bal de noël.

Le bal. Elle avait rêvé de cette soirée pendant plusieurs semaines, incroyablement. Ivy n’était pas du tout une fille superficielle, mais dès qu’on avait parlé de ce bal, elle avait eut une envie folle de se faire belle. Son côté girly avait surgit en elle avec une force qu’elle ne pouvait imaginer, et elle avait consacré plusieurs heures, avec Angie, à choisir sa robe, sa coiffure, ses souliers… Évidemment, il lui fallait un cavalier. Étant un peu vieux jeu, Ivy n’avait pas cherché elle-même d’accompagnateur, préférant que ce soit l’homme qui fasse le premier pas. Heureusement, son ami Matheson avait lancé le sujet alors qu’ils bavardaient tout simplement, et ils avaient décidé, par un commun accord, d’aller au bal ensemble.

Dans les jours qui avaient suivi, Ivy s’était procuré la panoplie de choses qui lui serait utile à se rendre jolie cette soirée là. Angélique avait rit en lui affirmant qu’elle n’avait pas besoin d’artifices pour être jolie. Ivy avait rétorqué en lui disant qu’elle ne voulait pas seulement être jolie, elle voulait être belle.

Mais cette soirée là, rien n’avait fonctionné. Vraiment rien. Angélique était prête depuis un moment et il ne restait que quelques détails pour qu’Ivy puisse aller rejoindre son cavalier. Elle assura donc sa meilleure amie qu’elle pouvait filer, que ça aurait l’air gnangnan si les deux jeunes femmes descendaient ensemble de toute façon. Une fois seule dans son dortoir, Ivy arrangea une mèche de cheveux qui était de travers dans sa coiffure, et échappa une pince à cheveux. En se penchant pour la ramasser, CRAC. Oh, non… L’horreur. Se jetant un coup d’œil horrifié dans le miroir, Ivy remarqua d’une couture de sa robe avait déchiré, partant de la taille jusqu’à la fin des hanches. Bonjour la classe! Elle aurait pu lancer un simple réparo, mais l’idée ne lui traversa même pas l’esprit ne serait-ce qu’un centième de seconde. Comme une moldue, elle s’arma de fil et d’une aiguille, retira sa robe et, en sous-vêtements, assise sur son lit, elle entreprit de réparer la longue déchirure sur sa robe. Perfectionniste de nature, la jeune femme s’appliqua à un point tel qu’elle ne vit pas le temps passer. Lorsqu’elle enfila sa robe à nouveau, elle remarqua l’heure tardive. Oh, merde. Matheson allait être furieux, et avec raison!

La jeune femme fila vers la salle de bal, et gémit quand elle vit qu’il n’y avait plus personne dans le couloir. Enfin, il y avait un couple qui s’embrassait passionnément, comme s’ils se pratiquait à se lécher les amygdales. Dégoûtant. Matheson devait être dans la salle de bal, elle priait pour qu’il n’ait pas choisit une autre cavalière, une fille moins… tardive?

Dans l’embrasure de la porte, Ivy se mit à chercher Matheson des yeux, et s’aperçut qu’il s’approchait de la sortie. Dans un soupir soulagé, Ivy s’approcha de son ami et rougit au niveau du visage, s’en voulant pour son absence.

« Math! Je suis vraiment, vraiment désolée. J’ai eut un… accident? »

Pour confirmer ses dires, la jeune femme montra du doigt la longue couture qui, bien qu’elle ait été recousue soigneusement, avait quelques inégalités. D’un coup d’œil incertain, elle jeta un regard à son cavalier, cherchant des signes de frustration sur son visage à l’habitude si amical. Elle espérait fortement que son retard exagéré ne jetterait pas un froid sur cette soirée qu’elle avait attendu avec tant d’impatience. En plus, elle adorait son cavalier, ils avaient toujours été amis en cachette des autres, ensemble, la guerre n’avait plus d’importance, les clans non plus. Ils refaisaient le monde autour d’un verre, pouvaient rire aux éclats des heures durant. Elle l’appréciait vraiment.

« IVY ! »

Matheson était tellement omnibilé par l'intriguante blonde du bar qu'il n'en avait même pas vu Ivy arriver, et qu'il ne put retenir non plus une exclamation tant il était content de la voir. Il s'empourpra, un peu gêné d'avoir parlé si fort, et sourit franchement à sa cavalière.

« Je suis content de te voir ! Je m'inquiétais de ne pas te voir arriver. Ne t'inquiète pas, ça arrive, et dommage pour la robe, mais ça ne l'empêche pas de t'aller à ravir, je t'assure. »

Il lui sourit de nouveau avant de jeter un regard autour de lui. C'était bien ce qu'il lui semblait, des gens étaient entrain de les dévisager. Etait-ce à cause de leur opposition, parce qu'il était Veela et elle Unicorn ? Sans aucun doute, mais cette soirée était faîte pour que ce genre d'affinité se forme, et même s'il s'était attendu à ce que ce ne soit pas tout à fait le point fort de la soirée, les regards insistants sur le couple qu'il formait à l'occasion de cette soirée le surprirent. Mi-gêné, mi-consterné de produire cette attention soudaine, il se tourna vers Ivy :

« Tu préfères boire un verre ou aller danser ? Même si pour ma part je ne me resservirai pas, je crois que j'ai bien assez bu, ça ne me dérange pas si tu boires un verre avant ; en plus leurs boissons sont très bonnes ! Même si je ne sais pas ce que c'est, ce truc est vraiment sensas'. » Finit il en lui montrant son verre, toujours tout sourire.

L'espace d'un instant, il se demande s'il n'en faisait pas un peu trop. Ce n'était pas vraiment son genre de parler autant ! Peut être avait-il un peu abuser de cette boisson sensas'... Ou peut être était-ce la présence de sa jolie cavalière et amie. Dans tous les cas, la soirée prenait un meilleur tournant pour lui : Sean n'aurait plus de quoi se moquer, et il allait assurément passer une bonne soirée avec Ivy. Il l'adorait, même si leur clan aurait du les séparer. Il lui tendit donc son bras, en bon cavalier, et ils se dirigèrent vers le bar. Il en profita pour jeter un oeil vers la foule, repérant enfin Sean et Pandore qui dansaient ensemble. Il sourit discrètement à cette vue avant de se retourner vers Ivy et de lui murmurrer :

« Je n'ai pas vu William non plus, c'est dommage, j'avais espéré qu'il viendrait. »

William était un ami commun à lui et Ivy. Il aurait bien aimé le voir, dans ce genre de soirée, car comme pour eux deux, ils étaient de clans différents et ils auraient pu s'afficher un petit peu plus vu la trève de ce soir. Mais il ne fallait pas abuser non plus. En regardant sa cavalière, Matheson se demanda si le fait qu'il soit au bras d'Ivy aurait un impact sur les jours à venir, si le simple fait de s'être ainsi montré avec une Unicorn provoquerait quelques tensions ou autre. Bien qu'il n'y accordait pas vraiment d'importance, il se demandait plus précisément si cette trève était réelle. Si elle serait respectée. Car où qu'il posa les yeux, il ne voyait pas cet effort de la part d'autres personnes. Les groupes demeuraient, les mélanges entre clans étaient rares, quasi-inexistants. Il fit part de ce qu'il avait remarqué à Ivy quand ils furent près du bar, ayant chacun un verre à siroter tranquillement à la main :

« Tu as vu, malgré la trève prononcée par les chefs, très peu de gens ont fait comme nous. Ils sont tous restés entre clan. Ca ne te fait pas... Bizarre ? Franchement, je suis très heureux d'être venu avec toi, mais je trouve ça regrettable qu'on nous regarde comme si nous étions des extra-terrestres. Ca gâche un peu mon plaisir... Mais, tu sais quoi ? Ne les laissons pas ternir ce bon moment, et montrons leur à quel point même deux personnes aussi différentes que nous peuvent, ensemble, produire de jolies étincelles sur la piste de danse ! »

Il lui fit un clin d'oeil amusé et posa son verre sur le bar, avant de la tirer gaiment par le bras vers le dance floor. Il avait juste oublier un détail dans son euphorie : il ne savait absolument pas danser.

Au moins, il ne lui en voulait pas du tout. Nouvelle très satisfaisante. En fait, en y songeant bien, il devait plutôt être soulagé de la voir arriver en retard, plutôt que de s’être fait poser un lapin. Il lui lança un compliment léger sur sa robe, et Ivy dissimula un sourire amusé. Tant d’heures de préparatifs pour un simple compliment, qui suffisait à la faire rougir. Les filles étaient vraiment pro dans l’art de perdre du temps. De toute façon, elle aurait aussi bien pu se pointer dans une robe démodée qu’elle était certaine que Matheson l’aurait tout de même complimenté.

« Tu préfères boire un verre ou aller danser ? »

« J’irais peut-être prendre un verre, oui! »

Matheson lui vanta les mérites de la boisson qu’ils servaient au bar, Ivy en avait l’eau à la bouche. Elle se laissa diriger vers le bar, remarquant au passage plusieurs de ses connaissances accoutrées merveilleusement. Elle adorait ce genre de soirée mondaine, il était tellement plaisant de voir les gens s’habiller proprement, faire attention à leur apparence, à leur comportement. Elle chercha William des yeux, se demandant ce qu’elle aimerait mieux : le voir avec une autre fille, ou ne pas le voir du tout. S’il était avec une autre fille, elle était certaine qu’elle en serait touchée, blessée. Mais d’un autre côté, s’il était absent, elle se sentirait un peu coupable, et trouverait triste qu’il n’ait pas profité de cette soirée pour s’amuser. Perdue dans sa recherche, elle entendit distraitement la voix de Matheson qui, dans son enthousiaste à enfin avoir sa cavalière, ne cessait de parler.

« Je n'ai pas vu William non plus, c'est dommage, j'avais espéré qu'il viendrait. »

Ivy se mordit l’intérieur de la joue. Bon sang, Matheson lisait-il dans les pensées? Certes, elle aurait également espéré que William vienne, mais ce n’était apparemment pas le cas. Décidant, pour cette soirée, d’oublier le jeune homme et de concentrer toute son attention sur son ami Veela, Ivy haussa les épaules dans un geste qui se voulait désinvolte, je-m’en-foutiste.

« Oui, j’aurais aimé le voir aussi, histoire de pouvoir passer un peu de temps avec lui, sans me cacher. Nos clans ne sont pas trop opposés, mais reste que notre amitié est souvent mal vue par les autres… »

Ivy commanda au bar la fameuse boisson tant aimée par Matheson, et dès que ses lèvres touchèrent le liquide, elle fut ravie. C’était vraiment délicieux, un mélange fruité, juste assez alcoolisé. En fait, le sucre des jus masquait le goût de l’alcool, et la force de l’alcool camouflait le sucre. Un parfait mélange. Elle aurait facilement pu en boire une dizaine de suite, mais elle n’avait pas trop envie de se mettre à danser sur les tables. Certes, ce serait amusant, mais beaucoup trop gênant.

Remarquant qu’Angélique traînait aussi près du bar, Ivy lui adressa un large sourire accompagné d’un clin d’œil, pour ensuite reporter son regard vers son cavalier. Il lui parlait des gens en général, ceux qui n’avaient pas considéré la trêve, qui avaient préféré venir avec les gens avec qui ils partageaient les mêmes idéaux…

« Bah tu sais, c’est pas tout le monde qui entretiennent régulièrement des liens avec des gens des autres clans, alors malgré la trêve, peut-être qu’ils ne trouvaient tout simplement personne à inviter… »

Une fois de plus, Ivy balaya la salle de son regard pour se rendre compte que Matheson avait plus que raison. Ils étaient pratiquement le seul couple à être issu de clans opposés, cette pensée arracha un sourire à Ivy. Les gens allaient probablement en parler. Certes, ce soir était une soirée de paix, mais demain, les souvenirs de cette soirée ne deviendraient-ils pas des armes pour se détester encore plus?

« Mais tu sais, on est vraiment génial d’être venus ensemble. T’imagine, un Veela, une Unicorn… Assez contradictoire. Mais peu importe le clan, je suis heureuse d’être ici avec toi. »

Dans un mouvement réciproque, les deux jeunes gens posèrent leurs verres sur le bar et se dirigèrent vers la piste de danse. Ivy savait danser, elle se souvenait trop bien de l’époque où elle avait appris. C’était avant la guerre, du temps où elle était toujours dans une famille unie. Sa mère avait décidé que ses enfants étaient assez vieux pour savoir danser, alors elle avait entreprit de donner des cours dans le living-room. Ivy avait dansé avec son père, Seth avec sa mère. Ils s’étaient tous les quatre bien amusés, et depuis, elle avait souvent dansé avec son père avant la mort de ce dernier. Contrairement à la plupart des souvenirs qu’elle avait de lui, celui-ci ne ravivait pas la douleur de sa mort. C’était un souvenir doux, lui rappelant les jours meilleurs.

N’ayant aucune idée du niveau de danse de Matheson, Ivy arriva sur la piste et se positionna. Face à son ami, elle posa une main sur son épaule, et glissa son autre dans celle de son compagnon. Un peu intimidée par ce soudain rapprochement physique, elle risqua un sourire légèrement anxieux et attendit que Matheson démarre la danse.

Sentant les doigts d'Ivy dans les siens, Math eut un imperceptible tremblement. Il n'avait pas réfléchi à cette proximité, à vrai dire, et il en fut troublé. Quoi de plus normal pour un garçon qui, jamais de sa vie, ne s'était retrouvé dans cette position avec une demoiselle ? Il chassa sa gêne en remettant de l'ordre dans ses pensées : c'était Ivy, bon sang, Ivy James, une des ses plus proches amies ! Il n'allait tout de même pas jouer les grands timides ce soir ! Il esquissa un petit sourire, réalisant qu'elle attendait qu'il engage la danse, et pouffa dans un murmure :

« Je n'sais pas danser Ivy... - Il vit les lèvres de la jeune fille commençait à se relever - Chuuut, ne ris pas. Et prend les commandes, si tu le veux bien, on en rira après. »

Il lui jeta un regard amusé avant de se laisser porter par ses mouvements. Même si parfois un peu maladroit, il parvint et ne pas lui marcher sur les pieds et à garder un bon équilibre. Emporté par la musique, il se sentit de plus en plus confiant, et il fallait avouer qu'Ivy conduisait très bien et le mettait totalement en confiance. Il souriait donc, ravie de réussir à danser sans s'empêtrer, jusqu'au moment où pris par la danse, il ne fit pas attention et partit dans le mauvais sens, Ivy tournant dans l'autre, ce qui donna une sorte de trébuchement de l'un et l'autre de chaque côté, sans se lâcher les mains. Un drôle d'empètrement qui les fit éclater littéralement de rire, faisant se retourner plusieurs personnes et s'arrêter plusieurs danseurs. Eh oui, voir un Veela et une Unicorn hilares ensemble, c'était un spectacle dont on se délectait, semblait-il. Ils se remirent en position, reprimant au mieux leur éclat de rire, n'arrivant pas à garder leur sérieux quand leurs regards se croisaient :

« J'aurais dû prendre des cours, avant. Et j'aurais pas dû boire 4 verres de ce nectar alcoolisé. Et j'aurais dû aussi te prévenir avant, pour que tu saches à quoi t'attendre. J'espère que tu n'es pas trop déçue ! » Rit Matheson, les yeux encore brillants de l'éclat de rire précédant. « Encore que tu as de la chance, jusque là j'ai épargné tes ort... »
« ...Je ne suis pas une Princesse. Je suis le vilain dragon Sean... »

Il se coupa en pleine phrase, soudain beaucoup moins hilare. Pandore ? Oui, c'était bien sa voix qu'il entendait. Et elle s'adressait à Sean ! Il jeta un regard à Ivy, l'interrogeant du regard, et celle-ci lui fit un signe de tête comme quoi elle acceptait de se rapprocher. Plusieurs personnes commençaient déjà à se rendre compte de la scène, bien que l'ambiance festive étouffait légèrement leurs voix remplies de colère, et quand Math et Ivy réussirent à se frayer un chemin assez près pour voir de quoi il retournait, ils virent Sean, tourné vers une Pandore visiblement très agacée. Il jeta un nouveau regard à sa cavalière, entre la surprise et l'inquiétude, quand tout à coup un sort percuta Sean. Les poings de Matheson se serrèrent, ses phalanges blanchirent, et ses yeux se rivèrent sur l'endroit d'où il était parti : la baguette de Taylor Morrison. Sean, en proie au maléfice, ne pouvait plus rien faire et gesticulait. Tous les regards se tournèrent vers la scène, Matheson commença à lever sa baguette pour défaire le sort, mais Gregory Asselta s'en chargea, furieux. La fête qui s'était si bien déroulée jusqu'à présent entre les deux était entrain de viré au cauchemar. Matheson était partagé entre se ruer sur Taylor et lui refaire le portrait et sauter sur Gregory pour qu'il lui passe l'envie de parler ainsi de ses deux amis. La main d'Ivy sur son épaule le calma néanmoins, et il attendit, quoi que peu calmement vu son énervement. Il sourit fièrement quand Sean balança un sort à cet imbécile de Kneazle, mais grimaça lors de l'intervention de Kyleigh, puis de Gillian. Dès que Kyleigh, Sean, Greg et Taylor furent dehors, des murmures parcoururent l'assemblée, et malgré le départ d'un nouveau morceau de musique, la scène était devenue l'attraction de la soirée. Matheson fondit sur Pandore en attrapant la main d'Ivy pour l'amener avec lui, car celle-ci était aussi une amie - bien que cachée - de Pandore.

« Pandore ! » S'écria-t-il en posant une main réconfortante dans le dos de son amie. « Je te demande pas si ça va... Que s'est il passé ? »

Il jeta des regards autour de lui avant de jeter un regard noir à la foule qui, avide de savoir, les épiait, puis attrapa Pandore afin de l'éloigner au mieux pour qu'ils puissent parler tranquille, entre personnes vraiment interessées par l'état de la jeune fille.

« Je n'sais pas danser Ivy... »

Oh. Trop chou, trop drôle. Les lèvres de la jeune femme eurent l’esquisse d’un sourire amusé, presque moqueur. Dans la gentillesse, évidemment. Mais aussitôt, Matheson la pria de ne pas rire, enfin, pas pour le moment, et de faire l’homme dans leur couple. Pas de problème. Elle savait danser pour deux. En plus, la valse était archi simple, les pas de base suffiraient. Et d’un simple coup d’œil Ivy avait remarqué que la plupart des étudiants n’étaient pas calés en matière de danse, qu’ils ne faisaient de tournoyer en se contentant de s’amuser, alors il n’y avait absolument aucun problème.

« Je ne rirai pas pour le moment, mais Math! Tu te dois de savoir danser, bon sang! À notre prochaine rencontre, on ira dans la salle sur demande, et je t’apprends à danser que tu le veuilles ou non! T’imagines toi, te marier un jour, et murmurer en douce à ta nouvelle épouse que tu ne sais pas bouger? Des plans pour qu’elle t’abandonne avant la lune de miel… »

Dans un éclat de rire discret, Ivy adressa un clin d’œil complice à son ami en imaginant la scène. Certes, si la future épouse de Matheson était assez idiote pour agir ainsi, elle ne le méritait pas. N’empêche, la scène était amusante à imaginer.

Alors que Matheson et elle-même continuaient de danser tant bien que mal –en fait, surtout mal–, Ivy entendit un éclat de voix au delà des autres. Elle reconnut la voix, il s’agissait de Pandore, son amie d’enfance. En apparence, les deux jeunes femmes se détestaient. Pandore et Angélique étaient ennemies, alors en tant que meilleure amie d’Angie, Ivy entretenait en public des relations hostiles avec Pandore. Mais, parfois, elles se retrouvaient en privé et retrouvaient alors leur complicité d’antan. Matheson était au courant de cette amitié cachée, il en faisait d’ailleurs partie.

Ils se dirigèrent subtilement vers le trio que formaient Pandore, Sean et Taylor. Ils arrivèrent juste à temps pour apercevoir Sean recevoir un sort. Tarantallegra. Un coup bas. Elle ne connaissait même pas Sean et elle était furieuse, alors imaginez Matheson, qui était l’un de ses plus proches amis… Consciente que son cavalier était en furie, Ivy posa une main sur son épaule afin de l’empêcher de se joindre aux hostilités. Ça ne servait à rien d’en rajouter, le mal était fait, une partie de la soirée était déjà gâchée. Il fallait simplement arrêter ce duel avant qu’il ne devienne plus sérieux. Bande d’idiots puérils.

Lorsque le tout s’acheva par une brillante intervention d’un homme plus âgé qu’elle ne connaissait pas, Ivy se fit entraîner par Matheson vers Pandore. La jeune femme ne semblait pas dans un état d’âme parfait, elle avait probablement besoin de quelques amis pour l’épauler. Ivy n’avait aucune idée de ce qui venait de se passer, mais avait envie d’aider son amie de quelque façon que ce soit. Oubliant qu’Angélique se trouvait tout près et qu’elle serait probablement furieuse de voir Ivy parler à Pandore avec tant de gentillesse et de complicité, la Unicorn se laissa entraîner vers la Veela et lui adressa un regard mêlé d’inquiétude et de compassion. Matheson lui enleva les mots de la bouche, elle attendit donc la réponse de Pandore, avide de savoir.

Blabla Date d'inscription : 24/02/2008 Nombre de messages : 754

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Tout s’était enchainé très vite, extrêmement vite. Taylor avait jeté le sort Tarantallegra sur Sean qui avait bousculé dans sa danse folle et incontrôlable une jeune femme. Le cavalier de cette dernière, un homme d’âge mûr dont Pandore ignorait l’identité s’était alors empressé d’annuler le sort, tandis que la chef des Veelas, Gillian, accourait s’assurer que la malheureuse en état de choc se portait bien, suivie par son cavalier qui semblait regrettablement plus inutile qu’autre chose dans la résolution du conflit. Tandis que Pandore observait la scène, soupçonnant un certain handicap chez la jeune fille qui serait à l’origine de cette attention toute particulière de la part de son entourage, le cavalier de celle-ci passait un savon au trio que formaient Sean, Taylor et Pandore.

« Eh, tête de nœuds, tu t'crois où là ? […] Et toi, cowboy fringuant, si tu voulais te faire remarquer, tu aurais au moins pu éviter d'embarrasser tout le monde. Et ça vaut aussi pour la furie qui vous accompagne... »

Pandore bouillonnait. Voilà qu’elle était traitée de furie en manque de reconnaissance, elle, qui avait tenté d’empêcher la confrontation ! C’était la goutte qui faisait déborder le vase déjà trop plein.

« Vas te faire voir le justicier de l’ombre. »

Lança-t-elle, le regard revolver et les bras croisés contre sa poitrine. Mais Asselta ne releva pas la remarque et pria aux troubles faits de sortir. Gillian, pour appuyer ses propos et mettre un terme définitif au conflit, lança Expelliarmus afin de désarmer les deux gigolos. Mais elle ne fut pas assez rapide pour empêcher Sean d’envoyer valser Taylor tel une poupée de chiffon, qui disparu dans le Hall d’entrée. Le Veela se confondit en excuses et quitta rapidement les lieux, par la voie terrestre cela dit, la fierté dans les talons. La petite assemblée qui s’était formée autour des deux hommes se dissipa alors progressivement, laissant une Pandore seule et folle de rancune, toujours aussi magnifique dans sa robe de princesse déchue. Le regard perdu, elle bouillonnait et maudissait la Terre entière. Elle ferait la peau de Taylor, attendrait les plates excuses de Sean qui restait malgré tout son ami, détesterait Gregory Asselta et ne mettrait plus jamais les pieds à un bal, accompagnée ou non. Une voix l’extirpa soudain de ses tumultueuses pensées. Matty.

« Pandore ! Je te demande pas si ça va... Que s'est il passé ? »

La jeune fille adressa un sourire sans joie à son louveteau et à sa cavalière, Ivy qui avait décidé de tomber les masques de leur haine prétendue afin d’épauler son amie. La vue de ces deux êtres chers lui fit chaud au cœur. Toujours là lorsqu’on les y attend le moins mais qu’on les désire le plus.

« Vous devriez être en train de danser et vous amuser au lieu de vous soucier de mes états d’âme. »

« Oh ne t’en fais pas, Matheson est un piètre danseur de toute façon ! »

S’empressa de répondre Ivy, avec cette douceur qui lui était si familière

Pandore esquissa un sourire plus sincère cette fois-ci, avant de répondre à la question première du Veela :.

« Disons que je n’ai pas été tout à fait honnête. J’ai volontairement omis d’informer Sean que je sortais avec Taylor, et dissimulé à ce dernier que je me rendais au bal avec Sean. Et bien sur, il a fallu que nous le rencontrions. Sean a prétendu que son honneur a été bafoué et s’est mis en tête de mettre une raclée à mon – à présent – ex petit ami. Bref, la soirée a vraiment tourné au vinaigre. »

Un soupir las s’échappa d’entre les lèvres de la jeune fille, que toutes ces lumières et ces corps en mouvements fatiguaient et en saturaient la rétine. Elle n’aspirait qu’à une chose : une paix royale et son lit douillet.

« Merci à vous deux de votre soutien, mais je pense que je vais vous fausser compagnie, j’ai assez empiété sur votre soirée. La solitude m’attend et j’ai hâte de la retrouver. »

Un dernier sourire affectueux, un dernier clin d’œil complice, et –elle n’avait pas pu s’en empêcher – une dernière étreinte apaisante. Et la belle disparut au milieu de la foule tourbillonnante et infatigable.

Une danse infernale, sauvée par Gregory, avait pris l’attention d’Ashley pendant un moment. Il n’y avait pas à dire, son ex avait beaucoup changé. Mais jamais à la hauteur de quelque chose. Shepherd se demandait même comment Kyleigh pouvait avoir si mauvaise compagnie. Enfin, cela faisait déjà un certain temps que la femme n’avait plus parlé au superman de la soirée, et cependant, ce n’était pas prêt de se faire. Abandonnant donc des yeux l’élément imprévu, la sorcière vit Annette, dans une tenue singulière, seule, à quelques pas d’elle.

Les couples venaient et partaient, et il fallait croire que les gens s’amusaient plus que prévu. La jalousie se reflétait dans chaque regard, la joie aussi mais aussi un air narquois. Ce n’était pas ce que l’esprit de noël demandait, cependant, valait mieux ça que rien, que les regards innocents et amusés. Tient, Pandore s’enfuyait déjà. Hadrien n’avait point de cavalière, elle lui avait certainement fossé compagnie en cours de route. Ézéchiel se faisait draguer par une piètre fille, la chef des Veela se faisait emporter par les pas de Damian, beau danseur. Il fallait croire que la soirée était mouvementée et que certains imprévus allaient s’imposer.

«

»

Et Ashley s’empêcha de dire que c’était de la mode de l’an dernier. La sorcière devait se monter polie allons, car Annette s’averrait être une personne utile en certains moments. La chef des Unicorn accostait avec un certain retard, c’était bien joli ça. Sonny au loin, tchattant avec Ellie, une Centaur. Quel culot ma parole. Un peu plus et il se prendrait une jolie tache rouge sur le visage. Allons, il faut croire que Noël rend fou, les évènements les plus inattendus se produisent en cette soirée. Et en parlant de choses imprévues, Ashley trouvait la soirée un peu morne à présent. Les seules distractions étaient les valses des couples, rien de très intéressant... Il fallait ranimer le feu lorsqu’il s’apprêtait à s’éteindre.

«

»

Matheson gardait le regard rivé sur son amie sans ciller. La situation n'était en effet pas bien glorieuse, ni pour Pandore, ni pour Sean. Celui le moins à plaindre restait bien le Kneazle : mais ça ne resterait pas comme ça, un jour ou l'autre il aurait à en répondre - quoi que le beau vol plané qu'il avait effectué était quand même une belle, bien que maigre, consolation. Matheson fit un de ses plus beaux sourires à son amie, un de ceux qu'il réservait au cas VIP, very important problem, espérant que ce soutien bien que plus affectueux qu'utile la réconforterait un minimum. Après l'avoir pris dans ses bras, il le regarda s'éloigner, le regard un peu sombre, voilé par la tristesse qu'il éprouvait pour sa petite renarde... Quand elle eut disparut, il y eut un léger silence, ponctué par quelques mumures auxquels il ne préféra pas faire attention : un mot de trop aurait pu faire déborder le vase, et le loup en lui aurait bien pu avoir envie de prendre un peu le dessus comme il avait voulu le faire au duel. Bien qu'il garda au fond des yeux une lueur de colère, il se tourna vers Ivy et lui jeta le regard le plus chaleureux qu'il put.

« Pour eux, la fête est finie... Mais pas pour nous, m'accorderais-tu une dernière danse, ou appelle ça comme tu voudras car avec moi je sais pas si on peut appeler ça "danse", pour sauver les apparences avant que je file metre une fessée à mon idiot d'ami Veela ? »

Il espérait par cette plaisanterie faire renaître un brin l'envie de s'amuser dans leur coeur à tous les deux, faire honneur à sa cavalière et ainsi redonner un semblant de vie et de joie à cette fête. Faire celui qui n'était pas affecté par cette confrontation délibérée entre les clans, faire celui dont les deux meilleurs amis n'étaient pas chacun seul dans la nuit avec le coeur meurtri, faire celui qui oublierait la Guerre, tout, durant une seule petite danse : dans le seul but, d'un instant, y croire un peu et s'oublier lui même. Il tendit son bras à sa belle cavalière. Ensemble, ils arrivaient toujours à faire en sorte de rendre leur quotidien plus beau. Lorsqu'ils se voyaient, en secret, leurs rires éclataient si fort qu'ils étaient obligés de se surprotéger de sortilèges pour ne pas qu'on les repère dans la nuit noire glaciale mais qu'il réussait à rendre chaleureuse. La guerre était loin, il n'y avait plus qu'eux, leur petit univers, et leurs regards malicieux.

« Que la magie opère à nouveau. » Murmura-t-il, un brin de tristesse mélé à une étincelle de joie dans ses yeux bleu glacier.

Et peu importe si, dans un coin de la salle, une femme regardait leur couple atypique d'un sourire carnassier. Il n'en avait que faire, parce que malgré tout, ces moments là, il ne les aurait échangés à aucun prix.

Blabla