom. > Un silence. < Tom Jasper Pittsburgh, chez les Centaur, comme vous l'avez sans doute compris. > D'une pierre, deux coups : il montrait qu'il avait compris l'intelligence de l'autre mais également que malgré cela il restait profondément méfiant vis-à-vis des adultes. Il n'avait aucune idée de ce qu'il allait se passer maintenant, ne sachant pas jusqu'où Gregory allait pousser sa volonté de discussion – car tout le temps sait qu'un adolescent effarouché, c'est tout sauf agréable, comme interlocuteur. Bizarrement, Tommy n'eut pas envie qu'il parte immédiatement. Alors il fit un effort. La surprise l'ayant fait momentanément oublier son chagrin, il s'appuya sur la table derrière lui et, dévisageant toujours Gregory de ses grands yeux sombres, il remarqua : < C'est bizarre. Vous n'avez pas l'air de quelqu'un qui a besoin de se réfugier, plutôt de quelqu'un pouvant décimer des armées à lui tout seul. > Un sourire mi-narquois, mi-triste. < Mais il ne faut pas se fier aux apparences, pas vrai ? Les adultes aiment bien apprendre ce genre de leçons. > Abandonner l'enfance, c'est aussi abandonner les contes de fées. Apparence égale illusion. Voir au-delà. Discuter, peut-être ? Tommy ne lâchait pas Gregory du regard. Sois mon superhéros.
Revenir en haut Aller en bas
Gregory Asselta
......
Gregory Asselta

♦ Administrateur ♦

Blabla

Date d'inscription   : 22/12/2008
Nombre de messages  : 207
Pseudo  : little suzy/elow (piew)
Crédit Avatar   : jack spirit (c)

Informations
Cursus :
Confrérie :
Année :

you just broke into my heart.  - pv. Vide
MessageSujet: Re: you just broke into my heart. - pv.   you just broke into my heart.  - pv. EmptyDim 4 Jan - 0:06

      « Tom. ... Tom Jasper Pittsburgh, chez les Centaur, comme vous l'avez sans doute compris. »
    Sans nul doute, il l'avait compris. Gregory esquissa un léger sourire, content que son interlocuteur ne l'ait pas envoyé paître, car il se serait plutôt attendu à ce qu'il le foute dehors à coup de chaise (et il aurait pu, vu le nombre qu'il en avait sous la main). C'était assez inhabituel pour un Centaur d'être dans la même pièce qu'un adulte, Greg consentit donc à s'accorder qu'il venait de gagner une petite victoire. En général, il n'était pas assez bête pour approcher les Centaur, ou plutôt pas assez motivé pour discourir avec eux de la philosophie de la vie qui était « chaque seconde qui passe, est une seconde qui vous rapproche de la fin ». Implacablement vraie et logique, juste qu'à l'invention d'un médicament qui arrête la croissance on était obligé de vieillir : point barre. Car oui, le Royaume de Peter Pan, c'était un mythe. Un beau mythe, il pouvait l'accorder, mais comme tout mythe rien de plus qu'une légende. Contre toute attente, le gamin lui tendit une perche.
      « C'est bizarre. Vous n'avez pas l'air de quelqu'un qui a besoin de se réfugier, plutôt de quelqu'un pouvant décimer des armées à lui tout seul. Mais il ne faut pas se fier aux apparences, pas vrai ? Les adultes aiment bien apprendre ce genre de leçons. »
    Gregory éclata de rire. Si un jour on lui avait dit qu'il rirait avec un Centaur, il ne l'aurait pas cru. Par crainte de vexer son interlocuteur, il plaça une de ses plaisanteries entre deux rires :
      « Oui, on m'le dit souvent. Je suis un vrai mystère, mais qui te dit que je suis ici en temps que réfugié ? Si ça se trouve, les murs de ce château sont les seuls qui me retiennent d'aller casser la gueule à tous les méchants, et je suis en fait leur prisonnier... »
    Il ne savait pas si le garçon savait qui il était, mais dans tous les cas personne ne savait grand chose sur lui. Il était une sorte de légende en fait, de personnage atypique dont personne ne savait vraiment qui il était. Et même, certain se demandait si Gregory Asselta était son vrai nom et pas un pseudonyme, et d'ailleurs quand il entendait ça il riait sous cape et faisait son possible pour surtout ne rien démentir. C'était bien plus drôle de garder le voile sur sa personne, et bien plus tranquille, malgré les questions muettes qu'il lisait sur les visages des gens qui le croisaient. Car ce qu'il disait sur lui n'était pas vraiment faux, mais pas vrai non plus, et souvent il laissait glisser ses mots sur le ton de la raillerie. Comme maintenant. Il reprit, un brin de malice dans le regard, cessant de rire pour redevenir sérieux, et gagner un peu de crédibilité.
      « Mais tu as raison, les apparences sont parfois trompeuses. »
    Il plongea un instant ses yeux sombres dans ceux du jeune garçon, puis les reporta sur une table non loin de lui. Un léger sourire se dessina alors sur ses lèvres en même temps qu'il se souvenait, et il s'approcha de celle-ci. Il savait que le gamin le suivait des yeux, alors il veilla à agir sans mouvement brusque, sans dire un mot puisque la situation n'en nécessitait pas. Et de toute façon, Gregory n'avait jamais été un grand bavard malgré tout. Il sortit sa baguette, jetant un petit regard en coin au Centaur, puis la pointa sur la table et murmurra une incantation avant d'ouvrir le tiroir de celle-ci et de sourire à nouveau, cette fois triomphant.
      « Ah ah, elles sont toujours là. »
    Il saisit le paquet de cigarette qui tronait au milieu du tiroir et le montra au garçon.
      « Elles sont là depuis plus de deux ans, je venais ici avant que Kyleigh... Enfin, bref, quand je fumais encore je les planquais ici, quoi. T'en veux une ? »
    Etait-il fou de proposer ça à un Centaur, ou tout simplement idiot au point de croire qu'une cigarette pouvait être un fil conducteur pour réconciller le gamin un peu avec les adultes ? Peu importe, qu'il soit trop audacieux ou non, Gregory n'avait pas fumé depuis deux ans, et cet évènement serait meilleur en la compagnie de quelqu'un. Même un Centaur, car cela restait un humain avec qui partager quelque chose.
Revenir en haut Aller en bas
Tommy J. Pittsburgh
......
Tommy J. Pittsburgh


Blabla

Date d'inscription   : 31/12/2008
Nombre de messages  : 88

you just broke into my heart.  - pv. Vide
MessageSujet: Re: you just broke into my heart. - pv.   you just broke into my heart.  - pv. EmptyDim 4 Jan - 0:27

    Gregory éclata de rire. Cet adulte était vraiment imprévisible. D'autres auraient haussé les épaules et regardé un peu bizarrement cet adolescent à la franchise un peu déconcertante. Pas lui. Il riait et en rajoutait. < Oui, on m'le dit souvent. Je suis un vrai mystère, mais qui te dit que je suis ici en tant que réfugié ? Si ça se trouve, les murs de ce château sont les seuls qui me retiennent d'aller casser la gueule à tous les méchants, et je suis en fait leur prisonnier. > Tommy regarda l'autre. Il ne put s'empêcher de laisser un petit, mais alors tout petit, sourire se dessiner sur ses lèvres. Avant de répondre ce qui lui semblait être une évidence : < Impossible. Parce que personne ne peut faire prisonnier quelqu'un comme vous. Personne ne pourrait me faire prisonnier, moi, alors pour vous, je n'me fais pas d'inquiétude. > En réalité, il n'en savait absolument rien. Peut-être que Gregory disait la vérité sous une forme humoristique. Mais peut-être qu'il était trop tôt, peut-être que de toute façon, ton sérieux ou pas ton sérieux, Tommy ne faisait pas assez confiance à Gregory pour croire les mots qui sortaient de sa bouche. Pas de peut-être, en fait ; c'était certain. < Mais tu as raison, les apparences sont parfois trompeuses. > Cette fois, Tommy laissa son regard longtemps sur l'adulte, avant de le détourner, sans un mot. Il n'aimait pas quand son coeur serrait, ça faisait mal, ça tordait. Pourquoi est-ce que rien ne pouvait être simple ? Il hésita à partir.

    Il l'aurait sûrement fait si Gregory n'avait pas commencé à marcher ; l'adolescent remarqua qu'il le faisait lentement, pour ne pas le paniquer ou quoique ce soit. Il eut quand même un sursaut en le voyant sortir sa baguette magique : la première idée qui lui vint à l'esprit était qu'il lui suffisait de fermer la porte d'un coup de baguette pour ensuite pouvoir le torturer jusqu'à ce que mort s'ensuive. Il y avait des sorts qui l'empêcheraient de crier. Personne ne pourrait le sauver. Oui, tout ça lui passa par l'esprit alors qu'il voyait l'autre sortir sa baguette. C'est sans nul doute pour cela que son visage se défigura avant qu'il ne remarque, enfin, que la baguette était pointée sur une table et que tout ce que Gregory fit, ensuite, c'est ouvrir le tiroir de cette même table. Tommy poussa un soupir de soulagement, s'approchant cependant de la porte – après une frayeur comme cela, hors de question qu'il reste une seconde de plus ici. Mais la curiosité l'emporta comme toujours. Il s'arrêta l'espace d'un quart de seconde pour voir ce qu'il y avait dans le tiroir et c'est là qu'il vit un paquet de cigarette. Gregory ne cesserait-il donc jamais de l'étonner ? < Elles sont là depuis plus de deux ans, je venais ici avant que Kyleigh – Enfin bref, quand je fumais encore je les planquais ici, quoi. T'en veux une ? > Tommy haussa un sourcil. Une ombre de sourire fit encore frémir ses lèvres tandis qu'il s'approchait.

    Il hocha de la tête une fois, tendit la main pour que Gregory mette une cigarette à l'intérieur, avant de sortir un feu dans sa poche. Il alluma sa cigarette puis tendit son briquet à son interlocuteur. Oui, ils avaient des baguettes magiques, mais certains objets moldus avaient la classe, et aux yeux de Tommy, les briquets comptaient parmi ces objets. Il resta pour la première et la seconde bouffée absolument silencieux puis, après avoir expiré la délicieuse fumée, il leva les yeux vers le mur devant lui, et prononça d'une voix amusée : < Avant que Kyleigh - ? > Il voulait la suite. La curiosité est un vilain défaut. Tommy est un vilain centaur. C'est cohérent, non ? Alors, Gregory, t'ouvriras-tu un peu, ce soir ? C'est pour la bonne cause, voyons.
Revenir en haut Aller en bas
Gregory Asselta
......
Gregory Asselta

♦ Administrateur ♦

Blabla

Date d'inscription   : 22/12/2008
Nombre de messages  : 207
Pseudo  : little suzy/elow (piew)
Crédit Avatar   : jack spirit (c)

Informations
Cursus :
Confrérie :
Année :

you just broke into my heart.  - pv. Vide
MessageSujet: Re: you just broke into my heart. - pv.   you just broke into my heart.  - pv. EmptyDim 4 Jan - 2:02

    Il lisait dans tous les gestes du gamin la méfiance accrue qu'il avait envers lui, il la sentait comme une eau de cologne trop forte dont il se serait aspergée chaque matin. Ca crevait les yeux, il ne s'était vraiment pas trompé de clan. Il observa une hésitation du jeune homme quant à sa requête et s'attendait à ce qu'il refuse, mais celui-ci s'approcha, hochant imperceptiblement la tête, et tendit une main. Surpris, Gregory ne posa aucune question et posa la cigarette dans la paume du gamin. Il ne fallait vraiment pas sous-estimer le pouvoir de la nicotine. Il s'assit sur une table en portant une deuxième cigarette à sa bouche, quand le gamin sortit un briquet de sa poche, provoquant une deuxième surprise pour Greg, avant de lui tendre l'objet qu'il saisit. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas vu cet objet moldu, mais il adorait s'en servir. Du coup, quand il alluma sa cigarette, il souriait comme un gamin. Il le garda un peu dans la main, l'observant tout en fumant les premières bouffées de sa cigarette. En le lui rendant, il souffla d'une voix admirative un léger « classe » en désignant le briquet, recrachant une fine gerbe de fumée. Le gamin, resté silencieux jusque là, brisa alors le silence.
      « Avant que Kyleigh - ? »
    Nouvelle surprise. Le gamin faisait attention à ce qu'il disait, et le ton amusé de sa voix le troubla un peu. Un subterfuge pour le faire révéler des choses personnelles, ou une simple question pour engager un semblant de conversation ? Peut importe ; c'était la meilleure cigarette qu'il n'ait jamais fumé, du moins c'était l'impression que ça lui faisait, après tout ce temps. Du coup, il était plutôt de bonne humeur, et il s'autorisa à répondre sans trop réfléchir.
      « Avant que Kyleigh entre dans ma vie, avant que je la ramène ici. Je traînais souvent ici, avant ça. Je venais y fumer, comme tu l'as sans doute compris. »
    Il eut un léger sourire en reprenant l'expression utilisée plus tôt par le gamin, avant de continuer, tirant une nouvelle latte avant de soupirer amèrement :
      « Mmmh. Kyleigh ne serait pas contente si elle apprenait que je risque encore ma vie inutilement. » Ironisa-t-il, plus pour lui même qu'autre chose, riant intérieurement en essayant d'imaginer une réaction de la part de la Veela si elle le trouvait une cigarette au bec, ce qui lui tira presque un rictus amusé. « Et tu y viens pour quoi ici, toi ? »
    Il repensa à la position du jeune homme, assis seul au milieu de la pièce, probablement pris d'insomnie, et dont les yeux lui avaient semblé humides en le voyant pour la première fois. Il se demanda s'il avait eu raison de lancer cette question : un Centaur ne se confierait jamais à un adulte. Il avait parlé un peu vite. M'enfin, par un heureux hasard, peut être... En tout cas, la balle était dans son camp, c'était à lui de choisir de la renvoyer... Ou non. Et dans tous les cas, Gregory ne lui en voudrait pas, il avait depuis longtemps appris à respecter les silences des autres.
Revenir en haut Aller en bas
Tommy J. Pittsburgh
......
Tommy J. Pittsburgh


Blabla

Date d'inscription   : 31/12/2008
Nombre de messages  : 88

you just broke into my heart.  - pv. Vide
MessageSujet: Re: you just broke into my heart. - pv.   you just broke into my heart.  - pv. EmptyDim 4 Jan - 10:47



    < Avant que Kyleigh entre dans ma vie, avant que je la ramène ici. > Tommy se tourna immédiatement vers Gregory. Il avait entendu parler de ce couple-qui-n'en-était-pas-vraiment-un. Il ne connaissait pas le fin mot de l'histoire – est-ce que quelqu'un le connaissait, ce fin mot ? - et savait uniquement que Kyleigh était aveugle et que Gregory prenait soin d'elle. Quant à cette histoire de salvation, elle lui avait échappé. En réalité, s'il se tourna si vite vers Gregory, c'est parce qu'il s'attendait – encore une fois à tort – à se faire refuser toute réponse, alors que l'autre avait répondu immédiatement et avec une franchise indubitable. L'adolescent fronça les sourcils, involontairement, prenant la même expression de réflexion que quand il était enfant, quand il ne comprenait pas mais s'acharnait à essayer : qui était cet homme ? d'où venait sa patience, son calme, son humour ? qui était cet homme ?

    < Hm. Kyleigh ne serait pas contente si elle apprenait que je risque encore ma vie inutilement. > Parlait-il du bal ? Tommy, qui ne s'y était pas rendu, n'en savait trop rien ; alors il ne répondit rien à cette remarque, se contentant de scruter les traits du visage de son interlocuteur. Visiblement, il avait une relation très privilégiée avec cette Kyleigh - de quoi donner envie à Tommy de la rencontrer. Il y veillerait. Ses yeux se posèrent à nouveau sur le mur quand il entendit la question suivante : < Et tu y viens pour quoi ici, toi ? > Un silence choqué. Certes, l'adolescent aurait dû s'attendre à des questions sur lui-même mais c'était trop direct ; impossible de répondre correctement à cela sans entraîner dans un engrenage qui le mènerait à trop dire. Il baissa la tête, tira une bouffée et secoua lentement la tête en s'excusant : < Je suis désolé, je – c'est une longue histoire, en fait, et il est tard, vous comprenez ? > Dans le langage de tout autre être humain, cela aurait voulu dire que l'heure de se coucher était venue. Dans le sien, cela était un prétexte vain pour faire comprendre à Gregory qu'il était trop tôt, que peut-être plus tard, au fil de cette soirée ou au fil de n'importe quelle autre, il pourrait lui parler, mais que pour le moment, c'était impossible. Bien sûr, il aimait cet adulte, mais il ne savait presque rien de lui. Qui lui disait qu'il ne travaillait pas à la solde de l'ennemi ? Qu'il n'était pas un des ennemis de Sonny ? Que – Bref. Les sources de soupçons étaient multiples.

    < Je sais que ça va vous sembler inégal, mais ça m'aiderait si vous me parliez de vous. Parce que se confier à une armoire à glace souriante mais aux vitres fumées, c'est encore plus compliqué que de le faire à un être humain lambda. > Un petit sourire se dessina sur les lèvres de l'adolescent, sa voix était plus ouverte, plus soyeuse qu'au début de leur conversation, et de très loin. L'horizon d'une nouvelle amitié s'approchait-il ?
Revenir en haut Aller en bas
Gregory Asselta
......
Gregory Asselta

♦ Administrateur ♦

Blabla

Date d'inscription   : 22/12/2008
Nombre de messages  : 207
Pseudo  : little suzy/elow (piew)
Crédit Avatar   : jack spirit (c)

Informations
Cursus :
Confrérie :
Année :

you just broke into my heart.  - pv. Vide
MessageSujet: Re: you just broke into my heart. - pv.   you just broke into my heart.  - pv. EmptyDim 4 Jan - 16:59

    Un silence. Une légère phrase un peu bancale. Il ne releva donc pas. Il n'en attendait déjà pas tant de la part du garçon. Il avait senti l'intêret que le gamin portait à son histoire, quand il avait parlé de Kyleigh. Tom avait été très attentif, comme s'il buvait ses paroles. Curiosité infantile ? Sûrement. Légère surprise de le voir répondre ? Peut être. Il s'était surpris lui-même en le faisait, alors... Gregory faisait semblant de survoler indifférement le visage du garçon de ses yeux noirs, en fait il cherchait à lire ses expressions, car elle parlait bien plus que lui. Il avait lu l'embarras que sa question avait créée alors il en profita pour prendre un air compréhensif tout en continuant tranquillement de fumer. Aucun problème, silence compris. Il se demanda si, malgré tout, le gamin n'allait pas lui fausser compagnie - il avait tenu longtemps en sa présence pour un Centaur ! - , mais il le surprit encore en engageant de nouveau la conversation sur Gregory :
      « Je sais que ça va vous sembler inégal, mais ça m'aiderait si vous me parliez de vous. Parce que se confier à une armoire à glace souriante mais aux vitres fumées, c'est encore plus compliqué que de le faire à un être humain lambda. »
    Nouveau sourire de la part de Greg, accompagné d'un rictus amusé. Une armoire à glace souriante aux vitres fumées, intéressante comparaison, Kyleigh se contentait en général d'armoire à glace tout court. Il le toisa un instant, les sourcils élégamment levé, entre la surprise qu'il lui ait dit ça si franchement et l'amusement quant au ton qu'avait pris le gamin pour poser sa question. Le pire dans tout ça, c'est que l'amoire à glace vivante se prenait au jeu, et elle qui d'habitude restait en permanence fermée à double tour laissa la clé tourner une fois dans sa serrure.
      « J'avoue que je ne suis pas très doué dans le rôle de l'être humain lambda, tu m'en excuseras. - Il sourit - Mais pour ça, il faut s'en prendre à mes parents, moi je n'y suis pour rien. J'aurais bien voulu être normal. »
    Et hop, voilà glissé son plus lourd secret dans deux malheureuses phrases ! Inconscient ? Non, malin. Car en réalité, il ne révélait rien, juste qu'il était différent, comme tout le monde s'en doutait dans le château. Juste, peut être, avait-il levé un léger voile sur le fait que c'était génétique, mais peu de gens aurait pu le saisir. Cela voulait tout aussi bien tout dire, et rien dire. Un sourire malicieux continuait d'étirer ses lèvres, même si son regard semblait plus sombre que d'habitude. Il gardait quand même cette assurance qu'il avait en toute circonstance, même quand il montrait une face inhabituelle de sa personne. Cette aptitude à retomber sur ses pattes faisaient partie de lui, et la seule personne qui le déstabilisait vraiment, était Kyleigh. Pourtant, dans le genre déstabilisant, il venait de lui trouver un adversaire assez doué dans la personne de ce Centaur atypique qui ne semblait pas si effrayé que ça - enfin, si, quand même, mais qui essayait de ne pas le montrer - par l'imposante stature d'adulte de Gregory. Il aurait dû être celui qui l'effrait le plus de tout ce château ! Et le petit le cherchait. La situation amusait Gregory, ça lui plaisait cette sensation étrange de jouer avec le feu, était-ce la même chose pour son interlocuteur ? Il braqua ses yeux sur lui. C'était pas son genre de s'ouvrir, ni de parler de lui. Ca, non. Et en plus, c'était la deuxième personne en une dizaine de jours à lui poser aussi ouvertement des questions sur sa personne. Il eut un léger temps de réflexion avant de prendre une bouffée et de se tourner vers lui, replaçant ce qu'il avait dit à Kyleigh :
      « Je ne sais pas trop quoi dire sur moi. Dis moi ce que tu voudrais savoir. » Lança-t-il en tirant sur sa cigarette, imperturbable.
    Oh oui, le jeu était dangereux. Et en vallait-il vraiment la chandelle ?... Un brin de témérité dans le regard de Gregory s'alluma. Il n'avait jamais eu peur de se brûler. C'était plus les cicatrices qui lui posaient problème...
Revenir en haut Aller en bas
Tommy J. Pittsburgh
......
Tommy J. Pittsburgh


Blabla

Date d'inscription   : 31/12/2008
Nombre de messages  : 88

you just broke into my heart.  - pv. Vide
MessageSujet: Re: you just broke into my heart. - pv.   you just broke into my heart.  - pv. EmptyDim 4 Jan - 17:24



    Où est-ce que tout cela allait les mener ? Tommy n'en avait franchement aucune idée. Il avait failli partir par trois fois, ne l'avait pas fait, était là. Et puisqu'il était là, autant essayer d'en savoir le plus possible, non ? Peut-être. Car il prenait également le risque de devoir parler après. On était dans un monde où rien ne se donnait gratuitement ; des échanges, multiples, toujours. Un dialogue est un échange. Devrait-il donner ? Gregory ne l'y obligerait pas mais s'il ne donnait rien, quoi ? Cette soirée prendrait-elle autant de sens ? Il décida, comme d'habitude, de refouler le problème pour le moment, et de se concentrer sur sa cigarette, cette cigarette gratuite justement, qui lui empoisonnait les poumons mais parfumait son sourire.

    < J'avoue que je ne suis pas très doué dans le rôle de l'être humain lambda, tu m'en excuseras. Mais pour ça, il faut s'en prendre à mes parents, moi je n'y suis pour rien. > Tommy eut un sourire. Comme si Gregory, lui aussi, en voulait aux adultes de quelque chose ; c'était sympathique, comme tentative, mais vain. Il ne dit rien, cependant, et il eut bien raison, car la phrase suivante le laissa sceptique quant à son interprétation des deux premières. < J'aurais bien voulu être normal. > Normal ? De quoi parlait Gregory ? L'adolescent osa un regard vers lui et il vit que, quoique le reste de son visage reste aussi assuré et indéchiffrable, son regard, lui, s'était légèrement assombri. Que cachait cette armoire à glace ? Son être recelait-il un mystère, comme la moitié du château le croyait déjà ? Et si oui, avait-il la moindre chance d'apprendre en quoi il consistait, ce mystère, un jour ? Ces questions défilaient dans la tête de Tommy tandis qu'une autre voix, en lui, hurlait pour qu'il parte, sentant le danger s'approcher à grands pas. Mais il s'y refusait, attrapé par l'expression du regard de Gregory, par sa voix, le mystère qui l'environnait. L'adulte avait accroché l'adolescent par son plus vif trait de caractère : la curiosité. Et, volontairement ou pas, il répondit à cette réflexion de la voix, en Tommy, par un encouragement à oser : < Je ne sais pas trop quoi dire sur moi. Dis-moi ce que tu voudrais savoir. >

    Un sourire se traça sur les lèvres de Tommy, ce qui dut paraître incompréhensible à Gregory – quoique, cet homme avait l'air d'une perspicacité hors du commun. Pour l'expliquer, cependant, il dit assez vite : < Si je voulais être correct, je me contenterais de vous demander la véritable raison pour laquelle vous êtes ici. La vérité, c'est que j'aimerais savoir comment vous avez été élevé, qui étaient vos parents, de quel sang vous êtes, où est-ce que vous avez été élevé, pourquoi vous ne vous considérez pas comme normal, si vous avez eu des frères et soeurs, comment se sont passés vos études, quel genre d'élève vous étiez, quelles étaient les matières que vous aimiez, celles que vous détestiez, si vous préfériez vous promener dans le parc ou dans la forêt interdite, si vous préfériez le chocolat chaud ou la bière lors des sorties à Pré-au-lard, si vous aviez du succès avec les filles, si vous en avez maintenant, si vous avez des sentiments pour Kyleigh, si elle en a pour vous, comment vous l'avez rencontré, si vous seriez prêt à passer le restant de vos jours avec elle, pourquoi vous me donnez une chance, pourquoi vous parlez avec moi, pourquoi vous m'offrez une cigarette. Et ce ne sont là que les premières questions qui me passent à l'esprit. Je pourrais passer la nuit à simplement vous les poser, vous voyez. Alors, vraiment, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée de me demander à moi ce que je veux savoir de vous. >

    Tommy acheva sa tirade sans un sourire. Sa voix était très douce mais son regard très intense, fixant, comme au début de leur dialogue, Gregory pour tenter d'y lire la moindre expression. Il avait parlé avec plus de franchise, plus de liberté, et plus longtemps qu'il ne l'avait fait depuis des mois, des années peut-être, la vie même. Et il se sentait à la fois vulnérable et incroyablement libéré : il n'était pas l'adolescent superficiel qui se croyait chez lui à Hogwarts, il était l'enfant avide de réponses, qui ne savait pas, qu'on avait abandonné à une croisée de chemins et qui n'en avait jamais bougé, effrayé de prendre la mauvaise voie. Et maintenant qu'il était tombé sur un superhéros, il n'allait pas juste pas le laisser partir comme ça.
Revenir en haut Aller en bas
Gregory Asselta
......
Gregory Asselta

♦ Administrateur ♦

Blabla

Date d'inscription   : 22/12/2008
Nombre de messages  : 207
Pseudo  : little suzy/elow (piew)
Crédit Avatar   : jack spirit (c)

Informations
Cursus :
Confrérie :
Année :

you just broke into my heart.  - pv. Vide
MessageSujet: Re: you just broke into my heart. - pv.   you just broke into my heart.  - pv. EmptyDim 4 Jan - 21:05

    Bien joué Greg, très fin, pourquoi t'étais-tu attendu à ce qu'il n'ose rien te demander ? Au contraire, tu lui avais ouvert une brêche parfaite, il aurait fallu qu'il soit idiot pour ne pas s'y faufiler. Et il était loin de l'être.

    Gregory approcha de nouveau la cigarette de ses lèvres avant de la laisser suspendue, là, à quelques centimètres de là où elle aurait dû naturellement se poser pour qu'il tire dessus. Il fixait le gamin, d'un air toujours imperturbable, quoi qu'à présent figé, qui était entrain de lui débitait ce à quoi il ne se serait attendu pour rien au monde : un curriculum vitae complet de sa personne, voilà ce que le gamin lui demandait. Et plus il parlait, plus un rictus amusé s'étendait sur ses lèvres, et plus il se trouvait en fait démuni devant une telle curiosité qu'il avait maintenant à satisfaire. Il avait le chic pour se fourrer dans des situations peu confortables, mais il fallait reconnaître que pour le coup il l'avait provoqué.
      « Woh woh woh, doucement. » Souffla-t-il doucement, riant à moitié.
    A moitié. Car le regard intense que lui portait à présent Tom avait sur lui comme une emprise dont il n'osait se défaire ; c'était plus que déstabilisant à présent, puisqu'il avait l'impression de lui devoir au moins quelques réponses, puisqu'il lui avait proposé de lui poser des questions. Assez absurde quand on est quelqu'un qui tient à garder le secret sur sa personne, à vrai dire. Il approcha enfin sa cigarette des lèvres, se maudissant intérieurement d'avoir provoqué le gamin : qui d'ailleurs, avait très bien tiré profit de la situation. C'était un malin lui aussi. Mentalement, il se dressa la liste des interrogations qu'il avait formulées, réfléchissant à laquelle il voulait répondre en premier. Ou plutôt, à laquelle il pouvait répondre en premier. En fait, il pouvait répondre à toutes, une par une, et laisser le gamin complètement abasourdi, s'il le voulait. C'aurait été génial, énorme, il en crevait même d'envie. C'était facile, Greg savait très bien faire ça, et il y songeait, mais il se demandait aussi si il n'aurait pas droit en suite à une autre liste qui cette fois exploiterait chaque élément qu'il voudrait bien lâcher durant sa réponse. Le jeu pouvait être interminable. Et il avait la nuit devant lui. C'est pour ça qu'il eut un immense sourire avant d'écraser sa cigarette et de regarder Tom droit dans les yeux, et qu'il commença à son tour :
      « Je suis ici parce qu'on a besoin de moi ici. J'ai été élevé par mes parents. Mes parents étaient des gens biens, mais peu judicieux. Je suis un sorcier pur souche. J'ai passé mon enfance à Brighton. J'avais un frère. Mes études étaient ici, et j'en suis sorti diplomé. J'étais le genre d'élève discret. J'adorais la défense des forces du mal, je détestais la botanique. Je préférais la foret interdite. Je suis plutôt Irish Coffee qu'autre chose mais je n'allais pas à Pré-au-lard de toute façon. Niveau succès, j'étais plutôt pas mal. Maintenant, je m'en fous. Kyleigh... C'est Kyleigh, quoi. Je ne lis pas ses pensées, j'ai même du mal à déchiffrer les miennes. Je resterai près d'elle autant qu'elle voudra de moi auprès d'elle. Je te donne une chance parce que tout le monde a le droit à une chance. Je parle avec toi parce que j'en ai envie. Et je t'offre une cigarette parce que j'suis quelqu'un d'sympa, et que c'est triste de fumer tout seul. » - Il s'arrêta et prit une inspiration. - « Pfoooouh, t'as raison, c'était pas une bonne idée de te demander, tu m'épuises. » Railla-il pour conclure, sourire en coin, en se décontractant, s'autorisant à s'asseoir sur une table.
    Voilà, il l'avait fait. L'pire, c'est que ça avait été bien plus simple qu'il ne l'aurait cru. C'était venu tout seul, et ça lui avait d'ailleurs fait un bien fou, même s'il avait un peu triché, en en omettant une ou deux, et sur les questions concernant Kyleigh. Au pire, qu'aurait fait le gamin avec ces informations ? Rien, même si c'était la vérité, tout le monde s'en fichait qu'il aime l'Irish Coffee. Pas lui, apparament. Et qui l'aurait cru s'il allait tout balancer ? Personne. Et de toute façon, il était coincé, car il n'oserait jamais dire à qui que ce soit qu'il avait discuté avec un adulte. Satisfait, Greg s'autorisa à s'allumer une deuxième cigarette. Il la méritait bien. Il hésita un instant à retourner tous un tas de questions au gamin pour le déstabiliser à son tour, mais ne le fit pas. C'était trop tôt, il le savait, et il préférait se délectait de la réaction du petit d'abord. Alors, il se leva et lui demanda comme si la situation d'avant n'avait rien eu d'étrange, que c'était normal que lui l'adulte confie sa vie à un gamin, et que tout allait bien dans le meilleur des mondes :
      « Ca te dérange si j'ouvre la fenêtre ? »
J'ai adoré écrire ce passage... : )
Revenir en haut Aller en bas
Tommy J. Pittsburgh
......
Tommy J. Pittsburgh


Blabla

Date d'inscription   : 31/12/2008
Nombre de messages  : 88

you just broke into my heart.  - pv. Vide
MessageSujet: Re: you just broke into my heart. - pv.   you just broke into my heart.  - pv. EmptyDim 4 Jan - 23:22



    < Ca te dérange si j'ouvre la fenêtre ? > Tommy avait la bouche ouverte. Comme un petit garçon de trois ans et demie qui regarde la télévision et dont un filet de bave coule de la lèvre inférieure jusque sur le pyjama, vous voyez ? Eh bien, pareil, exactement pareil, la bouche ouverte comme un enfant. Peut-être était-ce pour cela que l'adolescent aimait la compagnie de Gregory : en le surprenant un peu plus à chaque seconde, il le replaçait en enfance, le laissait prendre quelques initiatives mais pas le contrôle complet de la situation. Au contraire. Alors, Tommy était bouche bée. Il était bien conscient que l'adulte venait de lui poser une question, vous comprenez, mais il était tout simplement incapable d'y répondre ; physiquement incapable. Secoue-toi, Tom, te montre pas dans cet état-là. La voix en lui gémissait de le voir ainsi vulnérable. Je t'en prie, Tom, je ferai tout ce que tu veux, je me tairai pour le reste de la soirée, mais bouge, parle. A cette promesse, Tommy réagit. Enfin, sa tête esquissa un geste de gauche à droite, pour signifier à Gregory que ça ne le dérangeait pas du tout qu'il ouvre la fenêtre. L'adolescent se dirigea d'ailleurs dans cette direction, écrasant la cigarette contre un des pans de mur, à l'extérieur, avant de jeter le bâtonnet orange et blanc le plus loin possible. Il pouvait encore faire usage de sa force, et de toute évidence, il respirait encore. Mais pourquoi, bon dieu, la réponse de Gregory lui avait-elle fait un effet ? Etant encore sous l'emprise de ce machin bizarroïde qui le paralysait, il ne pouvait pas vraiment cerner la réponse. Simplement essayer.

    Qu'avait-il dit ? Il avait confirmé les sentiments qu'il avait pour Kyleigh mais ne paraissait en revanche pas certain de ses sentiments à elle ; il avait un frère, des parents normaux mais pas judicieux, c'est le terme qu'il avait employé, judicieux ; quoi d'autre ? Il détestait la botanique et revanche il aimait la défense contre les forces du mal. Tommy fut satisfait de sa mémoire, elle fonctionnait toujours bien, elle, contrairement au reste. Irish Coffee, forêt interdite, Brighton, diplômé mais élève discret, envie de parler, pas drôle de fumer seul. Une question vint à l'esprit de l'adolescent, une question qui avait rapport à la toute première réponse de Gregory, la toute première, vous dis-je.

    < Qui a besoin de vous, ici ? On vous a appelé à l'aide ? Vous êtes une sorte de – une sorte de superhéros ? > Il avait retrouvé sa voix, avait un peu plus de mal à trouver ses mots, mais ça allait venir. N'empêche que si ce satané adulte n'arrêtait pas de le surprendre, il allait finir par se faire un infarctus. Il passa la main dans ses cheveux, n'ayant au moins pas oublié comment se donner une contenance dans les situations les plus embarrassantes possibles. Il avait oublié le nom de son clan, l'existence même de clans dans le château, l'existence même d'une guerre en-dehors de ce château. Il était pour la première fois de sa vie face à une personne qui réussissait à donner une nourriture conséquente une curiosité que tous, généralement, regardaient soit avec mépris, soit avec méfiance. Pas lui. Pourquoi pas lui ? N'avait-il aucune peur ? Etait-ce pour lui naturel de se confier au premier adolescent venu ? Il semblait si secret, pourtant. Tommy était perdu. Encore. Et pourtant, les trois premières vagues de surprise et de bouffées d'autres émotions passées, il recouvrit ses esprits, et ses yeux se relevèrent aussitôt – avec une brusqueté qui ne put échapper à Gregory – vers ceux de l'adulte. Prêt pour une nouvelle vague ? On est repartis. < Pourquoi vous n'alliez pas à Pré-au-lard ? L'Irish Coffee, avec ou sans sucre ? Vous aimez bien le chocolat qu'on donne avec le café ? Vous êtes plutôt chocolat blanc, au lait ou noir ? C'est quoi, votre animal préféré ? Si vous aviez pu choisir, vous auriez préféré la vie moldue ou sorcière ? A quel clan de Hogwarts donnez-vous votre préférence ? Comprenez-vous la méfiance de moi et mes camarades envers les adultes ? Vous ne m'avez toujours pas dit pourquoi vous ne vous considérez pas comme normal. Vous aimez lire ? Plutôt romans, nouvelles, pièces de théâtre ou poésie ? Si vous deviez choisir un seul art ? Vous aimez voyager ? Et les musées, vous aimez y aller ? Et les ciném - > Tommy avait oublié de respirer. Il prit une grande bouffée d'oxygène puis éclata de rire. Pour la première fois depuis qu'il était dans la pièce, avec Gregory, il éclata de rire. Et, vous pouvez vous y attendre, l'éclat de rire devint fou rire, incontrôlable. Ca faisait tellement de bien. Cet inconnu le faisait revivre.

    Au bout de quelques minutes, bien sûr, cela passa, et Tommy fut à nouveau capable de regarder Gregory en face. < Je vous aime bien, vraiment. En conséquence, je ne vais pas vous obliger à répondre à toutes ces questions. Je vais simplement reprendre celles qui m'intéressent le plus, à savoir, le choix entre vie moldue et sorcière, la préférence au niveau du clan, la compréhension de la méfiance des Centaur envers les adultes et pourquoi vous ne vous considérez pas comme normal. > Ses grands yeux redevinrent sérieux en évoquant cette dernière question, qu'il posait maintenant pour la troisième fois ; Gregory allait avoir de plus en plus de mal à l'éviter, celle-là.
Revenir en haut Aller en bas
Gregory Asselta
......
Gregory Asselta

♦ Administrateur ♦

Blabla

Date d'inscription   : 22/12/2008
Nombre de messages  : 207
Pseudo  : little suzy/elow (piew)
Crédit Avatar   : jack spirit (c)

Informations
Cursus :
Confrérie :
Année :

you just broke into my heart.  - pv. Vide
MessageSujet: Re: you just broke into my heart. - pv.   you just broke into my heart.  - pv. EmptyMar 6 Jan - 0:31

    Gregory attendit sagement que son interlocuteur se reprenne, savourant son effet sur le gamin. Celui-ci le fixait avec de grands yeux étonnés, figé, probablement peu habitué à une telle considération de la part d'un adulte - qui plus est inconnu quelques minutes plus tôt. Gregory lui-même s'étonnait encore de son choix de baisser ses barrières, usant d'une facilité déconcertante qui ne lui était pas vraiment coutumière ; et il ne s'expliquait pas encore très bien non plus ce désir qui lui avait brûlé la langue de, pour une fois, faire fi de cette omniprésente crainte qu'il avait de se dévoiler. Il tenait à son invulnérabilité que le lot de mystère qui l'enveloppait lui conférait, comme une sorte de protection, un mur entre lui et les autres qu'il tenait à maintenir... Mais il avait laissé une brêche, il avait laissé Tom s'imiscer délibérément jusqu'à lui. Pourquoi ? Il préféra ne pas s'en préoccuper pour l'instant ; c'était tellement plus satisfaisant de se délecter de la réaction pour le moins comique du garçon. Un léger "non" de la tête lui apprit qu'il accédait à sa requête alors il s'exécuta sans un mot - son regard amusé devait de toute façon parler pour lui -, se penchant un peu à travers l'ouverture pour profiter du vent. Puisqu'il ne sortirait pas tout de suite, ce serait un avant goût. Tom s'approcha, se débarassant du même mouvement de son mégot de la cigarette cadeau de l'armoire à glace vivante, avant d'enfin retrouver la parole.
      « Qui a besoin de vous, ici ? On vous a appelé à l'aide ? Vous êtes une sorte de – une sorte de superhéros ? »
    Un rire s'échappa en même temps que de la fumée de ses lèvres. Ce n'était pas tant la comparaison que la lueur admirative dans ses yeux et la voix enfantine du gamin qui le faisait sourire, ainsi que son soudain retour dans le monde réel.
      « Il ne me manque que la copine inquiète et sexy... » Ironisa Greg, l'image de Kyleigh briévement apparue dans son esprit. « Quoi que. »
    Puis il repensa aux mots de Harfield dans la salle de bal, le fameux "justicier de l'ombre", et finalement ne releva plus la métaphore. Tournant ses yeux vers le gamin, il vit qu'il semblait partagé et se demanda bien à quoi il pouvait penser - mais il n'eut pas à se le demander longtemps car celui-ci braqua ses yeux sur lui, libérant un nouveau flot de questions saugrenues qui laissèrent Gregory saisit à son tour. Il n'abandonnait jamais ! Il en oublia même de respirer, éclatant littéralement de rire. Voilà que maintenant il riait ! Le stoïcisme de Greg fut craquelé par le rire enfantin et communicatif qui emplissait la pièce, et il se laissa même emporter par cette vague de rire tellement la situation était improbable.
      « J'vous aime bien, vraiment. » Prononça enfin Tom quand l'éclat de rire eut cessé.
    Vlan. Ce fut au tour de Gregory de perdre un instant l'usage de la parole. Dans une situation normale, un Centaur aurait préféré se faire arracher les cordes vocales que de dire ces mots... Même sous la torture. Un mélange de flatterue et d'affection irradia un instant le colosse, avant que les questions du gamin ne lui fasse retrouver sa placidité habituelle qu'il éprouvait d'ordinaire. Car cette fois, pour répondre, il lui faudrait faire preuve de sérieux.
      « Je suis un sorcier. - bizarrement, cela n'étonna personne - La magie fait partie de moi et est indiscible de ma vie. Je pense que je ne pourrais jamais, à aucun prix, y renoncer... Me résoudre à renier ma nature m'est impossible, c'est pourquoi je ne me sentirai jamais chez moi dans un endroit qui en soit totalement dénué. - et de une, il prit une inspiration. La deuxième était plus délicate - Quant aux clans... - il eut une moue pensive - Ils ont tous des raisons, et je ne dis pas forcément bonnes raisons, d'avoir éclos. Je ne peux me prononcer, car à mon avis aucun exploite la raison mais plutôt le désir de défendre une cause qui lui est propre, en étant tous persuadés d'agir pour le bien. Et on ne peut leur en vouloir, c'est humain, et comme on dit "il faut de tout pour faire un monde". Moi dans tout ça, pour répondre, je ne me sens nulle part à ma place. - et de deux - Quite à avoir le choix, je choisis de ne pas choisir. »
    Il laissa passer un silence. Ce n'était pas un refus de s'impliquer, seulement une profonde inaptitude à s'illusionner davantage dans des convictions trop utopistes - et il avait payé pour le savoir. Désespoir ? Résignation ?... Et après ?
      « En ce qui concerne les Centaur, je pense que ces jeunes sont dépassés par les évènements plus profondément que les autres, simplement. Et si c'est ce que tu veux savoir, je ne les juge pas, pour moi leur désespoir est même compréhensible. »
    Il avait choisi ses mots avec précisions et guetta du coin de l'oeil un quelconque impact de ses paroles sur le jeune Centaur en question, puis termina avec un sourire sans joie à la dernière interrogation appuyée qu'il avait formulée, les yeux dans ceux du jeune homme :
      « Quant à ma condition... Peut être qu'un jour je te montrerai. »
    Cette dernière phrase, en même temps que destinée à attiser la curiosité du gamin, était une invitation à se revoir. Il détourna les yeux et sourit à la nuit, comme pour lui adresser un remerciement muet pour quelque chose que lui seul avait su déterminer. L'homme, prisonnier de sa propre chair, s'était senti libre l'espace de cette soirée : il avait laisser libre cours à l'organe enchaîné et meurtri qui battait sous ses cotes.
Revenir en haut Aller en bas
Tommy J. Pittsburgh
......
Tommy J. Pittsburgh


Blabla

Date d'inscription   : 31/12/2008
Nombre de messages  : 88

you just broke into my heart.  - pv. Vide
MessageSujet: Re: you just broke into my heart. - pv.   you just broke into my heart.  - pv. EmptyMar 6 Jan - 1:00



    Rien n'était normal, ce soir-là. Un Centaur avait dit à un adulte qu'il l'aimait bien, vraiment. Une armoire à glace avait révélé à un adolescent certains de ses goûts, certaines de ses pensées. Deux écorchés s'étaient ouverts, pour une des premières de leur vie, à quelqu'un d'autre. Qui est-ce qui décidait de ce genre de choses ? Un dieu, une étoile, le destin, la chance ? Le hasard, peut-être. Mais non, tout cela était trop indiciblement beau, par trop de choses miraculeux, pour que ce ne soit qu'une coïncidence. On les invitait à évoluer, tous les deux.

    < Je suis un sorcier. La magie fait partie de moi et est indissociable de ma vie. Je pense que je ne pourrai jamais, à aucun prix, y renoncer. Me résoudre à renier ma nature m'est impossible, c'est pourquoi je ne me sentirai jamais chez moi dans un endroit qui en soit totalement dénué. > Et d'une. Tommy ne répondit rien mais détourna son regard de l'adulte pour se laisser une seconde de réflexion. Ne parviendrait-il pas, comme Gregory, à vivre chez les moldus ? Sans doute pas. Et pourtant. Si tout le monde était pareil, comment se faisait-il que des moldus puissent devenir sorciers mais que les sorciers ne puissent plus redevenir moldus ? Une seconde de réflexion de plus. Eve avait été humaine ; elle avait décidé de devenir quasi divine en accédant à la connaissance. Qu'avait fait Dieu ? Il ne l'avait pas laissée redevenir humaine et libre dans le jardin d'Eden. Au contraire, il l'avait laissée dans la connaissance mais l'avait châtiée. La guerre qui avait lieu en-dehors des murs de Hogwarts était-elle le châtiment qu'un Dieu quelconque réservait aux sorciers ? Mais pourquoi avoir tant attendu, alors ? La réflexion s'acheva sur la même chose que d'habitude : une liste de questions auxquelles personne ne serait capable de répondre. Un monde mal foutu et puis c'était tout.

    < Quant aux clans, ils ont tous des raisons, et je ne dis pas forcément bonnes raisons, d'avoir éclos. Je ne peux me prononcer, car à mon avis aucun n'exploite la raison mais plutôt le désir de défendre une cause qui lui est propre, en étant tous persuadés d'agir pour le bien. Et on ne peut leur en vouloir, c'est humain, et comme on dit, « il faut de tout pour faire un monde ». Moi, dans tout ça, pour répondre, je ne me sens nulle part à ma place. Quitte à avoir le choix, je choisis de ne pas choisir. > Tommy eut un léger sourire : il parlait comme Sartre. Le philosophe disait en effet que nos choix avaient des récupercussions, que l'on devait les assumer, découvrir et accepter notre responsabilité sur ce bas monde ; et il ajoutait que contrairement à ce que l'on pensait même lorsqu'on ne choisissait pas, c'était déjà un choix. Cette considération s'effaça assez vite depuis la prise en considération de la réponse qui lui avait été faite par Gregory. Il avait donc choisi de ne pas choisir. Il n'avait pas envie de vivre parmi les moldus mais ne les condamnait pas pour autant ; était-il un Kneazle de par sa neutralité ou n'appartenait-il vraiment pas, comme il le disait, à ces classifications que les élèves de Hogwarts avaient créé après les premières tensions ? Impossible de vraiment savoir.

    < En ce qui concerne les Centaur, je pense que ces jeunes sont dépassés par les évènements plus profondément que les autres, simplement. Et si c'est ce que tu veux savoir, je ne les juge pas, pour moi leur désespoir est même compréhensible. > Désespoir. Tommy releva le mot au vol, l'inscrivit dans sa mémoire. Certes, lui, comme beaucoup de ses camarades, avait des raisons d'être désespéré, et il l'était parfois, mais son appartenance à ce clan ne tenait pas qu'à ce désespoir. Elle tenait à une méfiance que les adultes eux-mêmes leur avait insufflé. Ils leur avaient retiré son enfance, et Dieu sait si c'est un des pires crimes que l'homme puisse commettre envers son prochain. Mais Tommy ne répondit rien, il resta parfaitement impassible pendant l'ensemble de cette réponse, attendant avec une certaine impatience la toute dernière. Gregory esquiverait-il, cette fois encore ? Non. Il ouvrait déjà la bouche.

    < Quant à ma condition – peut-être qu'un jour je te montrerai. > Tommy fronça les sourcils, visiblement. Il n'était ni énervé, ni agacé, au contraire : il était intrigué. Un sourire revint cependant bien vite sur ses lèvres, puisqu'il réalisait l'autre sens de la phrase. Ils allaient se revoir. Il acquiesça d'un signe de tête. Oui, ils se reverraient. L'adolescent fit un signe de tête plus lent, qui montrait cette fois qu'il partait. Lentement, il traversa la salle de classe jusqu'à la porte et s'arrêta à ce niveau-là, hésitant, puis se retournant pour un instant, encore. < Tout à l'heure, vous m'avez demandé pourquoi je venais ici. Je viens ici parce qu'en-dehors de cette pièce, je passe mon temps à jouer une drôle de comédie, qui amène à la fois des bonheurs et d'autres sentiments. Quand ces autres sentiments deviennent trop forts, au point de s'approcher de l'incontrôlable, je viens ici, je m'asseois, où je veux, comme je veux, et je laisse tout aller. Parce que même ceux qui ont l'air fort, comme vous, comme moi, ne le sont pas vraiment et que parfois, leur coeur est si gros et si lourd qu'ils ont besoin de laisser s'échapper les larmes qu'il contient. J'ai trouvé le lieu parfait pour le faire, du moins je l'avais trouvé. Il faudra que vous me promettiez de ne plus revenir pour que je puisse continuer mes visites nocturnes. Mais je ne pense pas que ce soit votre genre de venir m'interrompre volontairement. Je ne vous connais pas bien, vous comprenez, et pourtant, j'ai cette impression étrange que vous êtes quelqu'un de bien. C'est tranquilisant. C'est agréable. De faire confiance à quelqu'un à nouveau, je veux dire. >

    Il souriait. Comme avec l'expression de la foi retrouvée. Et après un dernier signe de tête, il s'éclipsa dans les ténèbres du château endormi.
Revenir en haut Aller en bas
Gregory Asselta
......
Gregory Asselta

♦ Administrateur ♦

Blabla

Date d'inscription   : 22/12/2008
Nombre de messages  : 207
Pseudo  : little suzy/elow (piew)
Crédit Avatar   : jack spirit (c)

Informations
Cursus :
Confrérie :
Année :

you just broke into my heart.  - pv. Vide
MessageSujet: Re: you just broke into my heart. - pv.   you just broke into my heart.  - pv. EmptyMar 6 Jan - 16:37

    ... La nuit l'attendait.

    Gregory, de ses grands yeux noirs et calmes, avait de nouveau posé ses yeux sur son compagnon resté muet. Un léger hochement de tête pour toute réponse lui suffisait comme seul écho à ses convictions profondes, car ce geste simple témoignait pour lui d'un certain respect pour son âme qu'il avait quelques instants mise à nue. Pas d'éclats, de mots agressifs pour transfigurer sa vision alors qu'il aurait aisément pu lui en renvoyer, pas non plus de jugement sur sa passivité dans le conflit, ni son désilusionnement typiquement celui d'un adulte désabusé. Rien, rien qu'un silence compréhensif. Une éloge à sa sincérité qu'il apprécia, et dont il lui fut reconnaissant. Les yeux à présent sages du garçon restèrent un peu sur lui avant que d'un nouveau signe de tête il indique qu'il allait maintenant partir. Gregory ne broncha pas ; en effet, l'atmosphére de la pièce avait changé, quelque chose de nouveau emplissait l'air, quelque chose qu'il lui faudrait surement méditer longtemps. C'est pour ça qu'il ne dit rien. Il le suivit simplement des yeux, ayant encore un peu du mal à croire à ce qu'il s'était passé ce soir. Au moment de passer la porte pourtant, Tom eut une hésitation et se tourna vers Gregory qui leva légèrement les sourcils.
      « Tout à l'heure, vous m'avez demandé pourquoi je venais ici. Je viens ici parce qu'en-dehors de cette pièce, je passe mon temps à jouer une drôle de comédie, qui amène à la fois des bonheurs et d'autres sentiments. Quand ces autres sentiments deviennent trop forts, au point de s'approcher de l'incontrôlable, je viens ici, je m'asseois, où je veux, comme je veux, et je laisse tout aller. Parce que même ceux qui ont l'air fort, comme vous, comme moi, ne le sont pas vraiment et que parfois, leur coeur est si gros et si lourd qu'ils ont besoin de laisser s'échapper les larmes qu'il contient. J'ai trouvé le lieu parfait pour le faire, du moins je l'avais trouvé. Il faudra que vous me promettiez de ne plus revenir pour que je puisse continuer mes visites nocturnes. Mais je ne pense pas que ce soit votre genre de venir m'interrompre volontairement. Je ne vous connais pas bien, vous comprenez, et pourtant, j'ai cette impression étrange que vous êtes quelqu'un de bien. C'est tranquilisant. C'est agréable. De faire confiance à quelqu'un à nouveau, je veux dire. »
    Il ne pouvait rien répondre à ça, même s'il l'aurait voulu de tout son être. Lui qui avait réponse à tout se contenta d'un geste équivoque : il rendit simplement son sourire au gamin. C'était une réponse plus exacte que n'importe quel mot qu'il aurait pu sortir, exactement comme le silence précédent. Un autre signe de tête, le dernier, et il s'engouffra par la sortie, laissant Gregory seul avec ses pensées. La nuit lui réservait-elle encore tellement de surprises ? L'espace d'un instant, il eut envie de se pincer. Deuxièmement, il eut envie de lui courir après pour vérifier que ce n'était pas une blague de son pauvre cerveau qui ne voyait pas assez le soleil. Et enfin, quand sa cigarette lui brûla les doigts, le sortant de sa torpeur, il eut envie d'éclater de rire. Un rictus satisfait aux lèvres, il jeta le petit mégot incandescent par la fenêtre avant de regarder fixement le paquet de cigarette qu'il tenait dans sa paume. L'ombre d'un nouveau sourire passa sur ses lèvres, tandis qu'il murmura pour lui même avec une pointe de cynisme :
      « Dommage, il va falloir que je trouve une nouvelle planque pour mes clopes. »
    Cette phrase anodine scellait la promesse que lui avait demandé de faire le garçon avant de sortir. Oui, il ne reviendrait plus ici, du moins sans l'autorisation de Tom. Car chacun avait le droit à son endroit fétiche, comme une sorte d'attache, tout comme lui squattait si fréquemment la bibliothèque la nuit en compagnie de Mme Solitude, une de ses plus fidèles et proches amies. Il comprenait ça, plus que n'importe qui. Il referma la fenêtre avant de s'approcher de la porte. Main sur la poignée, il regarda une dernière fois cette pièce qui dorénavant quand il passerait devant lui procurerait sûrement un de ses sourires spécial en repensant à cette soirée si peu banale, et sortit enfin, son doigt légèrement brûlé à la bouche. Sourire aux lèvres, il se glissa furtivement dans l'obscurité striée par le clair de lune. La nuit l'attendait.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
......


Blabla


you just broke into my heart.  - pv. Vide
MessageSujet: Re: you just broke into my heart. - pv.   you just broke into my heart.  - pv. Empty

Revenir en haut Aller en bas

you just broke into my heart. - pv.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Felix Felicis :: Administration :: RPs saison 3-
Créer un forum | ©phpBB | Forum gratuit d'entraide | Signaler un abus | Forum gratuit
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser