sonny peyton hanson > terminé.

sonny peyton hanson.

#1,

dix-neuf avril 2074.

Sonny zigzaguait entre les rayons du supermarché. Il manœuvrait avec son caddie entre les femmes au foyer, concentrée sur leurs listes de courses. Vas-y qu’elles maugréaient ou qu’elles injuriaient Sonny qui les frôlait de peu. Vroom-vraoum ! Un petit garçon d’à peine cinq ans était assis, tel un pilote de formule un, dans le caddie, baragouinant des paroles incompréhensives, tant ses éclats de rire étaient fréquents. Il faut dire que manquer de faire renverser une mamie dans le congélateur des sachets de légumes surgelés est assez risible. Il encourageait son père à aller toujours plus vite. L’un comme l’autre étaient heureux. - Plus vite, papa ! Tuuut-tut ! Et BING! Dans maman ! - Oh, oh, monsieur roule trop vite. Je vais devoir verbaliser. Sonny s’était arrêté à côté de Maureen. Sa femme arborait son habituel sourire, radieux, un sourire qui ne quittait jamais son visage. Juste l’intensité changeait. À chaque fois que ses yeux se posaient sur sa femme, il avait l’impression de regarder la beauté elle-même. Bon, on ne sait pas trop à quoi ressemble la beauté, mais bon on va dire ça comme ça : Maureen était la plus belle femme que Sonny n’ait jamais connu. - J’espère que madame l’agent ne sera pas trop sévère. Sonny embrassa sa femme alors que leur petit se cachait les yeux en signe de dégoût.

Sonny Peyton Hanson était un sorcier d'origine moldue, ce qui était assez banal dans le monde sorcier. Enfin, les sangs purs se faisaient rares. Un monde sorcier qu'il avait quitté lorsqu'il avait rencontré Maureen Marsden, une étudiante en école de commerce, il y a de là six ans. Shopping à Londres, bousculade, yeux qui se croisent, coup-de-foudre, amour fou, mariage, un gosse. Voilà comment, en quelques mots, on peut résumer leur histoire. Sonny décida de mettre de côté ses aptitudes qu'il cacha aux yeux de sa femme. Depuis ce jour, ils vivaient ensemble et rien ne les avait jamais séparé. Le couple sillonnait l'allée des yaourts. - Eh, y’en a toujours de ça ? Maureen ne répondit pas. Elle s’était arrêtée un peu avant. Immobile, elle regardait droit devant elle, vers l’allée multimédia. Le sang empourprait ses joues pâles. - Maureen ? Elle ne bougeait pas, mais elle s’avança machinalement vers les postes de télévision, comme des dizaines d’autres personnes, attirées par le présentateur du JT, affolé et horrifié, qui tenait sa feuille en tremblotant alors que des images qui n’auraient jamais dû être diffusées s’animaient sous les yeux de centaines de moldus. « Nous sommes dans l’obligation … en vue d’un évènement particulier et extraordinaire …l’incident s’est produit … agitant de longues baguettes taillées dans le bois en prononçant des formules incompréhensibles … des pluies d’étoiles filantes ont alors apparu dans le ciel … un balai a alors traversé le ciel …voici donc quelques images… »

Maureen était pétrifiée. Le gamin réclamait le même jouet « que dans la télé ». Sonny cherche machinalement sa baguette dans sa poche : elle n’y était pas. Il n’avait jamais touché sa baguette depuis son mariage. Il y a six ans, Sonny s’était juré de ne jamais utiliser la magie en présence de sa femme, histoire de vivre une histoire saine et sans ennui - Mon dieu, c'est quoi cette histoire ? - Sûrement un canular, faut pas écouter ça. Viens, on rentre. - Non, non, on attends. - Attendre quoi ? Y'a rien à voir, viens Maureen. - Je t'ai dit non, j'attends la fin de ça. - Maureen, magne toi, n'écoute pas ces conneries. Sonny avait inconsciemment associé magie à problèmes et le fait que toute la communauté moldue soit consciente de la présence des sorciers remettait tout en cause. Il ne fallait pas qu’elle découvre. Cependant, ils restèrent là plusieurs minutes : Maureen refusait de partir, le petit montrait du doigt « les gens avec le bout de bois » et Sonny s’inquiétait de plus en plus, regardant autour de lui comme s'il attendait d’une minute à l’autre qu’une personne lui saute au cou. Il ne pouvait croire à ce qu’il voyait : l’anonymat de son monde mis en péril. Les sorciers ne peuvent plus se cacher, dorénavant. La découverte du secret s’est faite à une trop grande échelle pour envoyer les agents du ministère résoudre le problème. Dans quelques secondes, New York allait se réveiller avec ses images. Puis Tokyo, Sidney, Singapour, Johannesburg, le monde entier. Et merde. Maureen attendit la fin du flash télévisé. Comment allait-elle réagir ? Le caddie aussi vide que lorsqu’ils étaient entrés, Maureen excitée par la nouvelle et Sonny, dépité, sortirent du supermarché. Du moins Sonny essaya comme il le pouvait de changer de sujet de conversation, alors que Maureen ne pouvait cesser une seconde de penser à ce qu’elle venait de voir. - Tu crois que ça existe vraiment, ce genre de personnes ? - Réfléchit un peu, comment est-ce que ça pourrait exister ? - Mais tu l’as bien à la télé. - Oui et alors ? Tu sais tout ce que l’on peut faire avec les ordinateurs maintenant. - Mais pourquoi tu refuses de croire ce que tu as vu comme moi ? - Parce que c’est bidon! - Non, non, au contraire ! Tu as vu l’état du présentateur ? Il n’aurait jamais diffusé ça sans preuves. Tu crois qu’il y a d’autres monstres du genre ? Monstre. Le terme qu’il suspectait Maureen capable de prononcer. Le terme qui déciderait de la réaction de sa femme si elle venait à découvrir le secret de son mari. Il ne fallait pas qu’elle découvre.

#2,

quatorze février 2076.

Tout le monde était devenu fou. Les moldus voulaient découvrir le secret de la magie, pour se l’accaparer : pourquoi seulement ses sorciers auraient le droit d’exploiter la magie ? Aussi ils manifestaient dans la rue, organisaient des grèves et certains restaient neutres. Mais le pire, c’était dans le clan adverse. Certains sorciers n’acceptaient pas l’arrogance moldue. D’autres souhaitaient tout simplement que les moldus aient accès à la magie. Alors, la guerre éclata. Sonny, lui, avait réussi à garder son secret intact aux yeux de sa famille. Il n’avait accédé à aucun clan, voulant avant tout préserver sa famille. Maureen n’avait aucun soupçon, le petit continuait à se fabriquer des baguettes en coupant des branches de l’arbre du voisin. Tout tournait rond, à part le monde extérieur. Les moldus ne sortaient presque pas, ils préféraient rester cloîtrer chez eux, loin du danger et ne sortait qu’en de rares occasions, histoire de se changer les idées ou tout simplement de se relaxer. Sonny et Maureen sortait un peu plus souvent que la majorité des gens. Ce quatorze février 2076, ils avaient décidé d’emmener leur fils de sept ans au bowling. Ce même jour, un groupe de sorciers extrémistes, le clan qui ne peut pas encadrer les moldus, avait décidé de pointer leur nez dehors.

- Maman, c’était super, il faut qu’on y retourne plus souvent ! - On verra, mon chéri. Je t’ai déjà expliqué ce qu’il se passe de... - Maureen, il faut qu’on retourne à la voiture, maintenant. Sonny était immobile, scrutant un groupe de jeunes ivres qui chantaient des chants qu’il connaissait d’un autre monde. Il prit par la main son fils et pressa sa femme qui n’avait pas eu le temps de rétorquer. Leur voiture n’était pas très loin, mais ils devaient traverser une zone commerciale déserte avant de pouvoir accéder au parking souterrain. Un œil sur le groupe qui se faisait plus rapide, une main agrippant son fils, une autre dans sa poche, prêt à dégainer sa baguette. - Qu’est-ce qui se passe So ? - Derrière nous, des sorciers. Ne te retourne pas. - Comment peut tu savoir que ce sont des sorciers ? Je fais partie de ce monde. Et soudainement, Sonny sortit sa baguette et la pointa vers les sorciers, qui avait déjà lancés des sorts on leur direction : - Protego ! Les jets de lumières violettes se désintégrèrent sur le bouclier magique et Maureen lâcha un cri de panique. Elle ne pouvait pas bouger, scrutant à la fois son mari qui tenait le même genre d’arme que les sorciers à la télé et le charme protecteur qui l’éblouissait d’une lumière bleue. Elle ne pouvait croire le fait que Sonny était l’un d'entre eux. - PLANQUE TOI ! Protego ! Cette fois-ci, l'explosion qui suivie le choc entre le sort lancé par un des jeunes et le bouclier de Sonny réveilla Maureen. Elle attrapa son fils qui regardait la scène avec intérêt et traversa la rue, espérant se cacher derrière une des énormes poubelles publiques. Mais on la remarqua et Sonny ne put rien faire. Il était déjà occupé avec deux des jeunes qui le submergeaient et il n'avait pas remarqué l'autre qui s'attaqua à Maureen et au petit. Le sort qui leur lança les manqua, mais fit exploser une des voitures qui se trouvaient à proximité. Ils furent projetés en arrière.

Depuis huit ans, Sonny n’avait jamais eu l’occasion de se servir de sa baguette. Celle-ci restait au fond d’un carton dans la cave, à un endroit où Maureen n’aurait jamais pu la trouver. Les sorts qu’il employait étaient basiques et n’avaient rien d’offensives. Il avait tout perdu et devait tout réassimiler rapidement, ce qui de ce fait faisait rater certains de ses sorts. Protego marchait bien, mais les attaques qu’il amorçait se soldaient par des échecs. Mais voir sous ses yeux sa famille se faire attaquer anima quelque chose de nouveau en lui. Il n’avait jamais eu affaire à une situation de ce genre, ni d’agressions moldues, mais quoi qu’il en soit, il se montra plus agressif que jamais. Il savait qu’il ne pourrait pas se débarrasser des trois sorciers : cependant, il réussit mystérieusement à provoquer une explosion assez dérangeante pour immobiliser les deux sorciers qui s’avançaient vers lui. Il traversa la rue en courant, se dirigeant vers Maureen et son fils tout en essayant d’esquiver les attaques du troisième jeune. Maureen gesticulait vers son fils, tentant de l’atteindre pour le protéger. Celui-ci était inconscient. - Evan, Evan, mon chéri… - Maureen attrape le bras d’Evan et ne le lâcha pas ! Les deux autres sorciers reprenaient doucement conscience : il n’avait pas le choix, il devait essayer le transplanage. Il agrippa le bras de sa femme qui serrait contre elle son fils et disparurent dans la nuit.

#3,

seize mars 2078.

Sonny zigzaguait entre les rayons du supermarché. Il manœuvrait avec son caddie entre les femmes au foyer, concentrée sur leurs listes de courses. Vroom-vraoum ! Un petit garçon d’à peine cinq ans était assis, tel un pilote de formule un, dans le caddie, baragouinant des paroles incompréhensives, tant ses éclats de rire étaient fréquents. - Plus vite, papa ! Tuuut-tut ! Et BING! Dans maman ! - Oh, oh, monsieur roule trop vite. Je vais devoir verbaliser. Sonny s’était arrêté à côté de Maureen. - J’espère que madame l’agent ne sera pas trop sévère. Sonny se réveilla en sursaut. Le même cauchemar hantait toutes ses nuits : à tout casser, il devait dormir entre trois et cinq heures par nuit, quand il n’était pas traqué ou quand il ne traquait pas. Cette nuit, il avait réussi à entrer incognito dans une dépendance d’une maison de campagne. Il essayait de dormir entre une tondeuse à gazon et plusieurs produits pesticides qui traînaient sur le sol… Une barbe de plusieurs jours, il avait l’air d’un des mendiants que l’on trouvait de plus en plus sur le chemin de traverse. Sa baguette était posée sur une petite table basse, à côté d’une photo en noir et blanc de Maureen et d’Evan. La photo contrairement à celles réalisées par des sorciers n’était pas animée. Il avait devant lui un garçon de six ans, une femme radieuse au sourire figée. Il avait beau avoir essayé toutes les solutions possibles, rien ne pouvait le détourner de ses pensées. Maureen. Evan. L’attaque il y a deux ans, la mort de son fils et la rupture avec sa femme qui le considérait comme coupable. D'ailleurs, où était-elle ? Il n'en savait rien... Toute sa vie, en l’espace de quelques minutes, s’était écroulée. Il se retrouvait seul avec pour seul but se venger. Se venger des sorciers qui n’acceptent pas les moldus. Aider à ce que ceux-ci aient l’accès à la magie, comme son petit Evan l’aurait souhaité. Son fils était devenu le symbole de sa lutte et sa perte le moteur de son combat. Et quoi qu’il en soit aujourd’hui, il ne désirait plus qu’une chose : se battre.

Mais tout ceci était éprouvant. Les multiples combats qu’il a mené depuis ses deux dernières années, en plus de lui offrir satisfaction lui offrait diverses blessures. Il avait beau vouloir continuer la lutte, il n’en avait aucune force. Le soleil allait se lever et même s'il aurait voulu dormir un peu plus, il n’en aurait pas été capable. Il se leva difficilement et arrangea ses affaires. Il dénicha une glace dans ses préparations. Cela devait faire six mois qu’il n’avait pas vu son reflet dans une glace. Mais il aurait aimé éviter ceci : l’état de son visage le répugnait. Poches, barbe trop abondante, sang séché. Il sortit de la dépendance, sa baguette dans la main et entra dans la maison moldue. Il traversa le séjour et la cuisine où il adressa un signe de la main aux membres de la famille qui y déjeunaient. Il était déjà venu ici et savait où se trouvait la salle de bain. Les moldues aussi s’étaient habitués à ses visites inopinées. Quoiqu’il en soit, il se lava, se rasa, essaya de trouver de quoi nettoyer sa blessure à la cuisse, toute fraîche d’hier soir. Après plus d’une heure cloîtré, il sortit de la pièce. Le Sonny d’avant était revenu en apparence. Mais le simple fait de retrouver son physique d’antan ne pouvait lui faire oublier toutes ses blessures, internes et externes. Il adressa un nouveau signe de la main alors qu’il sortait de la maison et attrapa son sac dans la dépendance. Là, il mit la photo de son fils dans la poche intérieure de sa veste et transplana. Il n’y avait plus qu’une direction à prendre : Poudlard.

#4,

vingt-cinq mars 2078.

Le spectacle de Poudlard était encore plus désolant que celui du monde extérieur. Divisé en clan, il y avait toujours cette sensation de confrontations, quoiqu’elle ne fût pas prononcée. Mais le pire, c’est que l’on retrouvait ici le même genre de personne qu’à l’extérieur : les anti-moldus extrémistes. Ici ou ailleurs, Sonny ne pourra jamais retrouver le repos. Or maybe that in your arms he could find it.

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je le connaissais déjà, double compte =p

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tsss, toujours aussi beau en ce qui concerne le design et toujours aussi original en ce qui concerne l'intrigue C=

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