mccoy's way of life. (ec)

they're talking sh*t about me.

“Je sais que j'suis pas la fille parfaite que mes parents auraient voulu que je soie. Je suis petite, maigre, je m'emporte vite et je dis des gros mots. Je crois que mon problème vis à vis de mon identité, ca remonte à plus loin. Trêve de psychologie infantile. De toutes façons, ce qui est fait est fait. Ma mère aurait voulu que je soie une gentille fille, de grands yeux bleus et des boucles blondes, mais je suis teigneuse, j'ai les yeux noirs et les cheveux bruns et raides. Mon père aurait voulu que je travaille bien en classe et que tout le monde dise de moi que je suis adorable et intelligente, mais même si je le suis probablement, les études me font chier et j'emmerde le monde. Une erreur de génétique, un défaut de commande certainement.”

poudlard, 2079.

“Je m'appelle McCoy. Quoi, tu veux aussi mon prénom ? Et mes autres prénoms aussi ? T'es d'où, du Ministère ou quoi ? Bon, okay, en fait je m'appelle Evie Vesper Kate McCoy. Ouais, un nom de nonne plutôt. Evie, ca vous donne l'impression d'une gentille fille qui travaille bien. Non, c'est pas un diminutif, c'est marqué comme ca à la mairie. A croire que mon père avait forcé sur la Bièraubeurre avant de venir. J'suis née en décembre, le 18 exactement. Fin d'année. La veille, mon grand-père mourrait de froid dans son carton. Un vieux croûton SDF, même pas foutu de demander de l'aide. Quand mon abruti de père a voulu l'aider, beh c'était trop tard. J'suis pas cruelle ! J'en parle comme on m'en a toujours parlé. Faut pas avoir de tabou. Ecoute, tu vas pas commencer à me gonfler avec tes questions à la con. C'est moi qui parle, ok ? Voilà. J'ai grandi dans un putain de bled, dans la campagne du Sussex. Un village paumé, la première ville était à deux kilomètres. Je suis née et j'ai grandi là-bas, à l'époque où on était tous heureux et que la vie était belle. Sérieux, vous y croyez vous à ce genre de trucs comme quoi la vie vaut la peine d'être vécue et patati et patata ? Faut croire que j'ai tiré le mauvais numéro à la loterie. Mes parents tenaient un espèce de boui-boui pour voyageurs en détresse qui ne se retrouvent chez nous que par hasard parce qu'ils sont paumés. Qui voudrait faire du tourisme chez nous, sérieusement. Ma mère faisait l'hôtel et les chambres, mon père la compta et la bouffe. Un truc riquiqui, où je m'éclatais à faire les lits des clients. A poser le bol de thé ou les tartines sur le plateau avant que ma mère n'aille leur servir. C'était bien, enfin c'était trop beau pour durer. Ouais. Quand j'avais dix ans, ma mère s'est pendue dans la laverie de l'hôtel. Je crois que j'ai toujours pensé que c'était de ma faute. On n'a jamais su pourquoi. Je n'en n'ai jamais parlé à personne, ou presque. Je crois que le suicide de ma mère a été un tournant pour moi. Un retournement dans ma famille, ou ce qu'il en restait. Mon père a commencé à boire. Il s'en foutait carrément que je soie une sorcière ou que je me casse à Poudlard loin de son bled paumé. Il a fermé l'hôtel. Il passe ses journées dans son canapé à s'empiffrer de chips et à descendre des dizaines de bières, bouteilles de cherry et tout plein de ces trucs. J'ai une demi-soeur, plus grande que moi, que ma mère avait eu avec son ex-mari, avant qu'il ne se fasse descendre par des Mangemorts pendant qu'il bossait pour le Ministère. Ouais, ma mère était une sorcière, mais elle n'a jamais utilisé plus ses pouvoirs qu'à Poudlard. Elle s'est sacrifiée pour vivre comme mon père. Ma grand-mère dit que je lui ressemble beaucoup, à ma mère et à Emily, ma demi-soeur. Mais elle ne me connaît pas. Elle est beaucoup venue après la mort de maman, et je ne l'ai pas vue depuis cinq ans. Elle ne me manque pas. J'ai pas appris à m'habituer à sa présence.”

evie par emily ryan-jones, sa demi-soeur.

“J'ai très peu côtoyé Evie. Ce que j'ai pu vivre avec elle m'a suffi pour voir à quel point la mort de maman a pu bouleverser sa vie. J'avais vingt-deux ans. Je sortais de ma formation pour être briseuse de sorts. J'allais me marier. Quand j'ai appris la nouvelle, j'ai encaissé. Kate n'était pas une mère très présente. Je vivais avec mon père avant ma majorité, et elle était déjà partie avec le père de Evie, Kenneth. Un homme bien. Il n'a pas supporté le fait que Kate se soit suicidée. Une mort accidentelle aurait été énormément plus facile à surmonter que le suicide pour lui. Alors je suis venue. Souvent. Je discutais de choses et d'autres avec Kenneth, je parlais de Poudlard à Evie. Et j'ai vu le changement. La gamine tranquille et gentille qu'elle était avant était devenue une boule de nerfs, têtue, emportée, voire violente. Elle se comportait déjà comme une adulte alors qu'elle fêtait à peine ses dix ans. Evie n'avait pas d'amis, hormis une petite rouquine plus âgée avec qui elle jouait dans le parc du centre bourg. Mais elle ne pleurait jamais. Elle s'énervait vite, devenait violente, frappait même les meubles ou ses jouets parfois quand la colère montait trop. Le pire drame qu'une gamine de son âge aie pu connaître. Et je suis partie. J'habite en Nouvelle-Zélande avec mon mari et ma fille, Maureen. Je n'ai pas vu ni Evie ni Kenneth, ni ma famille maternelle depuis des années.”

les liens.

“Ecoutez ouais, j'ai pas vraiment d'amis à proprement parler. Mais cette guerre, ca a tout changé. J'ai une place importante, bordel. Je suis le chef. Mon heure de gloire, les gens. Evie McCoy est devenue autre chose d'une pauvre gamine violente et aux notes déplorables. Eh ouais. Entre nous, ca m'a rapprochée de pas mal de gens - au moins plus que ce que j'avais avant. J'ai rencontré Ellie Sullivan, une petite brune aux yeux bleus, très réfléchie, que j'estime digne de respect. Je l'écoute, parfois. Ca limite bien des dégâts. Et on se parle. Je ne me souviens pas exactement comment j'ai croisé sa route, mais j'en suis particulièrement fière. Elle me suit avec le reste du groupe. Et puis j'ai rencontré Gael aussi. Je vous en parlerai plus tard. Je me suis éloignée de Culligan. C'est elle seule qui connait les fin fonds de l'histoire de ma famille - ou ce qu'il en reste, comme je dis toujours. C'est elle mon amie de bac à sable dans le bled dans lequel on habitait. Mais depuis quelques années, elle ne me parle plus, je ne lui parle plus. On ne trouve plus le temps ou la force. Elle m'est devenue étrangère. Je ne sais pas ce qu'elle en pense. C'est peut-être mieux comme ca. Chacun son clan, chacun ses idées.
Gael Caulfield ? Ouais, vous m'en parlez parce que vous savez que je suis la plus probable de vous lâcher des infos sur mister la star des filles. Laisse tomber, tout ce que je te dis, si t'en lâches un mot, tu t'en tireras pas à un nez pété.”