SONGE D'UNE NUIT D'HIVER. Il faisait noir cette nuit là, plus noir que la nuit. Les rues du vieux Londres étaient brumeuses et pluvieuses. De temps à autre un éclair zébré le ciel apportant un peu de lumière qui manquait, la lune étant cachée par les nuages. Il n'y avait personne dans ces rues, sans doute une réminécence d'une époque à laquelle sévissait un certain Jack et où il ne faisait pas bon traîner dans les rues une nuit comme celle-ci. Néanmoins, une jeune femme avait bravé le temps et marchait rapidement dans une direction inconnue. Elle semblait chargé de précieux paquets. Ses talons glissaient parfois sur les pavés mais elle se rattrapait in extremis. Elle était très jeune, trop jeune pour traîner dans les rues à cette heure ci. A cette heure-là elle aurait déjà dû être couché. Elle s'arrêta enfin devant un immeuble de style victorien et en se dépatouillant avec ses paquets tapa à la porte. Une tête apparu à la porte, la regarda quelques secondes puis ouvrit. Elle s'engouffra avec plaisir dans la bâtisse, n'ayant pas envie d'attraper froid dehors. Mais elle ne fut pas plus rassurée en rentrant dedans. L'intérieur faisait froid dans le dos. On aurait dit que tout l'immeuble avait été conçu pour repousser les gens qui auraient voulu se risquer à y entrer. Elle reprit sa respiration, et s'armant de tout son courage elle suivit la femme en longue robe. Elle entra ensuite dans un bureau et s'assit sur la chaise qu'on lui présentait. "Pourquoi êtes-vous ici ?" Elle dévoila le contenu de ses "paquets" et la femme grimaça. Encore une autre, c'était toujours la même chose. "Pourquoi nous ?" demanda-t-elle avec lassitude. "Parce qu'elles sont comme vous, et qu'on me l'a conseillé", répondit-elle d'une voix frêle. Cette voix s'accordait bien avec son physique de poupée. De longs cheveux châtains encadrés son visage pâle et de grands yeux mangeaient son visage. "Etes-vous bien sûre de votre choix ? Il n'y aura aucun retour possible." Elle avait répété tant de fois ce discours et à chaque fois elle espérait que la femme en face d'elle recule et rentre chez elle. Après tout on devait toujours assumer ses actes. Mais en voyant l'âge de cette jeune fille là elle comprit qu'elle n'avait pas le choix. La dite jeune fille retînt un hoquet de surprise en voyant le portrait qu'elle ne cessait de fixer pensant que ça l'aiderait à passer ce cap, remuer. Elle n'était pas vraiment sûre de ce qu'il fallait qu'elle fasse, si elle devait oui ou non les laisser là dans ce monde qui n'était pas le sien. Elle soupira, ce n'était pas comme ci elle avait le choix. "Oui, j'en suis sûre". La vielle femme se leva et pris ce qu'elle portait dans ses deux bras. Deux bébés. Elle leur fit un rapide examen des deux fillettes et vit qu'elles étaient en bonne santé, une bonne chose. Elle les posa toutes les deux dans un couffin et se tourna vers la jeune fille. "Comment s'appellent-elles ?". Cette question sembla ébranler la brune. Elle n'y avait pas songé. Elle avait décidé de ne pas donner de noms à ces filles pour ne pas s'attacher à elles. C'était déjà assez dur de les laisser là. Elle se concentra et rassembla ses souvenirs. Elle se rappela d'une histoire que sa mère lui avait raconté. Qu'elle avait rencontré son père sur une chanson, leur chanson Voodoo Child des Gypsy Sun & Rainbows. C'était parfait. Elles seraient des rayons de soleil. "Rainbow et Gypsy Weatherley." L'intendante la contempla un long moment sans rien dire. Elle agita ensuite un bout de bois puis deux bracelets portant leur nom sur les poignets des deux petites. Un sentiment de frayeur intense traversa le corps de la jeune fille. Elle n'avait qu'une hâte maintenant c'était de partir. Elle résista à jeter un regard sur ses filles. "Est-ce que tout est bon ?" dit-elle d'un ton pressé. "Juste une chose, quand sont-elles nées ?" "Il y a 3 jours." Elles se serrèrent la main puis la brune se détourna. Elle ne posa pas un regard sur ce qu'elle était venue amener. Non c'était du passé maintenant. Elles trouveraient une famille pour elle. Elle n'était que leur génitrice, rien de plus. Elle, elle avait une vie devant elle, des études à poursuivre, elle n'avait pas le temps de s'occuper de bébés. Forte de ses résolutions elle partit, s'enfonçant dans les rues glacées de Londres d'un pas plus léger. Elle ne reviendrait jamais ici, jamais.

LA VIE, LA VRAIE. Dans une chambre faiblement éclairée par la lumière du soleil qui filtrait à travers les volets, dormait deux jeunes filles. Elles étaient en tout point identiques. Les deux lits étaient à l'opposé l'un de l'autre mais seul un était occupé. L'autre était juste les draps défaits et envoyant les deux petites dans un des deux lits on pouvait en déduire que pendant la nuit l'une des deux s'était glissé dans le lit de l'autre. La propriétaire du lit occupé n'était autre que Gypsy Weeatherley. Elle bougea légèrement espérant échapper à quelque chose qui la suivait même dans ses rêves. Elle se blottit un peu plus contre le corps chaud qui gisait à ses côtés. Une grosse couette était rabattue sur leurs corps et l'on ne voyait s'échapper que deux touffes de cheveux châtains. On n'aurait pas pu dire à qui ils appartenaient. Soudain un bruit strident résonna à travers la chambre et tout l'immeuble puis la voix désagréable d'une des nurses suivit "C'est l'heure du lever" qu'elle ne cessait de répéter. Un grognement s'échappa de dessous la couverture. Une main pâle en sortit puis le reste du corps. Les cheveux dressés sur la tête et la mine fatiguée, Gypsy s'assit sur son lit et fut surprise de constater que sa sœur n'avait pas pu s'empêcher de venir lui rendre une petite visite pendant la nuit. Heureusement qu'aucune nurse n'était venu pendant la nuit sinon elles se seraient fait engueuler. Avec un sourire attendrissant elle se chargea de réveiller sa sœur. Celle-ci ouvrit un œil puis l'autre et sourit à sa jumelle. Gypsy et Rainbow étaient comme les deux doigts de la main. Impossible de les séparer. Gypsy entraîner toujours sa sœur dans les pires embrouilles, et ses blagues stupides et dangereuses qu'elle faisait aux personnels de l'orphelinat. Et de son côté Rainbow se faisait punir avec sa sœur même quand elle n'y était pour rien, juste pour ne pas la laisser seule, ce que l'autre trouvé stupide, si elle se faisait punir c'était après tout pour protéger sa sœur. Mais on n'y pouvait rien, l'intendante avait beau essayer de les séparer de chambre comme par magie le lendemain le lit de celle qui avait été éloignée se trouver dans leur chambre. Ils avaient donc abandonné, ces deux-là se séparerai bien avec l'âge. Une fois prête et surtout propre, les deux filles descendirent pour le déjeuner. Cet endroit n'avait pas changé, il était toujours aussi austère et inhospitalier. Et tous les enfants de plus de 11 ans étaient content de pouvoir partir toute l'année à Poudlard, l'institut magique. Car oui cet orphelinat n'était pas comme les autres, il accueillait des jeunes sorciers abandonnés. Le plus souvent c'était des nés moldus que leurs parents, effrayés par leurs dons avaient laissé ici. Mais quelques sangs purs et mêlés y séjournaient aussi. Il y avait même un loup-garou. Sa famille avait été tuée par le loup qui l'avait transformé. Les deux jeunes filles ne savaient pas si elles étaient de sang mêlés et moldus et elles s'en fichaient pas mal. Elles étaient sorcières un point c'est tout. L'année dernière, elles avaient fait leur rentré à Poudlard comme tout le monde, Gypsy à Gryffondor et Rainbow à Serdaigle. Le fait d'être séparé était leur seule déception. Mais elles étaient trop différentes pour être dans la même maison, comme le jour et la nuit. Rainbow brillait déjà dans les études, elle était appréciée des professeurs et avait sa petite popularité auprès des garçons mais à son âge les garçons c'est pas beau et c'est méchant alors elle n'en avait cure. Gypsy quant à elle avait révélé son don pour le quidditch. On pouvait vraiment appeler ça un don car quand elle était sur un balais on aurait dit qu'elle avait des ailes. Elle était attrapeuse chez les gryffons, un poste très réputé. En cour par contre elle était une vraie catastrophe à part en métamorphose où elle était légèrement meilleure. Elle était toujours autant farceuse en faisait voir de toutes les couleurs à son entourage, elle avait explosé le record de retenues sur une année détenu jusque là par les frères Weasley. C'était la vie des sœurs Weatherley, pas aussi triste que leurs premiers jours finalement. Peut être que leur "mère" avait fait un bon geste en les laissant ici malgré le fait qu'elles ne s'y plaisaient que moyennement. Cela avait forgé leurs caractères. C'est ce que se dit Gypsy en mangeant tranquillement. Quand soudain une explosion retentit juste au-dessus de la table des nurses et un gel verdâtre se déversa sur elles. Les enfants étaient partagés entre la panique et le rire. Les nurses quant à elles poussaient des cris de dégoûts. Rainbow regarda sa sœur du coin de l'œil, la seul à ne pas paniquer et qui arborait un sourire en coin. Elle soupira et sut qui était à l'origine de ce débâcle. Soudain l'intendante en chef agita sa baguette et la substance disparue. Elle se posta juste derrière la petite Gypsy, les mains sur les hanches et la veine qui battait sur sa tempe prête à exploser. "Gypsy Weatherley, je peux savoir ce que c'est que ça !!" avait-elle crié. Elle pris la petite par le bras tandis que celle-ci tentait vainement de se justifier. Elle se retourna et fit un pauvre sourire à sa sœur alors qu'elle se faisait traîner hors de la pièce. Et comme à son habitude Rainbow se leva et couru derrière elles en criant à l'intendante qu'elle était aussi coupable. Bref une journée banale dans leur vie.