me, my broom and my bottle. gaël.

Blabla Date d'inscription : 06/12/2008 Nombre de messages : 27

La jeune fille soupira, comme d’habitude. Ses grands yeux bleus lancèrent des éclairs au malheureux qui se mettait en travers de son chemin. Idiot. Le garçon se recula, son dos heurtant le mur derrière lui et l’ombre d’un sourire narquois passa sur les lèvres de la sulfureuse blonde. Elle lui lança un dernier regard avant de reprendre son chemin jusqu’à la salle commune aux Centaur. Idiot, tous des idiots. Du haut de ses quinze ans, elle aimait dominer, contrôler. C’était une vraie petit chef.
Arrivant à la salle du quatrième étage, elle croisa d’autres personnes. Soit la fixant d’un air réprobateur, soit observant avec consternation celle qui marchait à toute allure, yeux rivés devant elle. La journée avait été chaude ce jour-là. Candice en avait profité pour sortir dans le parc avec quelques amis, sans toutefois vider le contenu de la bouteille de wkisky qu’elle réservait pour ce soir. Elle avait passé la journée en petite robe, assise d’abord sous un Chêne avec les Centaur, puis se promenant et parcourant les lieux de son regard sceptique, avant de retourner voir quelques-uns des plus jeunes pour les faire tourner en bourrique. Et tout cela en ne cessant de penser à cette lettre reçue au matin même par sa mère. A cette pensée, Candice haussa un sourcil. Comme si elle voulait retourner avec elle, parmi tous ces moldus, sans magie, seule avec une mère qui tentait toujours de se sortir de ses problèmes d’alcool au lieu de d’occuper un tant soit peu de sa fille unique. Ce n’était pas croyable. On savait désormais d’où venaient les attirances de la jeune Centaur pour la boisson. Bien sûr, sa mère voulait qu’elle revienne. Bien sûr, sa mère voulait qu’elle retourne s’occuper d’elle. Comme avant. Mais la période où Candice se tenait à son chevet quand elle n’allait pas bien, cacher les bouteilles dans sa chambre pour les tenir hors de portée de sa mère, économisait de l’argent en cachette pour le jour où elle mettrait les voiles loin de ce monde d’incertitudes, de souffrance et de faux semblant, était révolue. Elle ne voulait plus l’entendre parler de son père. Plus jamais. D’où sa venue à Poudlard, où elle pouvait faire comme bon lui semblait, tandis que sa mère était à ce centre de désintoxication. Pour la trente-sixième édition.

Candice arriva enfin dans la chambre qu’elle occupait avec trois autres filles assez sympathiques. Elle se dirigea immédiatement vers son lit à baldaquin aux couvertures d’un rouge prononcé. Elle se jeta dessus et s’allongea sur le dos, bras en croix. Journée apaisante. Bien qu’elle ne soit pas encore terminée. Et un petit sourire se dessina sur ses lèvres quand elle pensa à ce qui suivrait certainement. Une petite virée à la lisière de la forêt pour rejoindre une demi douzaine de personnes, tout d’abord. Quant à la suite, qui vivrait verrait. Soupir. Heureux.

*

Allez Candice, cap ou pas cap ?

La jeune fille se mit à rire joyeusement. Elle reporta la bouteille à ses lèvres amères et se remit à rire. Peter la scrutait du regard, plein d’espoir. Bien sûr il savait que Candice ne se dégonflerait pas. Bien sûr, devant toutes ces personnes, ou bien même devant lui seul, elle ne se dégonflerait jamais. La Centaur reprit un minimum de sérieux avant de déclarer :

Approche !

Peter esquissa un grand sourire, tout heureux. Candice se leva, accueillant le garçon à bras ouverts. La suite était prévisible. Elle entoura ses bras autour de son cou, la bouteille dans sa main droite dangereusement penchée vers le sol, et commença à l’embrasser avec fougue. Prévisible dans ce genre de soirée qui pouvait toujours mal terminer. Ils étaient à la lisière de la forêt autour d’un grand feu, s’amusant à boire en jouant à « cap ou pas cap ». Y étaient réunis plusieurs élèves du Château, Centaur et même Unicorn, ainsi que deux réfugiés extérieurs. Candice avait la tête qui tournait depuis un moment déjà – sensation tellement familière – et suivait avec autant d’attention qu’elle le pouvait les questions de cap ou pas cap se déroulant autour d’elle. Une fois que le garçon fut rassasié de son baiser, elle se réinstalla par terre, à coté de Peter.

*

Alors ?

Okay, à demain.

La jeune fille adressa un grand sourire à Peter, repartant dans la direction opposée. Vers le terrain de Quidditch. Il devait être une heure du matin passé et Candice ne marchait franchement plus droit. Mais elle voulait quand même voler, quand même sentir cette brise sur ses joues, ce vent délicieux qui l’accompagnerait dans sa conquête nocturne. Une expression conquérante peinte sur ses traits, elle arriva enfin sur le terrain, et se dirigea au milieu. Elle chercha alors la baguette dans sa poche, et la brandit quand celle-ci se retrouva sous l’emprise de ses doigts. Elle fronça alors ses sourcils dans un signe de concentration et cria le plus fort possible le sortilège d’attraction avant d’allumer l’un des hauts réverbères grâce à sa baguette pour avoir un peu de lumière. Elle s’assit, attendant son balai avec une certaine impatience. Elle n’en avait que faire de savoir ce que dirait une personne dont un balai volant lui passerait devant, au château. Encore fallait-il que tous ces abrutis soient réveillés. Soudain l’atmosphère changea l’espace d’un instant et le balai atterrit dans ses mains la seconde d’après. Tout sourire – et alcool – la jeune fille reprit l’une des bouteilles encore pleine qu’elle avait amenée avec elle, et monta sur le balai. Elle s’éleva aussitôt dans les airs, éclairée par la lueur lunaire et le réverbère allumé.

Candice slaloma dans les airs. Il fallait avouer que voler en robe ultra courte n’était pas vraiment pratique. Mais quand on avait bu toute la soirée, on ne s’en souciait même pas. Toute heureuse – et saoule – elle continua à tester les vitesses de son joujou. Elle n’en avait jamais assez, de voler, jamais assez de jouer avec le vent. Jamais. Elle s’arrêta en plein milieu du terrain, vacillant légèrement après le freinage soudain. Elle but une longue gorgée de whisky et se remit à voler quand soudain une voix se fit entendre.

Hé ho ? Il y a quelqu’un ?

« ouais, y’a quelqu’un. »

gael avait instantanément arrêté de jouer de jouer de la guitare, ses doigts se crispant sur l’instrument. Jusqu’il y a quelques secondes, il déambulait dans les méandres d’un poudlard endormi, dans la noirceur du parc, laissant filer les notes au travers de mélodies diverses et variées. Une clope aux lèvres, les cendres tombaient petit à petit – au fil de ses pas –, s’étalant sur son vieux sweat. Rares étaient les soirées où il avait l’occasion de retoucher tranquillement à son antiquité de guitare, sans que quelqu’un s’en mêle, lui demande de jouer une mélodie, ou lui monopolise carrément l’instrument. Des fois ça passe, le reste, ça casse. Il ne supportait pas qu’on touche à sa guitare. C’était sa propriété. Sans doute son objet le plus cher, le plus précieux. Alors qu’on ne l’emmerde pas, il en faisait ce qu’il voulait. Là, il se serait bien roulé un joint, pour s’enfoncer encore plus dans son délire de solitude musicale. D’ailleurs, il l’aurait fait s’il n’était pas tombé sur Candice.

« bordel Candice descend de là ! »

quelle tarée, celle-là. En plein vol à une telle heure. Et puis, fallait la voir. Limite elle tenait plus sur son balai. Là résidait justement le problème. Okééé, Candice pouvait se vanter de tenir bien l’alcool – ça restait à prouver – elle pouvait aussi remporter le prix de « meuf la plus accro aux lourdes doses en soirée », et ça, c’était pas cool. Gael en avait l’expérience. Il la connaissait un minimum, quand même, c’te dam’zelle. Ouais, un minimum.

*

« BORDEL MAIS ARRÊTE DE M’EMMERDER ET VA T’TAPER UN AUTRE MEC EN SOIREE. TU SAIS FAIRE QUE CA, BOIRE, BOIRE, ET TE TAPER DES MECS. LACHE-MOI UNE FOIS POUR TOUTES AU LIEU DE M’PRENDRE LA TETE. »

Il l’avait gueulé à une Candice aussi pleine de rage que lui. Là, c’était la fin. Clair et net.

*

Huntington & Caulfield, c’était une histoire qui avait duré quelques mois. Et putain, ça c’était terminé en beauté, j’ai envie de dire. L’histoire qui avait fait le tour du château. Limite on parlait plus d’eux comme du couple à la rupture la plus éclatante, que d’un couple tout court. Maintenant… Bah maintenant des mois étaient passés, sans qu’ils ne s’adressent mot. Ils avaient pris deux chemins différents, & basta. Cerise sur le gâteau, sur quelle bouteille à moitié vide venait-il de se prendre le pied ? Jack Daniel’s. Whiskey. Assez paradoxal. Sourire triomphant.

« à c’que j’vois tu t’es finalement résolue à la théorie gaelienne. Whiskey un jour, whiskey toujours. »

juste le temps de terminer sa phrase que :

« merde huntington, arrête tes conneries ! »

il déclencha un pas, comme si elle allait tomber et qu'il devait la rattraper.

Blabla Date d'inscription : 06/12/2008 Nombre de messages : 27

Ouais, y’a quelqu’un.

Evidemment. Il y avait quelqu’un et pas n’importe qui. Cette voix, Candice la connaissait comme la sienne, l’avait entendu dire les plus belles choses au monde, comme les plus blessantes. Même dans un état comateux, ou dans un état second, elle l’aurait reconnu. Et vu les récents événements, ce n’était pas franchement plaisant de l’entendre. Le son de la guitare s’évanouit et la jeune fille se renfrogna. Gael et sa sempiternelle guitare. Elle fronça les sourcils, avant de se remettre à voler dans tous les sens. Voulant échapper le plus longtemps possible à la nouvelle édition de règlement de compte qui se profilait à l’horizon, elle monta le plus haut possible dans les airs. Quitte à échapper au Centaur, autant avoir de l’altitude. Elle s’arrêta alors, au milieu des plus bas nuages. Le froid faisait pression sur ses frêles épaules découvertes mais au moins, quand elle regardait vers le sol, Gael ne représentait qu’une petite tâche sombre si petite qu’elle paraissait insignifiante. Elle savait déjà qu’il était en train de crier aussi fort qu’il pouvait pour la ramener à la raison. Mais cela n’avait jamais été une chose facile avec Huntington. Elle était têtue comme une bourrique, n’en faisant qu’à sa tête et même quand elle savait avoir tort, elle n’en démordait jamais. Et puis, aussi longtemps qu’elle pourrait échapper aux leçons de moral de Gael, elle n’aurait pas à expliquer son comportement des plus douteux. Frissonnant encore un peu, elle lâcha son manche à balai de ses mains, et croisa les bras sur sa poitrine.

*

QUOI ? MOI JE ME TAPE DES MECS, C’EST CA ? COMMENT OSE-TU DIRE CA QUAND TU ES TOUJOURS FOURRE AVEC CETTE TEIGNE DE MCCOY ! TOUT LE MONDE EN PARLE DE VOTRE PUTAIN D’HISTOIRE, ET JE PASSE POUR LA GROSSE COCUE DE L’HISTOIRE. MAIS TU T’EN FOUS. T’ES HEUREUX. DEUX CENTAUR POUR LE PRIX D’UNE, BRAVO BELLE EQUATION !

*

La jeune fille soupira, se remémorant elle aussi de cette terrible dispute survenue il y avait quelques mois. Celle qui avait définitivement mit un terme à leur relation. De toute façon, elle savait qu’il préférait McCoy, alors à quoi bon se mentir et poursuivre une relation basée sur d’instables fondations ? Candice rageait intérieurement. La bouteille toujours dans la main, elle se remit à en boire une longue gorgée, finir la bouteille et la jeter dans le vide, espérant de tout cœur que Gael la recevrait en pleine figure. Ce ne serait que justice pour être venu l’ennuyer alors qu’elle s’amusait avec son balai et sa bouteille. Certes les jeux de Candice avaient toujours été dangereux. Déjà petite, qui s’amusait à descendre la rampe des escaliers en glissant sur les fesses ? Qui montait sur l’échelle pour arriver sur le toit et faire son intéressante devant les voisins plus âgés ? Qui faisait du skateboard sans aucune protection ? Elle, forcément. Mais avec l’âge les jeux s’étaient révélés être plus dangereux encore, jouant sans cesse avec le feu. Et, dans le cas présent, le feu représentait garçons et alcool. Ses dépendances, ses drogues. Elle soupira. Jeta un coup d’œil vers la terre ferme. Après tout, pourquoi ne pas s’amuser encore une fois, à la différence près que Gael serait son jouet et non l’inverse. Elle esquissa un franche sourire avant de reprendre les commandes de son balai, sa tête lui tournant terriblement. Boah, tant pis, elle y ferait abstraction le temps qu’il faudrait. Elle entreprit donc de faire une descente en piquée, et arriva en l’espace de quelques secondes près de Gael. Evidemment, elle avait foncé droit sur lui et avait changé de trajectoire au tout dernier moment, histoire de lui faire peur. C’était tellement facile. Il était désormais au milieu du terrain, examinant avec soin les bouteilles déposées avec délicatesse – quelle ironie – sur le sol par la jeune fille. Un sourire appréciateur, une lueur curieuse dansant dans ses yeux sombres, il lui lança un regard avant de déclarer :

A c’que j’vois tu t’es finalement résolue à la théorie gaelienne. Whiskey un jour, whiskey toujours.

Elle fit la moue. Comme si elle avait choisie le whisky parce que c’était la meilleure boisson selon lui. Comme si elle l’avait choisie en pensant à lui. N’importe quoi. Elle avait juste prit ces bouteilles pour le fort dosage d’alcool ! Elle lui jeta un regard dédaigneux, la jaugeant de haut en bas. Il devait être là par hasard, juste dans le but d’errer en toute tranquillité avec son amie la guitare. Ben voyons.

Merde Huntington, arrête tes conneries !

Elle lui décocha un sublime sourire, dotée d’une grande hypocrisie soyez-en sûr.

*

Sous l’effet de la rage, Candice avait prit un vase et l’avait jeté sur le mur d’en face, non loin de la place où se trouvait Gael.

JE TE HAIS.

*

Si seulement Candice avait encore un vase à disposition. Hélas dans un endroit comme un terrain de Quidditch, cela relevait de la science fiction. Elle se remit à tournoyer au dessus de Gael, avant de prendre à son tour la parole :

Je fais ce que je veux, tu te souviens ? De toute façon, je n’ai personne pour m’en empêcher, et c’est tant mieux.

Après avoir prononcé la dernière phrase lourde de sous entendus, elle se dirigea à tout vitesse vers l’autre bout du terrain, avant de faire le tour du terrain, un peu plus haut. Elle finit par arriver à un mètre du sol, près de Gael, et lui tendit une bouteille de Whisky. Avec un sourire malicieux, elle lui dit :

Tu me l’ouvre s’teuplait ? A force, je commence à avoir mal aux mains.

Blabla