Rainbow E. Weatherley ......
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Blabla
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 |  Sujet: Show them our love. Lun 27 Avr - 19:20 | |
|  hey ya ;
Étendue sur son lit à baldaquin, un sourire était peint sur ses lèvres. Leah rêvait. Mais pour cela, nul besoin de dormir. Non, Leah rêvait éveillée. Certes, la guerre était toujours de rigueur et faisait de plus en plus de victime mais elle était dans sa bulle, dans son cocon protégé, ou tout du moins pour le moment. Depuis que les chefs des fraternités - car tels étaient leur appellatif désormais - avaient fait la paix, tout semblait être mieux. Enfin, il y avait belle lurette qu’Hadrien et elle s’étaient réconciliés, mais bon… Ils allaient enfin pouvoir dévoiler leur relation au grand jour. Et bordel, qu’est-ce que ça allait faire de bien !
La jeune fille s’étira un moment, le sourire toujours aux lèvres. Cela faisait longtemps qu’elle ne s’était pas senti aussi bien. Devoir toujours se cacher, ça en devenait lassant. Les profondeurs de la nuit savaient dissimuler l’interdit, mais Leah avait toujours désiré ne pas devoir se soucier du regard des autres pour être avec celui qu’elle aimait. Or, c’était tout simplement impossible quand elle devait faire semblant de haïr Hadrien. Même si par moment, c’était le cas. Dans tous les cas, elle n’allait pas tarder à révéler au Château entier qu’elle n’était pas seule.
Leah se releva, s’assit en tailleur. Elle avait une sorte de sourire béat affiché qu’elle ne parvenait tout bonnement pas à effacer, et même avec la meilleure volonté du Monde, c’était impossible à supprimer. Elle ressentait une incroyable quiétude ainsi qu’une sérénité rassurante. Quelque chose qui lui semblait plus que satisfaisant.
Soudain, alors que son regard semblait toujours aussi vide, son esprit à mille lieux de là où elle se trouvait, la fenêtre du dortoir laissa passer une chouette d’un blanc immaculé. Celle-ci tournoya très vite autour de la pièce, avant de venir se poser sur l’épaule de Leah. La jeune fille arqua un sourcil avant de reconnaître la chouette d’Hadrien. Le sourire qui venait de s’éteindre refit vite surface sur ses doux traits.
Elle caressa le crâne de la divine créature avant de détacher le mot attaché avec précaution à sa patte gauche. Elle déplia le papier avec attention, avant de reconnaître l’écriture qu’elle aurait pu reconnaître entre milles.
« Chère Leah,
Je t’attends dans le parc, près de notre arbre. Depêche-toi, j’ai tout simplement hâte de voir la tête de nos chers condisciples quand ils nous apercevront ensemble. »
Si telle chose était possible, le sourire de Leah s’agrandit davantage. Elle soupira, se leva d’un bond et avant de se diriger vers la porte, jeta un bref coup d’œil à son reflet. Ses cheveux étaient plutôt disciplinés pour une fois, et la petite robe blanche qu’elle portait n’était pas trop froissée. Elle enfila à la hâte la première paire de ballerine qui lui tomba sous la main et sortit avec précipitation du dortoir. Il était environ dix-huit heures et le parc était plein à craquer en une journée si délicieuse. Eh oui, il arrivait que le temps soit clément, même dans les recoins les plus pluvieux ou brumeux. Elle descendit les marches en marbre quatre à quatre, et couru dans les couloirs. Les rares personnes se trouvant sur son chemin la regardaient d’un œil curieux. Pourquoi donc Leah Culligan courrait dans les couloirs en plein milieu de l’après-midi ? Peut-être que cela était signe de mauvais présage ? Telles étaient les questions que devaient se poser bon nombre d’entre eux. A cette pensée, la jeune fille ne put qu’éclater de rire. Toute seule, je vous le confirme. Elle franchit enfin le hall d’entrée et accéléra le pas jusqu’à ce qu’elle soit enfin à l’extérieur de la grande battisse célèbre. Elle s’arrêta un instant, reprenant le souffle qu’elle avait perdu avec ses idioties et ferma les yeux, immobile. Elle savoura le moment présent, sachant pertinemment que dans quelques minutes elle serait dans les bras du garçon qu’elle aimait. Que les langues commenceraient à se délier. Et qu’est-ce qu’elle s’amuserait alors !
Ses paupières se soulevèrent et elle se remit à courir. Son enthousiasme et son dynamisme faisaient plaisir à voir. Elle repéra au loin Hadrien, adossé à l’arbre, semblant s’amuser à observer un groupe d’adolescents qui bavardaient avec animation près du lac, avant que son regard ne croise le sien. Leah finit sa course à quelques centimètres de lui, haletant presque. Heureusement qu’elle ne transpirait pas.
Elle posa une main sur son épaule, son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. Sa main remonta dans sa nuque et elle jeta un regard aux alentours. Comme elle l’avait espéré, le nombre de personnes qui se promenaient, qui discutaient, qui jouaient même, était impressionnant.
Alors, ni une ni deux, elle lança à Hadrien un regard qui se voulait éclatant et avança son visage vers le sien, avant de presser ses lèvres contre les siennes. Elle ne savait pas trop quelle serait la réaction d’Hadrien, s’il serait surpris, satisfait, ou peut-être intimidé - quoique cette possibilité ne semblait pas lui correspondre - mais elle n’en avait pas grand-chose à faire. Tout ce qui importait était qu’elle pouvait enfin l’aimer ouvertement. Plus de cachette. Plus de rendez-vous à minuit dans un parc vide et sombre. Plus de baisers interdits, de rapprochements défendus, d’amour condamné. Plus rien de tout ça. Et qu’importe ce qu’on en dirait, les rumeurs qui se propageraient.
Car de toute façon, ils en avaient désormais le droit.
L’union fait la force, n’est-ce pas ?
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