Pathétique et Surprenante rencontre [Tommy]

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Un matin comme les autres, un de plus, un de moins. Comme d’habitude Angélique s’était réveillé énergiquement, le sourire aux lèvres et avaient déchargé sa bonne humeur et son dynamisme sur tous les gens qui l’entouraient, à leur plus grand bonheur. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Opium, son chat, avait bien reçu son quota de caresses matinales, elle avait passé un peu de temps avec David et Ivy dans les dortoirs, ils devaient d’ailleurs l’attendre dans la grande salle pour le petit déjeuné, des flocons de neige tombaient délicatement, recouvrant un peu plus l’épais manteau blanc tapissant les moindres recoins de verdure. L’odeur fraîche des sapins flottait partout dans l’air, accompagné des délicieuses odeurs de clémentine et de chocolat. Ça sentait noël, tout le monde semblait apaisé et reposé. Comme si tous nos problèmes étaient désormais loin derrière nous et que l’année qui s’annonçait allait être pleine d’espoir et de miracle. C’était la cinquième fois qu’Angélique ainsi que les plus anciens se disaient cela, mais on continuait à y croire, c’était toujours mieux que de désespérer, pourtant un petit signe positif aurait été le bienvenue. Un petit coup de pouce psychologique, Angie ne demandait pas grand-chose des nouvelles de ses parents lui auraient suffit. Cela faisait deux mois, qu’elle n’avait eut aucune nouvelle de ses parents. On ne parlait plus de son père dans les journaux depuis deux mois et ça faisait deux mois que sa mère ne lui avait pas envoyé de lettre. Mais cela faisait également deux mois qu’Angélique envoyait chaque jour un hibou à ses parents, sans la moindre réponse. Si la jeune fille avait pour habitude de toujours positiver, il y a toujours un moment où la panique commence à prendre le dessus, ce moment arrivait à grand pas. Etaient-ils toujours en vie ? Étaient-ils prisonniers ? Peu être qu’ils ne faisaient que se cacher. Les pires hypothèses, même les plus loufoque, se précipitaient dans sa tête peut être avaient changé de conviction, peut être l’avaient-ils oublié…

Où était donc passé l’optimisme et la joie de vivre qui la caractériser il y a encore quelques mois ? qu’avait-elle fait de sa combativité ? De sa passion ? De sa tendresse ? De son impulsivité ? Tout ça n’était que du chiqué ! Cette guerre l’avait que trop épuisé ! C’était trop beaucoup trop ! Pour un petit bout de femme comme elle… tout cela avait eut raison de sa naïveté, de son innocence, de son utopisme, de ses espérance. Si seulement il pouvait rester ne serait-ce que des miettes de tout cela, pour qu’un jour, elle puisse enfin recoller les morceaux et redevenir celle qu’elle était avant. Mais plus les jours passent et plus la carapace qu’elle s’est construite pour se protéger grossie et l’éloigne un peu plus de ses brides d’elle. Personne ne doit le voir, personne ne doit savoir, car Ange est un modèle et elle a trop de personne derrière elle, il ne faut pas fléchir, si elle fléchit la plupart d’entre eux la suivront. Angélique essaye de jouer à être l’ancienne elle et si on s’approche trop près elle s’entoure de milles barrières. Avec l’élégance des grandes dames Angélique feignait l’indifférence mieux que personne.

En passant dans le repère des Unicorns, Angie attrapa un journal sur une table. Que cherchait-elle en le regardant, pas la moindre idée. Les journalistes nous assommaient encore de nouvelles atroces, attentats, batailles sans merci. Rien de bien réjouissant. Mais pourquoi on ne mentionnait jamais les noms des morts ? Serait-ce parce qu’ils sont trop nombreux. Une fois de plus elle eut beau parcourir toutes les pages du journal à aucun moment elle ne vit écrit le nom Evigan… la jeune fille sortit du repère rapidement, légèrement énerver. Mais à quoi s’attendait-elle sincèrement ? À un article sur eux, dans lequel il parlerait d’elle et à quel point elle leur manquait ?

Envie d’exploser ! Laissez la exploser! Cette fille est une bombe à retardement. Dans les couloirs Angélique tente d’éviter les autres élèves, elle marche de plus en plus vite. Quelques personnes l’interpellent, elle se met maintenant à courir. Elle finit par arriver dans un couloir plus désert. Besoin de s’isoler ! Maintenant ! Sur sa gauche une porte, elle sait exactement où cette porte mène, il n’y a pas grand-chose derrière et à cette heure de la matinée cette salle est sûrement vide. Sa main se pose sur la clenche de la porte, elle est fermé, évidemment. Un coup de baguette magique et le tour est joué, la voilà enfermé dans ce qui pourrait ressembler à un havre de paix. Cette salle est une sorte de bar improvisé dans le château. Enfin bar, c’est vite dit. Disons plutôt réserve d’alcool avec une espèce de grande table au milieu. Les élèves s’y retrouvent des temps en temps. Mais de moins en moins, alcool plus mélange des clans, ce n’était pas une franche réussite. Mais la plupart du temps, ils viennent juste se servir et repartent. On y trouve de tout, des alcools moldus aux bouteilles magiques ensorcelées qui se remplissent à l’infini. Angélique ne connait pas beaucoup cet endroit, elle en a surtout entendu parler et bien sûr, elle l’a également baptisé comme tout le monde, mais l’alcool ce n’est pas son truc. Il lui est arrivé de boire, mais sa petite tête blonde n’a jamais tourné plus vite qu’elle ne l’aurait du. Ici ou ailleurs de toute manière un placard à balais aurait largement suffit. Elle sentait ses oreilles siffler, une énorme envie de hurler, de hurler pour rattraper ses quatre année de silence. Un seul désir celui de pleurer pour tout lâcher pour se sentir mieux, ce qui est dehors n’est plus dedans. Pourtant les larmes ne lui montaient même pas aux yeux. Il lui était tout bonnement impossible de pleurer, avait-elle oublié comment ça marchait ? Ou peu être que quelque chose la bloquait. Ce qui brûlait en elle était en train de se transformer en rage, en colère. Elle s’avança vers la glace qu’il y avait en face d’elle. Le simple fait de voir son reflet dans le miroir la faisait souffrir. Dans un accès de rage elle donna de toutes ses forces un coup de poing dans la glace, qui se brisa. Le petit point d’Angélique qui n’avait jamais frappé quoique se soit... elle sentit sa main se contracter de douleur, mais les larmes ne venaient toujours pas, Angélique se laissa tomber sur le sol. Quelques gouttes se sang vinrent s’ajouter aux bouts de verre sur le sol.

Il fallait qu’elle se calme, mais comment se calmer quand on a une seule envie : exploser ! Angélique se leva et alla jusqu’à un lavabo pour le laver les mains qui se mirent à saigner de plus belle. « Bien fait » murmura-t-elle. Le regard de la jolie blonde se posa alors sur les bouteilles d’alcools disposées partout autour d’elle. Il parait que l’alcool aide à oublier et à passer à autre chose. Comme le dit d’ailleurs un de ses camarades « mieux vaut boire pour oublier, qu’oublier de boire ! » en était-elle rendu là ? À boire désespérée et solitaire ? Apparemment oui… Angélique attrapa la première bouteille qui lui tomba sous la main et se dirigea vers la table, c’est alors qu’on entendit une porte grincé, or il n’y avait qu’une porte dans cette pièce et c’était celle de la porte d’entrée, surprise, paniqué et à la fois honteuse Angélique fut prise d’un sursaut incontrôlable et lâcha la bouteille d’alcool sur le sol. Elle vit dans le reflet du miroir brisé une silhouette, qu’il l’avait manifestement vu. Mais par réflexe Angélique se baissa pour tenter de se cacher derrière les chaises et la table… pathétique… de l’alcool partout sur le sol, des bouts de verre, une main ensanglantée et une robe grise toute tâchée… joli tableau… avec une chance de cocu la personne qui venait d’entrer était sourde et aveugle…

Blabla Date d'inscription : 31/12/2008 Nombre de messages : 88

Une silhouette errait dans le château. D'habitude, lors de ses promenades solitaires, les yeux brillaient des larmes qu'ils contenaient ; aujourd'hui, pourtant, c'était un sourire qui flottait sur ce visage tant de fois défiguré par la douleur. Certains crurent, en le voyant passer, qu'il s'agissait des fêtes de fin d'année. Faux : Noël, il l'avait passé à embrasser une demie-douzaine d'inconnues ; quant au Nouvel An, il s'était endormi avant même les coups de minuit. D'autres, plus romantiques, se dirent qu'il était peut-être enfin tombé amoureux (pris à son propre piège ! exultaient déjà quelques groupes d'élèves). Ceux qui le connaissaient – et ceux-là n'étaient pas si nombreux dans le château – savaient en fait que ç'avait été une suite de rencontres, retrouvailles et révélations qui progressivement le transformaient, et pour le meilleur. Vous comprenez son sourire, maintenant ? Peut-être pas, mais au moins voyez-vous à peu près d'où vient sa force, aujourd'hui. Elle va être décisive dans ce qui suit.

Il ne savait pas où aller. D'où le terme d'errance. Suivant son instinct, se livrant tout entier à la satisfaction de désirs simples et ne blessant personne, il allait au fil des émotions, intuitions. Cela aurait pu le mener dans un lieu heureux, où un groupe de bonne humeur l'aurait accueilli à bras ouverts ; cela aurait pu le mener dans une fête improvisée au milieu de l'après-midi ou un duel que le temps glacial aurait exacerbée ; et ainsi de suite. Mais vous savez quoi ? La réalité fut bien plus riche que cela : quand il tourna la poignée d'une salle dans laquelle il avait passé bien trop de soirées à boire et à draguer, il la découvrit non pas vide, comme il aurait pu le croire à une telle heure de la journée, mais occupée par quelqu'un qu'il ne voyait pas. Comment pouvait-il savoir qu'il y avait quelqu'un s'il ne voyait personne ? C'était facile : il y avait un miroir brisé, du sang et une bouteille d'alcool qui venait d'être lâchée. Un beau bordel, en somme. Tommy haussa un sourcil, retint un soupir et avança. D'autres l'avaient aidé et à présent, c'était lui qui allait aider.

Il s'approcha d'abord du miroir, qu'il observa une fraction de seconde, n'ayant pas besoin de plus de temps pour se rendre compte que c'était un poing qui avait causé les dégâts. Où était cette personne qui détruisait tout sur son passage ? Il la chercha des yeux puis perçut une silhouette qui tentait vainement de se dissimuler. < Alors c'est toi, la tempête. > Il n'avait pas prononcé les paroles sur un ton d'animosité, au contraire il y avait comme une nonchalance dans son ton destiné à aider la personne à se révéler, comme s'il n'y avait rien de grave, comme s'il n'y avait rien de honteux. Ses yeux firent le tour de la salle : non, rien de grave. Soupir. Il avança vers la silhouette, contournant les restes de la bouteille d'alcool. < Tu ne devrais pas gâcher l'alcool comme ça, tu sais, ça coûte cher. > Toujours le même ton. Comme s'il se moquait. Alors qu'il en était à des années lumières. Il savait simplement que s'il avait été dans le cas d'Angélique, il aurait préféré tout plutôt que la compassion. < Tu peux sortir, maintenant, tu sais ? >

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Mais quelle idiote ! Et bien comme on pouvait se douter, Angélique n’était pas cocu et la personne qui venait de rentrer l’avait bien vu. Une petite voix au fond d’elle lui murmura d’un ton moqueur : « et bien maintenant démerde toi ! Tu t’y es mise tu t’en sortiras ! » Peut être mais avec toutes mes plumes ?

« Alors c’est toi la tempête ? Tu ne devrais pas gâcher de l’alcool comme ça, tu sais ça coûte cher. Tu peux sortir maintenant tu sais. »

Oh que oui c'est moi la tempête et à mon plus grand regret, pars vite tant qu’il est encore temps, je n’ai pas fini d’exploser. Angélique se retourna doucement pour faire face à son interlocuteur. La situation était des plus honteuses mais il fallait assumer un minimum. Pittsburgh… Tommy, Angélique fut rapidement rassuré, ça aurait pu être pire, un Basilisk. Angélique connaissait Tom de réputation tout d’abord, un don juan de plus à courir dans les murs de Poudlard. Peut être, certainement, et alors? Angélique s’en moquait, elle n’était pas du genre à se fier aux rumeurs et d’après ce qu’elle avait compris Ivy semblait croire en lui, c’était largement suffisant aux yeux d’Angélique pour être digne de respect. Et puis de toute façon qui nous parle de respect ou de quoi que se soit d’autre ? Nous avons devant nous une demoiselle paniquée, qui ne pense pas à grand-chose, à part au fait que ce Tom vient de la voir dans une des pires positions qu’elle n’aurait jamais pu imaginer. Pauvre fille va ! Qu’allait-il en faire ? Angélique l’ignorait mais cela lui faisait peur. Son regard était méfiant, elle se releva cependant pour être face à lui. Angélique était plus vulnérable que jamais et elle le savait très bien et maintenant lui aussi devait le savoir. Angie n’avait pas été en position d’infériorité depuis bientôt plus de quatre ans. C’était peut être ce dont elle avait besoin, peut être était-ce finalement une chance. Angélique restait silencieuse, pourtant il y avait quelque chose dans le ton du jeune homme qui lui plaisait. Il avait l’air le plus naturel du monde comme si tout cela était normal. Mais Angélique n’était pas naïve, pas mal de personne rêverait de tomber sur elle dans cet état, peut être était-ce juste une manœuvre pour l’humilier un peu plus. Un peu paranoïaque petite Angie ?... on est jamais trop prudente, surtout face à un inconnu, mais c’était peut être justement d’un inconnu dont elle avait besoin. Il fallait qu’elle réponde, elle voulait répondre. Il était là, elle était si faible, et pourtant lui semblait si blasé, comme si tout cela était naturel.

« Ne t’inquiète pas, il en reste largement assez dans le bar pour ta consommation personnel. Et je n’aurais rien cassé si tu n’étais pas entré aussi violemment . »

Tentative de reprise de pouvoir avancée. Voyons ce qu’en fera Tom, cela nous en dira sûrement plus sur ses intentions… il aurait très bien pu l’ignorer ou faire comme s’il ne l’avait pas vu et refermer cette fichue porte !

« Et je ne me cachais pas… » Reprit-elle immédiatement en se baissant à nouveau à terre pour trouver une excuse valable… « J’allais juste ramasser les dégâts… » Sauvée…

Tout cela n’était pas très convainquant évidemment, mais ce n’était pas vraiment ce que l’on demandait à des excuses…

« Qu’attends-tu donc ? Vas-tu m’aider à ramasser nos dégâts ou comptes-tu vaquer tranquillement à tes occupations ? »

Ne va pas trop loin Angie souviens toi que tu n’es pas en position pour « faire la maligne ». Mais qui ne tentent rien à rien et si ce garçon n’est encore là que dans l’unique but de se jouer d’elle, il fallait bien qu’elle s’amuse elle-aussi, ajoutons à cela que l’état dans lequel elle se trouve n’aidait en rien à la retenue et voyons le savoureux mélange que l’on obtient… qu’est ce qu’on ne ferait pas pour éviter de perdre complètement la face. Angélique voulu s’appuyer sur sa main mais ne pu retenir une moue de douleur, qu’elle tenta de dissimuler sous une sorte de sourire.

Blabla Date d'inscription : 31/12/2008 Nombre de messages : 88

Cette fille n'allait pas être simple à convaincre. Elle était, comme l'indiquait son prénom, angélique, d'ordinaire. Du moins était-elle forte. Pour la première fois de sa vie, elle venait d'être aperçue dans un état pas seulement nuisible mais catastrophique. Il était bien évident que désormais elle avait plusieurs choix : soit elle décidait de s'énerver et de menacer de mort son interlocuteur si jamais il osait raconter l'incident, soit elle se mettait à pleurer, se jetait dans ses bras et le suppliait de ne rien dire, soit elle le payait pour qu'il ne dise rien, soit elle lui disait qu'elle connaissait un secret de taille sur lui qui pouvait faire monnaie d'échange, soit, enfin, elle faisait comme lui : comme si de rien n'était. Tommy savait que le choix qu'elle ferait serait décisif et lui en apprendrait beaucoup sur elle, alors il se tut, après trois phrases, et se contenta de voir dans quelle voie elle allait se diriger.

< Ne t'inquiète pas, il en reste largement assez dans le bar pour ta consommation personnelle. Et je n'aurais rien cassé si tu n'étais pas entré. > Dernière option, sans aucun doute. Elle éludait beaucoup de points qui touchaient à son malheur – parce qu'il suffisait d'entrer dans la pièce pour constater qu'il y avait une bonne dose de malheur, d'incertitude, de douleur contenue en elle. Tommy ne savait pas encore ce qu'il allait en faire, il se contentait de voir ce qu'amenait la discussion. < Ah, donc c'est ma faute, si je comprends bien. > Il haussa un sourcil avec une ombre de sourire. C'était assez son genre de reporter la faute sur autrui mais il ne sait pas s'il aurait pu le faire dans l'état d'Angélique – cette fille était une véritable forteresse. Une forteresse branlante, cependant, en cet instant précis. < Quant à ma - > Il plissa le nez, comme n'aimant pas l'expression qu'il allait reprendre. < - consommation personnelle, elle est bien moins importante que ne l'aiment à prétendre les langues de vipère de l'académie. J'ai d'autres moyens d'évacuer mes peines, moi. > En prononçant ces mots, il ne détacha pas son regard intense du visage d'Angélique. Comment réagirait-elle à cela ? Elle n'était pour le moment qu'une équation inconnue qu'il lui fallait déchiffrer. Et il acceptait le défi.

< Et je ne me cachais pas. J'allais juste ramasser les dégâts. > Tommy haussa encore une fois le sourcil mais cette fois son sourire fut franc. Ah oui ? Ramasser les dégâts ? Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'Angélique savait improviser. Et son interlocuteur aimait cette qualité, qu'il avait dû travailler pendant de nombreuses années pour maîtriser aussi bien sinon mieux qu'elle. Il identifiait donc facilement ce qu'il voyait. Elle ne se cachait pas. Pourquoi pas. < Si tu le dis. > Marque de confiance ? Peut-être. Mais je vous conseille plutôt de le voir comme une concession qu'il faisait pour parvenir à une entente. Pourquoi une entente ? Parce que sans entente préalable, on ne va nulle part, et que Tommy comptait bien allait compter quelque part – intellectuellement parlant, les amis – avec Angélique, aujourd'hui.

< Qu'attends-tu donc ? Vas-tu m'aider à ramasser nos dégâts ou comptes-tu vaquer tranquillement à tes occupations ? > L'adolescent se figea. Il ne sut pas si elle le vit immédiatement ou pas mais pour lui, il était inadmissible qu'on lui parle de la sorte. Il ne haussa pas de sourcil, ne sourit pas non plus, et se contenta d'entendre la même phrase, en boucle pendant une longue minute, dans sa tête. Nos dégâts ? Il s'était contenté d'entrer et s'était approché pour l'aider. Alors, nos dégâts, non merci. Vaquer tranquillement à ses occupations ? Mais il était là, nom de dieu. Il était là, devant elle, venu jusqu'à elle, venu lui parler, même s'il était évident qu'elle ne voulait pas de sa présence. Qu'attendait-il donc ? Mais qu'attendait-elle, elle, pour parler sincèrement ? La vérité était que Tommy ne ressentait aucune colère, qu'il décortiquait simplement la phrase d'Angélique. Mais cela menait à des conclusions un peu étranges, parfois même déplaisantes. < Je suis désolé mais ça va être sans moi. Je ne m'suis pas approché pour nettoyer nos dégâts, comme tu dis, d'autant plus qu'il y a des choses merveilleuses dans ce château que l'on appelle Elfes. Généralement, ce sont eux qui s'occupent de ce genre de saletés. J'suis venu pour t'aider. > Un silence. < Juste pour t'aider. > Un autre. < Mais en fait, je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée. Qu'est-ce que j'ai à t'apporter, après tout ? J'étais dans le même état que toi il y a à peine une dizaine de jours alors ce n'est pas moi qui vais te remplir de force. > Il se retourna, commença à marcher vers la porte, posa sa main sur la poignée puis eut un flash back. Gregory. Si Tommy s'en était sorti, ces derniers temps, c'est parce qu'il l'avait rencontré. Soupir. Il se tourna à nouveau. < Promets-moi juste une chose : de ne pas plus mentir. Rien que la vérité et toute la vérité ou ma présence ici ne sert à rien. >

Visiblement Angie avait face à elle un adversaire de taille. Mais avait-elle seulement besoin d’un adversaire ? Le désavouement dont s’efforçait de faire preuve Angélique amuser Tom, ce n’était pas très autant, c’était tellement gros. Angélique ne put cependant retenir un léger sourire en l’entendant parler de sa… consommation d’alcool. Elle qui détestait tout autant que lui visiblement « ses vipères ». Enfin ce sourire s’effaça rapidement en entendant la fin de la phrase du jeune homme. Il faut dire qu’elle l’avait cherché, mais ça n’enleva rien à la colère qu’il venait d’allumer en elle. Percé à jour petite Angie ? Percé jour par un inconnu… son visage aux traits si doux se durcit immédiatement son regard se fit noir et profond, elle le planta dans son regard à lui. La vérité éclatait plus ou moins et s’il tentait de s’en servir contre elle, elle le lui ferait payer cher, très cher. Elle se contenta de rester debout planter devant lui. Ne sachant pas trop quoi répondre.

« Tu te trompes. »

Simple, concis, efficace et toujours aussi peu crédible que tout le reste. Il n’y a que la vérité qui blesse, enfin il parait… calme toi donc Angélique. Le coup fatal maintenant, voyons comment il réagira face à ce dernier pic… Un long silence… Avait-elle réussit à lui faire jeter les armes ? Visiblement oui, mais Angélique s’en réjouit très peu de temps.

« Pour m’aider ! Comment penses-tu pouvoir m’aider, toi un inconnu, alors que je n’y arrive pas moi-même !»

Non en effet ça ne devait pas être une bonne idée, pensa fortement Angélique en sentant la colère monter en elle. Pourtant les mots qui suivirent eurent le mérite de calmer considérablement ses ardeurs. « Dans le même état que moi ? » ces mots sonnaient avec une telle justesse, une sincérité qui toucha Angélique et qui l’amena même à regretter la plupart de ses paroles. Et si effectivement c’était bien d’un inconnu dont elle avait besoin ? Mais la confiance est si dure à accorder… Il faut parfois prendre des risques. Elle le voyait se diriger vers la porte et pourtant à l’instant elle voulait tout, sauf le voir partir. Pourquoi elle l’ignorait plus ou moins, peut être car il est plus facile de parler avec quelqu’un qui ne nous connait pas tant que ça, et qui avait finalement était assez sympathique quand il était venu la voir. Sans savoir pourquoi Angélique se sentait proche de lui et déjà son regard simple et sans jugement lui manquait, alors qu’il venait même de tourner le dos.

Dire la vérité ?! Le coût est élevé tout de même. Se mettre à nue n’est pas une chose évidente, surtout quand on arrive à peine à se comprendre soi-même. Toutes les vérités ne sont pas toujours bonnes à dires et comment dire à quelqu’un d’autre ce que l’on n’arrive pas à s’avouer. Une chose encore Angélique n’avait pas du tout envie de se ridiculiser un peu plus. Pourtant tout s’accélérait dans sa tête, il allait partir, il fallait qu’elle fasse quelque chose, elle n’avait que quelques mots à dire.

Angélique se redressa et s’avança légèrement, ouvrit la bouche mais rien ne sortit. Puis fini par retenter sa chance…

« Quand ça ne va pas très bien la vérité ce n’est pas si évident que ça à dire… »

Mauvaise pioche Angélique ce n’était pas ça qu’il fallait dire. Elle s’avança un peu plus et après un long soupir finit par poser sa main sur celui de ses bras qui menaçait d’ouvrir la porte.

« S’il te plait ne part pas… » La demoiselle baissa les yeux. Après un long silence, elle poursuivit:

« Je peux essayer de faire un effort… si tu m’aides un peu… tu peux commencer par parler de toi si tu veux bien sûr, montre moi comment on fait »

Bien Angélique, je suis fière de toi, jolie prise de risque tu as pensé à mettre ta ceinture j'espère?

Blabla Date d'inscription : 31/12/2008 Nombre de messages : 88

< Quand ça ne va pas très bien, la vérité, ce n'est pas si évident que cela à dire. > Sans blague. Un sourire sardonique, peut-être déçu, apparut sur les lèvres de Tommy. C'était donc cela, le choix de l'adolescente ? Renoncer à de l'aide de peur d'être franche ? Très bien. Elle en mesurait les conséquences, il n'avait plus qu'à les appliquer. Il posa donc, à nouveau, la main sur la poignée, prêt à partir, avant d'entendre des pas, un soupir, et puis de sentir, sur son bras, la main de la demoiselle – celle qui n'était pas ensanglantée, espéra-t-il l'espace d'une seconde. < S'il-te-plaît, ne pars pas. > Tommy se retourna à nouveau, il la regarda, longuement. Elle avait baissé les yeux et semblait si vulnérable, désormais, si fragile, si prête à être aidée, enfin. Mais il hésita. Comment expliquer ce retournement de situation si prompt ? Qu'est-ce qui avait pu se passer en elle pour qu'elle passe de la provocation à la supplication ? Ne sachant pas ce qu'il y avait derrière, il doutait. Et c'est alors qu'elle reprit : < Je peux essayer de faire un effort - > Elle n'avait pas fini sa phrase, semblait-il, qu'allait-elle donc ajouter ? < - si tu m'aides un peu. > Tommy se crispa, se doutant de ce qui allait suivre. < Tu peux commencer par parler de toi, si tu veux, bien sûr, montre-moi comment on fait. >

Les yeux de l'adolescent étaient devenu, malgré lui, particulièrement durs, froids, distants. Il s'était ouvert, l'espace d'une phrase, de quelques mots, à Angélique, et elle n'avait pas raté le coche. Mais il était hors de question qu'il commence à déclamer sa vie dans l'ensemble du château. Il savait que ça viendrait en temps voulu avec Gregory, n'excluait pas la possibilité que ça puisse arriver avec Gillian ou Pandore, et ne voulait pas s'ajouter indéfiniment des confidents. Surtout quand il ne savait pas de quoi ils étaient faits, quelles étaient leurs pensées, leurs rêves, leurs objectifs. Ce qui l'amusa, cependant, le détendant légèrement, fut de voir que la situation s'était retournée : il avait fait exactement la même demande à Gregory lorsqu'ils s'étaient retrouvés tous les deux, seuls, dans une autre salle de classe vide. Hélas, il n'était pas Gregory. Peut-être qu'il n'était tout simplement pas fait pour aider les autres ; lui, contrairement à l'adulte, ne prétendait pas être un super héros.

< Je comprends que la vérité soit difficile à dire, d'autant plus que c'est la première fois que je te vois dans un tel état et que personne, me semble-t-il, ne soupçonne ce qui se cache derrière tes sourires et ta combativité. > Une pause. < Cela ne change cependant rien à ce que je suis, Angélique. J'ai beau vouloir t'aider, je ne suis pas prêt à sacrifier ce château-fort que je me suis construit depuis la petite enfance. Je ne te demande pas de me raconter ton histoire, juste de me promettre que tu mentiras plus ; le reste viendra après. > Il baissa la tête. < Je ne sais pas trop si ce que je dis est cohérent, je sais juste que c'est sincère. A toi de voir, donc. >

Angélique était impressionnée par la maturité et le naturel dont faisait preuve Tommy. Pour un jeune de son âge prendre la situation avec tant de recul n’était pas donné à tout le monde. Beaucoup serait partit en courant, se serait moqué d’elle ou aurait joué les donneurs de leçon. Le comportement de Tommy encouragé à l’apaisement et au calme. C’était assez agréable. Et en effet à y réfléchir plus qu’une confession à cœur ouvert embarrassante digne d’un reality show, Angélique avait besoin de parler sans avoir à jouer un rôle quelconque. Avec quelqu’un qui ne la jugerait pas, qui ne chercherait pas à comprendre les détours tordu de son cerveau mais qui la supporterait un petit instant.

« Ce que tu dis est bien plus que cohérant crois moi, même si dans le moment je ne suis peu être pas la voix de la cohérence la plus crédible je te l’accorde. »

Le regard d’Angélique était maintenant plein d’admiration, face à l’humilité du jeune homme. Elle avait eut beaucoup de chance de tomber sur lui, c’était une certitude.

« Pour commencer sur de bonnes bases je tiens tout de même à m’excuser pour la scène titanesque sur jouer dont tu as été victime » ajouta-t-elle avec un petit sourire. « Et peu être que pour continuer nous pourrions nous poser à cette table autour d’un verre de jus de citrouille ou de quoique se soit d’autre et avoir une discussion tout ce qu’il y a de plu banal et sincère. Enfin si ça te dit ».

Angélique lâcha le bras du jeune homme (de sa bonne main ^^) et s’avança un peu plus vers la table, elle pouvait le lâcher, ce n’est pas comme si elle le retenait prisonnier ou quoique se soit d’autre. Une question tournait sans cesse dans l’esprit d’Angélique, et elle savait qu’elle ne pourrait pas se retenir bien longtemps de la lui poser. Etant donné que leur conversation était désormais basée sur la sincérité elle ne tenta même plus de se retenir.

« Qu’est ce qui t’a amené là et surtout pourquoi veux-tu m’aider ? »

La question méritait en effet d’être évoqué, après tout ils ne se connaissaient pas plus que ça, non pas que la situation déplaise à Angélique mais elle se demandait ce qui avait amené Tommy à faire preuve d’autant d’attention à son égard. Angélique se sentait libre et ça faisait un bien fou, pourtant peu de chose avait changé, une simple présence, quelques paroles, comme quoi ça tenait à peu de chose. Il y a toujours mieux à faire que l’apitoiement et la décadence. Elle se retrouvait un peu, enfin avec lui à ce moment elle avait l’impression de se rapprochait un peu de l’Angélique des débuts, de celle d’avant le début de la guerre, ça faisait un bien fou.

Attendant la réponse de Tommy, elle se dirigea derrière le bar, s’enroula un tissu autour de la main et ouvrit avec difficulté une bouteille de jus de citrouille dont elle se servit un verre plein.

« Tu désires quelques chose ? »

Angélique parlait désormais comme à un ami à celui dont elle ignorait presque jusqu’à l’existence il y a à peine quelques dizaines de minutes.

Blabla Date d'inscription : 31/12/2008 Nombre de messages : 88

Ce que tu dis est bien plus cohérent, crois-moi, même si dans le moment, je ne suis peut-être pas la voix de la cohérence la plus crédible, je te l'accorde. Pour commencer sur de bonnes bases, je tiens tout de même à m'excuser pour la scène titanesque surjouée dont tu as été victime. Et peut-être que pour continuer, nous pourrions nous poser à cette table autour d'un verre de jus de citrouille ou de quoique ce soit d'autre et avoir un discussion tout ce qu'il y a de plus banal et sincère. Enfin, si ça te dit.

Angélique lâcha le bras de l'adolescent, qui apprécia ce point qu'elle mettait à la tirade. Celle-ci avait déjà eu un effet plutôt favorable sur lui, puisqu'elle revenait à la raison, certes de la même manière brutale et sans explication possible, mais à la raison quand même. Ou peut-être à sa raison. Elle allait être sincère, désormais, et c'était déjà quelque chose de bien. Elle ne lui demandait pas non plus de confessions intimes, qu'il aurait eu du mal à faire, sachant qu'elles n'auraient mené à rien de positif. En somme, beaucoup de victoires. Il ne dit rien, se contentant de la regarder avec un sourire, très mince sourire, mais sourire tout de même. Elle s'était excusée, elle lui avait proposé de prendre quelque chose à boire, et l'avait même relâché à la fin de tout ça. Sincérité, donc. Que les festivités commencent.

Qu'est-ce qui t'a amené là et surtout pourquoi veux-tu m'aider ?

La question méritait d'être posée, c'est vrai, et quitte à poser de bonnes bases, il avait tout intérêt à y répondre correctement ; c'est pour cela qu'il resta silencieux pendant quelques instants, réfléchissant à la manière dont il allait formuler sa réponse. Et pendant qu'il réfléchissait, elle agissait : elle enroula un tissu autour de sa main, ce qui n'était pas une mauvaise idée, parce que ça mettait du sang partout (il faudrait qu'ils fassent appel aux Elfes avant de partir de cette pièce !), et prit une bouteille de jus de citrouille du bar. S'en servit un verre.

Tu désires quelque chose ?
La même chose que toi.

Il avait souri en disant ça et lui tendait son verre ; une fois qu'il fut plein, il en but une ou deux gorgées – c'est fou comme sa gorge était sèche, tout à coup – puis il se lança, car il n'allait tout de même pas faire languir plus longtemps une fille aussi prête à bien repartir, n'est-ce pas ? Bouffée d'oxygène.

Je suis venu ici parce que – parce qu'il n'y a rien à faire dans ce château et que je me promenais, et que j'étais heureux – mais en fait, je ne sais pas exactement pourquoi j'ai voulu venir dans cette pièce, je ne m'en souviens pas ; tout ce que je peux te dire, c'est que ça n'était pas pour me faire une bouteille de vin en mode solitaire. Un silence. La deuxième question est un peu plus compliquée, tu t'en doutes. Un soupir. Je ne sais pas vraiment. On m'a aidé, ces derniers temps, des gens qu'il ne sert à rien de nommer ont été là pour moi quand j'en avais le plus besoin et j'ai réalisé le bien que ça faisait et à quel point ça aidait à avancer. De tous petits gestes, pourtant. Alors quand je t'ai vue, même si au départ tu avais l'air d'un tigre sauvage, je me suis dit que ça valait la peine d'essayer, que tu étais sûrement quelqu'un de bien. Un sourire. Et j'ai eu raison.

Angélique servit un verre de jus de citrouille à Tommy, sa main trembler légèrement, reste de l’explosion précédente. La boisson était fraîche et fruité ça faisait un bien fou. Angélique avait toujours été un de ses personnes passionnées et donc extrêmement instable. Pouvant passer des rires aux larmes en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, elle se laissait complètement guider par ses émotions, la raison aussi pour la quelle, elle ressentait tout de manière très forte. Chaque événement qui se passait autour d’elle la touchait énormément, s’en était que plus difficile de paraitre inatteignable. C’est entre autre ce qui faisait qu’Angélique était si imprévisible et impulsive, bien sûr ce côté d’elle peu de personne le connaissait. Sensible et lunatique, mais forte malgré tout, bien évidemment, des colères disparaissent moi facilement que d’autre, mais il y a toujours un moyen de contourner l’excessivité dont elle est si prompte à se parer. Elle était dévastée il y a quelques minutes, mais en venant ici Tommy, lui avait tendu une perche et elle n’allait pas la laisser passer, même s’il est vrai qu’elle avait mi du temps à s’en rendre compte. Personne n’est parfait parait-il. C’est avec un plaisir non dissimulé qu’Angie vit Tommy sourire.

« Je vais faire en sorte que tu sois toujours heureux en sortant de cette pièce » ajouta-t-elle en souriant à son tour.

Il révoqua ensuite sa consommation d’alcool. Même si la demoiselle l’avait taquiné à ce sujet elle tenait à remettre les choses au clair, elle ne s’était jamais occupée de ce que pouvait penser les langues de vipère du château, ayant été elle-même à de nombreuses reprises, prise pour cible de leurs ennuis. Ainsi Angélique avait été homosexuelle, bonne sœur, et fille facile, on l’avait également soupçonné de vouloir faire une alliance avec les basilisks ou encore d’espionner les centaurs…

« Tu sais je en porte pas tant d’importance que ça à ce que peuvent dire les pies avares de ragots. Chacun est libre et malheureusement chacun est libre de faire une interprétation particulière de chaque fait, et puis il serait mal venu de ma part de te critiquer alors que je m’apprêtais moi-même à engloutir une bouteille d’alcool, m'enfin ça tu le sais déjà... »

Engloutir une bouteille… n’exagérons rien, la pauvre Angie ne s’en remettrais pas. Comme pour se justifier Angélique ajouta aussitôt :

« Non pas que j’ai l’habitude de boire plus que ça, mais l’alcool ça me fait un peu peur, le fait de plus se contrôler, je n’ai jamais vraiment osé, je n’ai pas trop eut l’occasion aussi il faut dire »

Angie se tut enfin pour écouter la réponse qui l’intéressait le plus, en effet ça devait être plus compliqué, elle cessa alors de tripoter son bandage de fortune et l’écouta avec attention. A l’évocation du tigre sauvage, elle ne put s’empêcher d’émettre un petit rire légèrement amusé. Il était vrai que parfois ça tenait à peu de chose d’aider quelqu’un, sans s’en rendre vraiment compte on pouvait faire beaucoup pour la personne en face de nous. Il est vrai que quand on prenait conscience de cela, une personne bien pouvait avoir envie de le faire partager à son tour en aidant une personne qui en a besoin. Ange ? Quelqu’un de bien ? Cela surpris Angélique et cela devait d’ailleurs se voir sur son visage. Soit elle ne pensait pas être la pire des ordures que la terre n’est jamais porté, m’enfin de là à dire que c’était une personne bien… elle était finalement bien égoïste et se laisser aller assez facilement. Mais sur la base de la sincérité qui été nouer entre eux, Angélique ne se permit pas d’insister, et lui fit confiance. Elle se contenta d’un petit « merci » et d’un hochement de tête. Puis elle ajouta « quelqu’un de bien avec beaucoup de défauts alors » ...

Parfois il suffit de peu de chose pour reprendre un tout petit peu confiance en soi et passé du je suis qu’une incapable à finalement je suis peut être pas irrécupérable, ce petit quelque chose Tommy venait de le lui apportait, par sa présence tout d’abord mais également par ses mots.

« J’aimerai vraiment pouvoir te dire quelque chose de moins banal que merci beaucoup d’être rester. Je suis contente que tu ais réussit à relever un peu la tête, en ne te connaissant que depuis quelques dizaines de minutes, je peux te dire que tu le mérites amplement »

Après une gorgée de jus de citrouille :

« Je suis ravie de pouvoir parler avec toi sans me prendre la tête, je crois que j’ai vraiment besoin de m’aérer un peu, sinon je vais devenir folle, tu me diras, c’était presque le cas avant que tu arrives ». Continua-t-elle en riant.

Angélique se mit à genoux sur un des bancs et posa son verre sur la table.

« J’ai parfois l’impression que ça fait trop longtemps que je suis ici et que je commence à étouffer et toi ça fait longtemps que tu es à Poudlard ? »

Après quelques minutes, la demoiselle se leva et se dirigea vers le bar, finalement ça ne pouvait pas lui faire de mal un petit verre, en plus il n’était pas dans ses habitude de devenir facilement accro, à part peut être au chocolat et à Sacha Cole, m’enfin ça c’est une autre histoire. Il ne s’agissait pas non plus de se beurrer complètement, mais juste de se donner un petit coup de main, elle attrapa la première bouteille, Vodka, bon ba go, elle lança un regard à Tommy.

« Tu penses que c’est une mauvaise idée ? »

Un petit doute sur son geste, qui nécessité l’avis du jeune homme.

Blabla Date d'inscription : 31/12/2008 Nombre de messages : 88

- Je vais faire en sorte que tu sois toujours heureux en sortant de cette pièce.

Un sourire apparut sur les lèvres de Tommy, qui acquiesça d’un signe de tête, ne prononçant plus aucun mot pendant qu’elle parlait de leur consommation d’alcool et des vipères de l’académie – quel plaisir tiraient ces gens des rumeurs ? Aimaient-ils se sentir plus informés que le reste ? Appréciaient-ils ces groupes d’abeilles assoiffées qui se pressaient autour d’eux pour en apprendre plus, toujours plus ? Aucune idée, et de toute façon, ça n’avait pas grande importance en cet instant précis. Il lui parla de l’image qu’il avait d’elle et elle lui répondit qu’elle avait beau être quelqu’un de bien, elle avait beaucoup de défauts. Cela, l’adolescent avait du mal à le croire, bizarrement : même si elle allait mal, elle s’efforçait de le dissimuler pour rester un exemple devant les autres ; elle ne se laissait aller que quand elle était seule ; cette force n’était-elle pas une qualité au-dessus de beaucoup de défauts ? Il ne dit rien, cependant, ne voulant pas répliquer alors qu’il ne s’agissait que d’une nuance. Le sourire ne quittait plus ses lèvres.

- J’aimerais vraiment pouvoir te dire quelque chose de moins banale que merci beaucoup d’être resté. Je suis contente que tu aies réussi à relever un peu la tête, en ne te connaissant que depuis quelques dizaines de minutes, je peux te dire que tu le mérites amplement.

Bouffée de joie.

- Je suis ravie de pouvoir parler avec toi sans me prendre la tête, je crois que j’ai vraiment besoin de m’aérer un peu, sinon je vais devenir folle, tu me diras, c’était presque le cas avant que tu arrives.

Elle riait. Et Tommy ne pouvait se rassasier de ce spectacle : il la fixait, regardait ce sourire sur ses lèvres, écoutait ce son cristallin qui émanait d’elle, et sentait ses propres yeux briller de contentement. Il n’avait fait qu’entrer et insister et, quelques instants après, il pouvait déjà voir le fruit de ses efforts : elle avait l’air d’aller tellement mieux. L’incertitude, cependant, vint bientôt s’installer en lui : un changement tellement rapide ne témoignait-il pas d’une fragilité tremblante ? Et si, au moment où elle se trouverait seule à nouveau, elle se mettait à pleurer ? Et si ? Il sentit sa gorge se serrer, ses yeux se plisser. Et si.

- J’ai parfois l’impression que ça fait trop longtemps que je suis ici et que je commence à étouffer. Et toi, ça fait longtemps que tu es à Poudlard ?
- Depuis ma première année.

Il fit une pause, la regardant aller vers le bar et prendre une bouteille de vodka dans le bar. Quand elle se tourna vers lui, Tommy avait le sourcil haussé ; il essaya d’adoucir l’expression de son visage mais n’y parvint pas, alors il détourna les yeux et fit comme s’il n’avait rien vu pour ne pas s’énerver à nouveau. Ca ne servirait à rien, et elle devait faire ses propres choix – si la vodka était son choix, il n’y pouvait rien. Juste être là. Calmement. Il eut une quinte de toux pour passer à autre chose, but une gorgée de la boisson non-alcoolisée qui attendait dans son verre, et puis reprit sa réponse.

- Mais Poudlard est comme un refuge pour moi, ç’a été la possibilité de tout reprendre à zéro. C’est mon chez moi, tu vois ?

Son sourire ne revint pas complètement ; une ombre, seulement, réapparut sur ses lèvres, ses yeux étant plongés dans le vide. Mais, soudain, il reposa les yeux sur l’adolescente.

- Tu n’as pas peur de l’avenir ? Qu’est-ce que tu vas faire, une fois partie d’ici ?

Tommy ne répondit rien, après tout il avait raison, c’était à elle de faire ses choix. Il fallait avoir confiance en soi. Angélique engloutit d’un seul coup le verre qu’elle venait de se servir. Ça lui brûla légèrement la gorge puis elle eut un sal goût dans la bouche, qu’elle finit par trouver agréable. Elle retourna s’asseoir avec Tommy. Elle ressentit alors ses petits frissons que l’on ressent dans tous les muscles du corps quand on est pas habitué à l’alcool et qu’on finit par en prendre un peu. Rien de bien méchant, ni la tête qui tourne ou encore des nausées soudaines, de simple petit frisson et une sensation particulière, comme si notre cœur flottait un peu dans notre poitrine, ça n’avait rien de désagréable au contraire, c’était même plutôt agréable.

Depuis ça première année, ça en faisait du temps, Angélique écouta attentivement les réponses de Tommy. Angie se sentit soudain affreusement ingrate, en effet elle venait de cracher sur Poudlard, le seul refuge qui leur était offert. Un peu honteuse, Angélique détourna son regard de celui de Tom, elle n’en était pas fière mais par moment il est vrai qu’elle préfèrerait être n’importe où plutôt qu’ici. Le besoin de se sentir utile, peut être pas forcément au sein même de la guerre, elle n’en avait peut être pas l’étoffe, après tout ce n’est pas donné à tout le monde, mais rien qu’être là pour sa famille, ça lui manquait. La jeune fille commençait cependant à s’énerver elle-même, on ne peut pas tout avoir, mieux vaut être ici, plutôt que là bas ! Mais bon sang pourquoi ça ne lui suffisait pas !?

« Ça oui, je vois, je me sens plus chez moi ici que n’importe où d’autre, mais il manque quelque chose, ta famille ne te manque pas ? »

Elle le regarda alors avec insistance, plongeant son regard noisette attendrissant dans le regard du jeune homme. Poudlard était incontestablement le lieu où elle était restée le plus longtemps dans sa vie, si on enlevait sa maison aux Etats-Unis, mais elle était jeune et se sentait beaucoup moins bien là bas. Il y avait eut des rencontres, beaucoup de rencontres, Angélique se souvient de son arrivée en deuxième année tout le monde avait été si gentil avec elle alors qu’elle arrivé en cour de route. Pleins de bons moment, Ivy, David, Kaitlyn, Evie ou encore Gaël, et maintenant Tommy.

« Mais c’est vrai qu’on a de la chance d’être ici, ça m’arrive peut être un peu trop souvent d’oublier tout ce que ça m’a apporté »

Angélique put remarquer une légère absence dans le regard de Tom, presque comme un obscurcissement, il revint à lui rapidement, Angie se contenta d’un sourire amicale et d’écouter attentivement la suite. Elle comprit rapidement le moment de flottement, dont avait été victime Tommy. Angie sentit un frisson lui parcourir l’échine et ça ne venait certainement pas de l’alcool. Si elle avait peur de l’avenir le mot était faible… elle était terrifié à l’idée de devoir quitter un jour Poudlard come à l’idée de devoir y rester pour le restant de ses jours. C’est peut être simplement cela qui la rendait si ingrate envers ce lieu qu’elle affectionnait tant.

« Ça me terrifie, j’y pense tous les jours. Quant à ce que je vais faire, si un jour on sort d’ici, je veux retrouver ma famille, mais je ne suis pas sûr d’être prête à sortir de manière définitive, on a tout de même créé un monde à nous ici, ça sera dur. J'ignore dans quel état allons nous retrouver le monde extérieur et les gens que l’on a laissé. On a était protéger de tous ce carnage, on aura beaucoup de travail en sortant et je suis sûre qu’on arrivera à retrouver notre place comme on a réussit à tout créer ici. Et toi tu en penses quoi ?»

Après un léger silence Angélique reprit :

« Parfois il m’arrive de penser que je devrais provoquer ma sortie, quitter tout ça dès maintenant pour aller els aider, mais je ne sais pas si c’est le moment, ce que ça leur coutera, ce que cela me coutera, finalement c’est plutôt un joli tissu d’excuse, je ne pense pas réussir à trouver le courage de sortir maintenant et d’affronter la réalité, c’est pathétique n’est ce pas ? »

En effet plus que pathétique ma pauvre fille tout le monde pense que tu es quelqu’un de courageux, c’est pour ça qu’il te suive et tu te rends compte que finalement… Angie sentit ses yeux se couvrir d’un voile de larme, elle esquissa un léger sourire, et évita tout clignement des yeux.

« Mais on va s’en sortir quand même, on ne va pas lâcher maintenant »

Déclara-t-elle pour se convaincre elle-même.

Blabla Date d'inscription : 31/12/2008 Nombre de messages : 88

– Je vois : je me sens plus chez moi, ici, que n'importe où d'autre. Mais il manque quelque chose ; ta famille ne te manque pas ?

– Ma famille ? Non, pas vraiment ; je n'ai jamais été très proche d'eux, dirons-nous.

Non, ma belle, même pas à toi.

– Mais c'est vrai qu'on a de la chance d'être ici, ça m'arrive peut-être un peu trop souvent d'oublier tout ce que ça m'a apporté.

– On a tous tendance à passer outre le bien que nous font les choses auxquelles nous sommes habituées.

– Ca me terrifie, j'y pense tous les jours. Quant à ce que je vais faire, si un jour on sort d'ici, je veux retrouver ma famille, mais je ne suis pas sûr d'être prête à sortir de manière définitive, on a tout de même créé un monde à nous ici, ça sera dur. J'ignore dans quel état allons-nous retrouver le monde extérieur et les gens que l'on a laissés ? On a été protégés de tout ce carnage, on aura beaucoup de travail en sortant et je suis sûre qu'on arrivera à retrouver notre place comme on a réussi à tout créer ici. Et toi, tu en penses quoi ?

– J'en pense que s'il y a plus de travail dehors, c'est qu'il y a eu beaucoup de morts ; et quand on parle de mort, le chômage m'intéresse peu, en comparaison. Quant à retrouver une place, là-bas, le terme même de retrouver n'a aucun sens. Rien ne sera comme maintenant, l'issue du combat va déterminer le visage du monde sorcier et donc le reste de notre existence. Il n'y a plus qu'à espérer qu'il y aura une place pour nous, dans ce foutu univers.

– Parfois, il m'arrive de penser que je devrais provoquer ma sortie, quitter tout ça dès maintenant pour aller les aider, mais je ne sais pas si c'est le moment, ce que ça leur coutera, ce que cela me coutera. Finalement, c'est plutôt un joli tissu d'excuses : je ne pense pas réussir à trouver le courage de sortir maintenant et d'affronter la réalité. C'est pathétique, n'est-ce pas ? Un silence. Mais on va s'en sortir quand même, on ne va pas lâcher maintenant.

– Ca n'est pas pathétique, c'est juste banal. Les gens n'affrontent pas la réalité parce qu'ils en ont peur, ils ne se doutent pas que la petite pierre qu'ils peuvent apporter à l'édificer pourrait tout changer, tout. Ils pensent à les aider mais ne font rien pour, en réalité, se cantonnent dans une pseudo-sécurité qui de toute façon explosera car nous allons tous finir par être concernés. Mais ne t'inquiète pas, je fais partie de ces gens que je critique, moi aussi. Plus pour longtemps, mais pour le moment, en tout cas.

- Tu as beaucoup de famille en-dehors du château? Pourquoi ils ne sont pas ici, avec toi ?

Blabla