Felix Felicis
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lenine et beethoven sonnent l'heure de la bataille. ellie.

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Tommy J. Pittsburgh
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Tommy J. Pittsburgh


Blabla

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MessageSujet: lenine et beethoven sonnent l'heure de la bataille. ellie.   lenine et beethoven sonnent l'heure de la bataille.  ellie. EmptyMar 13 Jan - 20:11

    « Les communistes, c’est : les soviets et l’électricité. »
    LENINE




    _________




    Un adolescent, quelque part dans un château sombre et tristement divisé depuis quelques temps, était assis en tailleur sur un fauteuil de velours vert, la tête dans les mains et les yeux fermés ; dans ses oreilles, des notes de musique, innomables pour lui mais malgré cela divinement appréciables. Son sourire devint un visage fermé, froid, quand il entendit la porte du quartier général s’ouvrir et une silhouette pénétrer à l’intérieur. Sans qu’il pût voir qui c’était, l’intrus s’installa dans un fauteuil, pas loin. Il changea la musique, presque automatiquement, comme craignant de perdre toute crédibilité si jamais quelqu’un savait ce qu’il écoutait lorsqu’il était seul. Du rock commença à retentir dans ses oreilles. Et de là où elle était, l’inconnue ne pouvait pas ne pas entendre la guitare électrique et la batterie qui se battaient en duel pour savoir qui des deux embêteraient le plus la lecture. Oui, car elle lisait. Tant pis. Une chanson de rock fit place à une deuxième chanson de rock ; là, Tommy retrouva son sourire. Avant de jeter un regard par la fenêtre. Il devait être cinq heures dix ou quelque chose comme ça et pourtant, la lumière s’estompait déjà à l’extérieur. Avant, dans les salles communes, il y avait le feu de la cheminée, et les bougies, et bien d’autres sources de lumière. Maintenant que la population dans le château avait explosé, donnant ainsi deux fois plus de travail aux Elfes, on évitait ce genre de choses considérées comme superflues : on leur préférait la bonne fée des communistes, l’électricité. L’adolescent considéra qu’il était plus que temps d’allumer les lumières – il avait une secrète hantise de l’obscurité qui lui rappelait les larmes silencieuses qu’il versait, à l’orphelinat, une fois la nuit tombée.


    • Tu pourrais allumer la lumière ?


    Pas de s’il-te-plaît, pas de superflu : l’adolescent avait demandé cela sur un ton neutre, nonchalant, à la silhouette qui lisait et qui était considérablement plus proche de l’interrupteur que lui. Il vit se lever le visage vers lui, reconnut enfin la personne – Ellie Sullivan, une Centaur à qui il n’avait jamais parlé mais dont il avait remarqué les soupirs quand elle l’entendait parler – et pressentit que la suite n’allait pas être positive pour lui. Il n’essaya pas de rajouter un sourire, déjà agacé par le fait d’avoir dû arrêter sa musique classique, une dizaine de minutes plus tôt, et ne voyant pourquoi il ne pourrait pas demander, naturellement, à une camarade, d’allumer la lumère. Mais la vie n’est pas aussi simple, Tommy ; il serait temps que tu commences à le comprendre.
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Ellie Sullivan
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Blabla

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MessageSujet: Re: lenine et beethoven sonnent l'heure de la bataille. ellie.   lenine et beethoven sonnent l'heure de la bataille.  ellie. EmptyVen 16 Jan - 5:11


« Lorsqu'on n'est pas conduit par l'intérêt
ou par l'amour, il est difficile de ne pas
l'être par l'orgueil. Croit-on avoir vaincu
l'orgueil, il suit notre humilité et l'encourage
à voix basse. »
- Gérard Bauër -

    Dure dure journée pour la jeune Centaur. Commençant par un matin nuageux, sans pluie, juste très laid. Un ciel gris à nous faire vomir, un vent agaçant qui nous déprime, quoi de pire pour débuter un nouveau jour ? Un soleil n'aurait pas été de refus. Mais tout au fond d’elle, Ellie s’en fichait totalement, du temps. Elle se fichait de pas mal de choses, d’ailleurs, particulièrement des autres et de leurs remarques hypocrites à son sujet. Qu’ils m’envoient balader, en face ou pas, voire que ça pourrait me faire quelque chose, se répétait-elle sans arrêt. La journée se déroula lentement, sans aucune intensité, d’une très moche simplicité. Alors Ellie décida, après avoir passé tout son après-midi enfermée dans un coin plutôt poussiéreux mais tellement calme de la bibliothèque, de monter au quartier général des Centaurs, où elle était certaine de n’y trouver personne.

    Erreur. Alors qu’elle faisait son entrée dans la pièce, ce fut avec un dégoût profond qu’elle remarqua qu’elle n’était pas seule. Pour ajouter à son comble de malheurs de la journée, il fallait que l’un des jeunes hommes qu’elle méprisait le plus au château vienne empiéter sur son territoire ! Elle l’ignora totalement, discrète de nature et resta impassible, même si elle était agacée et rouge de colère à l’intérieur d’elle-même. Se dirigeant vers l’un des confortables fauteuils verts de l’endroit, un livre sous la main, plus par habitude que par envie, elle s’y installa confortablement et ouvrit son roman à la page 632. Une grosse brique … qu’elle devrait lire un autre jour étant incapable de se concentrer à cause de la « musique », si l’on peut appeler ça comme ça, qui tournait en boucle dans les oreilles du jeune adolescent assis tout près d’elle. Il devait faire exprès de la déranger, pour elle ne savait quelle raison. Elle n’avait pas sa mentalité, elle. Une mentalité de petit jeune insouciant qui ne pense qu’à fêter et s’amuser avec toutes les filles qu’il pourrait trouver. Ellie resta tout de même impassible, ne cédant d’aucune façon, sans même un regard ou un soupir. Durant de longues minutes, elle chercha à se concentrer sur son bouquin, mais le son désagréable du rock résonnait juste assez fort pour l’agacer. Elle préférait le classique, et de loin. Elle aimait beaucoup le son de l’archet qui frôlait les cordes pour donner un magnifique ensemble. Ce style de musique correspondait parfaitement à son caractère.

    Ellie n’avait jamais adressé la parole à Tommy Pittsburgh, et pourtant, elle le haïssait. Elle nourrissait à son égard une haine suprême, plus vive encore que les autres garçons de Poudlard. Les ragots qu’on racontait à propos de lui, selon lesquels il aurait plusieurs petites amies à la fois, les laissant tomber une fois qu’elles devenaient trop ennuyeuses, les rumeurs concernant son caractère dragueur, irrespectueux, égoïste et insouciant, ne faisaient qu’accentuer la haine qu’elle éprouvait envers lui. Durant les occasions où elle avait eu la malchance de le côtoyer – durant des réunions du clan, par exemple –, ce qu’elle entendait de partout venait se confirmer.

      - Tu pourrais allumer la lumière ?

    La jeune adolescente mit un temps à comprendre qu’il venait de lui adresser la parole. Ou plutôt, de lui lancer un ordre subtile qui voulait dire « salut, toi, que je ne connais pas, va donc allumer la lumière pour moi, tant qu’à lire ton stupide livre qui me semble tellement nul, mais surtout ne le prends pas personnel ». Elle leva le visage vers lui, son regard impassible le transperçant de plein fouet. Quel insolent ! Petit voyou qui se croit pour le nombril du monde et qui n’a aucun respect pour personne … Piquée au vif, son expression habituellement neutre se transforma rapidement en un bouillon de colère – pas aussi gros que les crises que piquait régulièrement l’une de ses amies, Evie McCoy, mais presque. Sans s’y attendre, ce fut dans un ton de mépris mélangé avec la colère et l’agacement qu’elle répliqua au jeune homme :

      - Ce n’est pas parce que tu te crois le plus beau de l’académie que tu ne peux pas te lever toi-même pour l’allumer, la lumière.

    Puis elle referma son livre d’un coup sec, reprenant son attitude habituelle et redevint aussi calme qu’elle ne l’était lorsqu’elle était entrée dans le quartier général. Et, sans un mot de plus, sans même un regard, elle se leva, puis quitta la salle. Laissant Tommy dans l’incompréhension et la noirceur la plus totale – il n’avait que se lever pour l’allumer, sa maudite lumière !


Dernière édition par Ellie Sullivan le Dim 18 Jan - 16:30, édité 1 fois
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Tommy J. Pittsburgh


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MessageSujet: Re: lenine et beethoven sonnent l'heure de la bataille. ellie.   lenine et beethoven sonnent l'heure de la bataille.  ellie. EmptyDim 18 Jan - 15:38

    Tommy connaissait très mal Ellie Sullivan. Il l’avait vue à plusieurs reprises, lors des regroupements, ici même, dans le quartier général des Centaur, mais ni lui ni elle ne parlaient beaucoup lors de ces réunions, pas d’eux-même, en tous les cas. Quant aux rumeurs qu’il y avait sur elles, il y en avait trop peu et venant de sources trop incertaines pour qu’il puisse se baser là-dessus. Il devait donc juger à partir de ce qu’il voyait : elle était belle mais farouche, sauvage, plus difficile à cerner que 90 % des filles de ce château. Ce qui aurait été en sa faveur si ce n’avait pas été accompagné d’un orgueil, d’une défiance, d’un mépris envers les autres, qui se dégageaient de sa personne avec une force déroutante. En sachant tout cela, l’adolescent lui avait quand même demandé d’allumer la lumière ; pourquoi ? Parce que ça n’est pas grand-chose d’allumer la lumière, bon dieu, et parce qu’il ne lui avait jamais rien fait. Et pourtant.

    - Ce n’est pas parce que tu te crois le plus beau de l’académie que tu ne peux pas te lever toi-même pour l’allumer, la lumière.

    Il se figea. Incapable de prononcer un seul mot, il la vit fermer son livre et se lever, immobile, la bouche entr’ouverte. Il devait avoir l’air particulièrement stupide en ce moment et le froncement de sourcils ne vint pas améliorer la chose, lui donnant l’expression d’un imbécile profond. Jusqu’à ce qu’elle soit sortie. Alors il paniqua. C’est sûrement difficile à comprendre mais imaginez-vous quelqu’un qui ne vit que selon le regard des autres, qui dépend de ce regard, qui ne supporte ni l’obscurité, ni la solitude, un adolescent resté enfant dans son cœur, avec la peur systématique d’être abandonné – et pour être abandonné, il faut déplaire. Déplaire, voilà contre quoi Tommy luttait depuis son entrée à Hogwarts, et il avait plutôt bien mené son combat ; jusqu’à maintenant. Car maintenant, une adolescente le haïssait. Elle le lui avait bien fait comprendre, d’ailleurs. L’immobilité, vous vous en doutez, ne dura que quelques secondes, car bientôt, il s’était levé et avait suivi le chemin de Sullivan. Dehors, il n’y avait personne sauf elle, qui était déjà au niveau de l’escalier ; il courut dans le couloir et, voyant qu’elle accélérait le pas, attrapa son bras pour l’obliger à se retourner. En cette circonstance, paraître violent ne le dérangeait pas. Tout sauf l’image qu’elle avait pour le moment de lui. Il n’était pas ce rien qu’elle méprisait si ouvertement.

    - Ce n’est pas parce que tu te crois la plus intelligente de l’académie que tu dois pour autant te permettre de juger tous ceux qui sont autour de toi, surtout quand tu ne les connais pas.

    Il avait couru, il l’avait attrapée, et ces mots avaient été dit d’une traite : à bout de souffle, il se contenta de la regarder pendant quelques secondes, ses yeux exprimant l’intensité et la diversité des sentiments qui le traversaient : colère, tristesse, peur, envie de corriger l’image qu’il y avait en elle, etc. Il prit une grande bouffée d’oxygène – pas assez grande, hélas, quand il fallait affronter les yeux d’Ellie – avant de reprendre.

    - Tu fondes ton jugement sur le ouï-dire, sur les rumeurs que tes amies – Evie ? – t’ont rapportées et tu ne cherches même pas à trier le vrai du faux. Tu penses quoi ? Que je fais délibérément du mal aux filles qui m’entourent, que ma vie n’est qu’insouciance, fêtes et alcool ? Ah, et sexe, sans doute. Mais qu’est-ce que tu sais de moi en réalité, hein ?

    Il avait haussé le ton. Il s’énervait, vite.

    - Tu n’sais rien.
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Ellie Sullivan


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MessageSujet: Re: lenine et beethoven sonnent l'heure de la bataille. ellie.   lenine et beethoven sonnent l'heure de la bataille.  ellie. EmptyDim 18 Jan - 17:56


      Quelques secondes plus tôt, Ellie était très en colère. Ce que Tommy lui avait demandé l’avait offusquée plus qu’elle ne le pensait. Elle n’était pas l’une de ces filles du château qui ne pensaient qu’à fêter et s’amuser. Elle était en fait leur parfait contraire.

      Après avoir sauvagement attaqué Tommy à l’aide d’une remarque agressante, elle était sortie de la pièce en reprenant son impassible attitude habituelle. La porte n’avait même pas claqué, Ellie s’étant faufilée discrètement sans faire de bruit. À l’extérieur du quartier général, elle oublia systématiquement Tommy et le courroux qu’elle éprouvait envers lui. Elle fit les cent pas dans un couloir vide. Son livre sous la main, elle se demanda si elle ne devrait pas retourner au quartier général continuer son roman. La page 632 l’attendait avec impatience, et avide de savoir la suite, elle pensa même à ouvrir son livre là, maintenant, en plein milieu du couloir. Après tout, des chandelles illuminaient parfaitement l’endroit. Mais elle se ravisa au dernier moment, et prit la direction des escaliers. Elle n’avait fait que trois pas qu’on l’empoigna solidement par le bras. Elle n’eut pas le temps de sortir sa baguette qu’elle aperçut avec horreur le visage de quelqu’un qu’elle n’appréciait pas : Tommy ! Encore lui ! Avant qu’elle n’ait eu le temps de s’ôter de sa poigne – qui était malheureusement très solide –, des mots sortirent de sa bouche, des mots à lui clouer le bec.

        - Ce n’est pas parce que tu te crois la plus intelligente de l’académie que tu dois pour autant te permettre de juger tous ceux qui sont autour de toi, surtout quand tu ne les connais pas.

      Elle l’observa, toujours aussi vide d’émotions. Il était à bout de souffle, comme s’il avait couru pour la rattraper – ce qu’il avait d’ailleurs sûrement fait. Ses yeux se mêlaient à des émotions qu’elle connaissait assez bien pour les vivre très souvent. Elle resta impassible, ne trouvant pas les mots justes à lui lancer au visage – ce qu’il méritait, sans nul doute. Avant qu’elle n’ait pu réfléchir à une quelconque phrase, il repartit à la charge.

        - Tu fondes ton jugement sur le ouï-dire, sur les rumeurs que tes amies – Evie ? – t’ont rapportées et tu ne cherches même pas à trier le vrai du faux. Tu penses quoi ? Que je fais délibérément du mal aux filles qui m’entourent, que ma vie n’est qu’insouciance, fêtes et alcool ? Ah, et sexe, sans doute. Mais qu’est-ce que tu sais de moi en réalité, hein ? Tu ne sais rien.

      Plus il avançait dans son discours, plus elle sentait que la tension montait, grimpait très vite. Elle était habituée aux crises de nerfs, ayant pour amie une fille très colérique. Tommy n’était rien si on le comparait à Evie. Mais ce n’était pas pareil. Tommy lançait des remarques qui la concernaient. S’il continuait comme cela, elle allait finir par restée muette durant des jours entiers – bon, d’accord, ça ne ferait pas grande différence, mais quand même.

      Comme elle voyait qu’il s’était arrêté là, elle chercha les mots logiques à lui dire. Quelques secondes lui suffirent.

        - Qui te dit que je juge ? Parce que toi (elle appuya très fort sur le dernier mot), tu me connais, peut-être ? Et pour répondre à ta question, oui, c’est exactement ce que je crois. T’es comme tous les autres qui se saoulent la gueule à chaque fête, qui n’ont pas de relation stable, qui se prennent pour le nombril du monde sans se soucier des autres. Détrompe-moi si j’ai tord ? Ah et puis au fond, je m’en fiche. Je n’ai confiance en personne, et le monde n’est bourré que de stupides fêtards dans ton genre.

      Cette fois, c’était sa voix à elle qui élevait de plus en plus. Et elle ne s’en rendit compte qu’après avoir terminé de parler. Elle était tellement en colère qu’elle ne pensa même pas à reprendre son attitude sans émotions. Habituellement, elle évitait de trop parler, même durant les réunions de Centaurs. Cela devait faire quelques bonnes années qu’elle n’avait pas parlé aussi longtemps à quelqu’un. Mais il avait touché une corde sensible, et elle devait se défendre. Elle faisait face à la glace, une glace qu’elle espérait voir fondre.

        - Et tu pourrais me lâcher, s’il te plaît ?
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MessageSujet: Re: lenine et beethoven sonnent l'heure de la bataille. ellie.   lenine et beethoven sonnent l'heure de la bataille.  ellie. EmptyDim 18 Jan - 22:58

    - Qui te dit que je juge ? Parce que toi, tu me connais, peut-être ? Et pour répondre à ta question, oui, c’est exactement ce que je crois. T’es comme tous les autres qui se saoulent la gueule à chaque fête, qui n’ont pas de relation stable, qui se prennent pour le nombril du monde sur se soucier des autres. Détrompe-moi si j’ai tort ? Ah et puis au fond, je m’en fiche. Je n’ai confiance en personne, et le monde n’est bourré que de stupides fêtards dans ton genre. Un silence. Et tu pourrais me lâcher, s’il-te-plaît ?

    Tommy prit quelques secondes avant d’enregistrer la dernière phrase prononcée par l’adolescente ; ce ne fut donc qu’après quelques instants qu’effectivement il lui lâcha le bras, encore sonné par le reste de la tirade. Il avait voulu être apprécié, avait lutté corps et âme pour cela, et en était arrivé à là : considéré comme celui qui rime avec alcool, sexe et égoïsme. Un point, c’est tout. Mais était-ce tout ? L’adolescent savait que non. Il avait beau être désorienté, il savait que ce n’était pas tout ce qu’il y avait en lui, il savait que l’abandon de ses parents avait forgé son caractère, que l’orphelinat au quotidien l’avait mis à l’épreuve, que l’adaptation à Hogwarts l’avait élevé – ou rabaissé – à ce qu’il était désormais. Il ne devait pas abandonner la lutte. Juste reprendre à zéro.

    - Je m’appelle Tom.

    Il avait tendu la main, automatiquement, sans vraiment réfléchir à ce qu’il faisait. Pour une des premières fois dans sa vie, il avait opté pour la spontanéité plutôt que pour une stratégie diabolique ; il allait se montrer au plus proche de la vérité avec Ellie et voir, après cela, s’il continuait à lui déplaire. Auquel cas, ne put-il s’empêcher de se dire, la vie valait difficilement la peine d’être vécue. Il n’était pas encore amoureux d’elle, au contraire, il en était très, très loin ; ce qu’il se disait, en fait, c’était que l’avis des fêtards superficiels qui l’entouraient d’habitude valait très peu à côté de celui de cette fille qui, certes, avait le défaut de juger sans connaître, mais qui au moins lisait des livres de plus de cent pages – et pas des romans pour adolescentes éplorées, d’après la couverture du bouquin. Alors il allait voir. En tendant la main. Toujours sur le ton de la présentation, il poursuivit :

    - Mes parents n’ont pas dû me trouver dignes d’eux à la naissance et m’ont envoyé dans un orphelinat pour voir si j’appréciais. La vérité, c’est que ça n’est pas très plaisant comme endroit, mais essayer de t’en convaincre, ce serait renforcer le côté de ta personnalité qui, méfiante, a tendance à croire systématiquement le mal plutôt que d’avoir espoir.

    Un silence.

    - Ce sont les adultes qui t’ont fait perdre la foi ?

    Vous êtes perdus ? Moi aussi. On vient de passer de la furie à une curiosité bienveillante, comme de la musique classique à la violence d’une guitare électrique ; le regard de Tommy s’était arrêté sur les traits de Sullivan, sur ses yeux, sur les pensées qu’ils exprimaient. Et il ne savait pas lire cela, car il n’avait pas les données pour les lire. Les lui donnerait-elle ? Lui donnerait-elle le bénéfice du doute ou, reprenant le fait qu’elle n’avait en confiance en personne et encore moins en lui, partirait-elle comme une tempête, le forçant à revenir, encore et toujours, vers elle, jusqu’à obtenir d’elle une chance, une première et peut-être dernière ? Pas un mouvement, pas un bruit : le suspense nous coupe le souffle.
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MessageSujet: Re: lenine et beethoven sonnent l'heure de la bataille. ellie.   lenine et beethoven sonnent l'heure de la bataille.  ellie. EmptyMar 20 Jan - 4:12

      Les paroles d’Ellie semblèrent faire leur effet, car il ne lui lâcha le bras qu’après quelques secondes d’inactivité. Libérée, elle remit son membre en place, l’autre tenant le livre. Elle avait, bien malgré elle, trop parlé, et à présent, elle le regrettait.

        - Je m’appelle Tom.

      D’accord, le fait qu’il se présente lui sembla inutile et désappointé étant donné que le château entier le connaissait – en bon vieux fêtard et coureur de jupons. Mais lorsqu’il lui présenta la main, elle en fut bouche-bée, totalement. Elle venait de lui lancer un discours dur et méchant, et il lui tendait la main ? Mais … pourquoi ? Elle resta impassible, mais à l’intérieur d’elle-même, différentes émotions se partageaient : incompréhension, doute, mépris, colère. Méfiante, elle le dévisagea de la tête aux pieds, ne bougeant que ses prunelles. D’abord sa main tendue vers elle qu’elle regarda avec un soupçon d’incrédulité, puis son visage fixé vers elle. S’attendait-il franchement à ce qu’elle lui donne la main ? En signe de quoi, au juste ? De paix ? De confiance ? À quelqu’un comme lui ? Non mais il délirait ou quoi ?

        - Je sais, décida-t-elle de rétorquer sèchement.

      Elle ne répondit rien d’autre, et s’attendant à ce qu’il lui fiche la paix, elle s’apprêta à continuer son chemin. Mais Tom ne lui laissa pas l’occasion de partir.

        - Mes parents n’ont pas dû me trouver dignes d’eux à la naissance et m’ont envoyé dans un orphelinat pour voir si j’appréciais. La vérité, c’est que ça n’est pas très plaisant comme endroit, mais essayer de t’en convaincre, ce serait renforcer le côté de ta personnalité qui, méfiante, a tendance à croire systématiquement le mal plutôt que d’avoir espoir.

      Il attendit quelques secondes, et poursuivit.

        - Ce sont les adultes qui t’ont fait perdre la foi ?

      Alors là, il allait vraiment trop loin. Il touchait sa vie privée alors qu’il ne la connaissait aucunement ! Je sais ce qu’est un orphelinat, ne put-elle s’empêcher de penser, en deuxième lieu. Mais qu’est-ce qui lui prenait, à la fin ? N’avait-il pas compris qu’elle désirait être seule plus que tout, et surtout ce soir ? On ne lit pas en groupe, vrai ? Et elle avait sa page 632 à lire. C’était tout ce qu’elle souhaitait, présentement. Qu’il s’en aille, qu’il la laisse tranquille. Qu’il la laisse lire son roman.

      Son cerveau fonctionnait à présent à la vitesse de l’éclair, entre les paroles que Tom venait de lui dire, des souvenirs lointains de ses parents, de Jessie, son ancienne nounou qui était mystérieusement disparue … Était-ce réellement les adultes qui l’avaient changée ainsi ? En rebelle jeune fille méfiante ? Elle n’en savait rien. Et ce n’était certainement pas devant ce garçon qu’elle détestait qu’elle allait commencer à y réfléchir. À-vrai-dire, c’était lâche, mais elle n’avait pas envie d’y penser, jamais. Et puis, pourquoi lui parlait-il si soudainement de sa vie ? Elle n’en avait rien à faire, qu’il soit allé dans un orphelinat et qu’il n’ait pas apprécié ! Elle n’en avait rien à faire non plus qu’il ne soit qu’un superficiel garçon du château qui ne pense qu’à boire et à fêter. Elle se sentait agressée, provoquée par quelqu’un avec qui elle n’avait jamais conversé.

      Aussi, méfiante, elle lui répondit bêtement – ce qui n’était pas surprenant, vous vous attendiez à quoi ? :

        - Je doute que cela te concerne, Tommy. Ça, c’est ma vie privée. Et la tienne, c’est la tienne. Et celle de Salazar Serpentard, c’est celle de Salazar Serpentard. Et on s’en fout. À chacun sa vie, point.

      Elle fut surprise par ses propres mots, qui lui semblaient complètement ridicules, d'ailleurs. Elle avait déjà fait mieux en matière de répartie. Mais ce n’était pas vraiment de la répartie, plutôt une défense. Non mais c’est vrai ! Il lui posait des questions sur sa propre existence, son histoire. Elle ne l’avait jamais raconté à personne, et d'ailleurs, plus le temps avançait, plus elle oubliait. Plus elle oubliait d’où venait toute cette rancœur pour le monde, pour les gens, en fait. Comme si cela était une partie d’elle. Comme si elle avait toujours existé.
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MessageSujet: Re: lenine et beethoven sonnent l'heure de la bataille. ellie.   lenine et beethoven sonnent l'heure de la bataille.  ellie. EmptyMar 27 Jan - 22:14

    Tom ne bougeait plus. Comme essayant d'apprivoiser une bête particulièrement sauvage, il prenait ses précautions autant dans ses mots que dans ses gestes ; tout son corps était tendu dans la tentative de conquête de l'interlocutrice. Pour une fois, le but n'était pas deux heures dans un lit et un silence pour l'éternité. Non, cette fois, il cherchait à gagner sinon son affection, du moins une indifférence distincte du mépris qu'elle ressentait présentement pour lui. Et apparemment, il semblait même prêt à parler de lui pour arriver à cela - et pourtant, deux noeuds apparurent dès qu'il évoqua ses parents, une dans sa gorge et une autre dans son ventre. Il continuait à la fixer. Et comprit avant même qu'elle eût ouvert la bouche qu'elle allait mal réagir.

    - Je sais.

    Ce fut tout ce qu'elle répondit quand il lui dit s'appeler Tom. Mais ce ne fut pas cela le pire : le pire, c'est qu'elle regarda sa main d'abord avec un air d'incrédulité puis avec sa méfiance habituelle, méfiance à laquelle semblait s'ajouter une colère incompréhensible par l'adolescent, qui resta muet de stupéfaction et ne retira sa main qu'après une longue minute, légèrement défait. L'évocation de ses parents, après, l'évocation de son orphelinat et de cette enfance qu'il avait haïe lui couta, mais il sembla après la réaction première d'Ellie que c'était la seule manière de la faire changer d'avis sur lui. Alors il décida de jouer le tout pour le tout. Et pour que sa tirade ne s'achève pas sur ses confessions, il retourna une question. Il voulait savoir pour elle. Elle l'intriguait. Mais il eut l'occasion de comprendre que cette curiosité n'était pas réciproque.

    - Je doute que cela te concerne, Tommy. Ça, c’est ma vie privée. Et la tienne, c’est la tienne. Et celle de Salazar Serpentard, c’est celle de Salazar Serpentard. Et on s’en fout. À chacun sa vie, point.

    Cette fois, on ne peut même pas parler de mutisme. C'est plutôt comme si un coup de foudre - pas celui de Cupidon, celui, violent, éphémère mais destructeur de l'orage - venait de le frapper. Et il était brûlé, au bord de la mort, le souffle coupé, étonné d'être encore en vie après une telle réponse. Il lui avait parlé de ses parents, bordel. Ca ne changeait rien. Alors, très bien. Il baissa la tête et un sourire flottant entre la tristesse et la nerviosité apparut sur ses lèvres tandis qu'il laissait son regard sur le sol, sur ses chaussures. Il ne cherchait pas de fausse modestie, il ne voulait simplement plus la regarder dans les yeux. Une partie de lui la haïssait, il détestait ce rejet de lui qui ne s'était manifesté qu'une fois auparavant : par ses parents. Une autre partie de lui se haïssait lui-même d'être devenu une personne qu'on pouvait mépriser à ce point. Mais il ne chercherait pas plus à lutter car elle lui avait prouvé par toutes les manières possibles et imaginables que la lutte serait vaine.

    - Très bien.

    Il aurait pu ajouter "bonne lecture" mais elle n'aurait pas manqué de sentir dans sa voix l'ironie, le chagrin, et tous ces sentiments qui se bousculaient en lui à cet instant précis. Silence, donc. Il descendit les escaliers à une vitesse démente, avant qu'elle ait eu le temps de répondre quoique ce soit, passa la main dans ses cheveux quelques marches avant de parvenir dans le hall, levant la tête et cependant, en croisant le regard d'une fille intéressée, ne ressentant absolument aucun intérêt. Il sortit et s'installa sur les marches du château. Direction le ciel noir et des étoiles à demi cachées par les nuages. Et qu'elle aille au diable.
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Ellie Sullivan
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lenine et beethoven sonnent l'heure de la bataille.  ellie. Vide
MessageSujet: Re: lenine et beethoven sonnent l'heure de la bataille. ellie.   lenine et beethoven sonnent l'heure de la bataille.  ellie. EmptyVen 6 Fév - 4:58

      Ellie se demanda si elle n'aurait pas mieux fait de se taire. Peut-être avait-elle été trop crue ? D’accord, il le méritait, mais elle avait pris le risque de s’exposer ouvertement à quelqu’un qu’elle ne connaissait que de vue. Une bonne chance qu’elle n’avait pas répondu à sa question. Elle en avait des choses à dire, évidemment ! Mais elle ne les disait jamais à haute voix, nuance. Et jamais, jamais elle ne les révélerait à qui que ce soit. Comme elle venait très clairement de le faire entendre à Tom, « à chacun sa vie, point. Et on s’en fout. »

      Elle l’observa encore quelques secondes, la mine impassible, mais le regard qui cherche à empoisonner ce qu’elle regarde. Elle apprécia qu’il écarte sa main d’elle. Sa tête baissa légèrement et elle put voir un sourire s’installer légèrement sur ses lèvres. Et il osait se moquer d’elle, en plus ! Bon, d’accord, ses dernières paroles étaient loin d’être intelligentes, mais quand même. Si ce n’avait été que d’elle, Ellie aurait empoigné sa baguette et lui aurait jeté un sort qu’il aura tôt fait de regretter. Mais elle ne fit rien. Elle continua à le fixer sans cligner des yeux, comme hypnotisée. Elle s’était attendue à ce qu’il réplique plus vite que cela. Le temps s’écoula, et il ne disait toujours rien. Ça en devenait presque gênant.

      - Très bien.

      Ce fut tout ce qu’il répondit. Pas une phrase, pas un mot de plus. Que pouvait-elle répondre, à cela ? Rien, évidemment. C’était simple, cette expression signifiait que leur « conversation », si l’on peut appeler cela comme ça, était clause. Et pour cause, Tommy tourna les talons et elle le regarda descendre l’escalier qu’elle s’attendait à descendre, quelques minutes plus tôt. Elle lui en voulait. Parce qu’il avait tenté de d’incruster volontairement dans sa vie privée, mais aussi parce qu’il n’avait rien trouvé d’autre à répondre qu’un simple « très bien ». En fait, Ellie aurait voulu une provocation, un petit quelque chose, afin d’avoir un autre motif pour le détester. Oh ! Évidemment, elle n’avait pas besoin de preuves supplémentaires, mais elle avait tellement l’habitude d’haïr les gens que plus cette haine était profonde, plus elle ressentait au fond d’elle-même une intensité dont elle adorait la sensation.

      Ellie resta là, comme une idiote, un pied sur une marche d’escalier. Elle bouillonnait intérieurement, et n’avait pas la force de bouger. Elle s’attendait à voir quelque chose bouger, un signe, qui la ferait trembler d’un membre. Au bout d’un moment, une élève passa, ignorant complètement Ellie, et ce fut réciproque. Ceci fut assez pour la réveiller, et elle descendit à son tour le grand escalier de marbre. Elle ne se souvint du livre qu’elle avait sous le bras que lorsqu’elle arriva devant la bibliothèque. Oubliant complètement la confrontation qui avait eu lieu quelques minutes plus tôt, elle pénétra l’immense endroit antique d’un millénaire et se rendit dans son coin préféré. Elle s’y installa d’une manière étrange, inconfortable, puis ouvrit la page 632 qui l’attendait avec impatience. Ah, voilà, enfin la paix.
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